janvier 15, 2025

Dead Run

Auteurs : Andrew Cosby, Michael Alan Nelson, Francesco Biagini

Editeur : Emmanuel Proust Editions

Genre : Post-Apocalyptique

Résumé :

Après la guerre nucléaire, dans un Los Angeles en proie aux attaques de zombies, Nick est un « transporteur » expérimenté. Quand le parrain de LA enlève sa sœur, il n’a pas d’autre choix que d’apporter un paquet « très spécial » à Las Vegas. Or, il doit emprunter la fameuse « Dead Run », la route la plus dangereuse du pays ! Pour la traverser sans encombre, il s’allie à la jeune et innocente Becki… Proie bien tentante, pour les mutants en tous genres qui croiseront leur chemin. Et ce mystérieux paquet, que contient-il de si important ? Entre gros calibres et gadgets sophistiqués, Nick est prêt à tout pour le savoir et arriver à Vegas…

Avis :

Il arrive que parfois, on soit trompé par un titre. En l’état, on pourrait tout à fait croire que Dead Run est une énième histoire de zombies, avec un couple qui va tout faire pour survire dans un monde post-apocalyptique. Mais il n’en sera rien. En effet, ce one shot oscille entre deux genres bien distincts mais qui se regroupent de temps en temps au cinéma ou en littérature, qui sont la science-fiction et l’horreur. Ici, il est très clair que la volonté première de l’auteur (à savoir Michael Alan Nelson, qui a bossé sur l’adaptation en comics de 28 Jour Plus Tard) est de donner un aspect Mad Max au récit et d’agrémenter le tout d’une sauce survival avec des mutants à l’aspect craspec et rednecks. Mais, in fine, que vaut ce comics avec autant de références cinématographiques ?

Au niveau du scénario, c’est relativement décevant. Certes il s’agit d’un one shot et de par ce fait, l’histoire doit être courte, pêchue et surtout simple à suivre. Mais le problème, c’est qu’à force de faire simple, on se sent vraiment pris pour un con. Et c’est un peu le cas avec ce Dead Run. En gros, les humains ne vivent plus que dans des villes forteresses. A l’extérieur, c’est le chaos et les mutants règnent en maîtres sanguinaires. Seuls les transporteurs peuvent sortir pour livrer des marchandises dans d’autres villes forteresses ou pour aller chercher des trucs bien précis dans certains endroits isolés. Un beau jour, notre héros voit sa sœur enlevée par un malfrat et il doit emprunter la Dead Run ralliant San Francisco pour un colis spécial. Il rencontre alors une jeune fille dont le père est un des rescapés de la Dead Run.

Si le scénario peut sembler prometteur, il n’en n’est rien. Le principal souci, c’est que tout va trop vite. Les présentations des personnages sont très sommaires. On a Nick, un transporteur badass qui va tout faire pour sauver sa sœur. On a Becki, qui s’engage avec lui pour une raison qui sera dévoilée en cours de route. Et puis c’est à peu près tout. On a bien le grand méchant, mais il n’apparait qu’à la fin et ne sert clairement à rien, sinon de déclencheur de l’intrigue, et pour le reste, il faudra bien se faire à l’idée qu’il n’y a personne. Alors on pourrait évoquer les mutants, avec leurs designs cradingues, mais ils n’ont aucun background, et pire que cela, on ne saura pas pourquoi le monde est devenu comme cela. Il n’y a pas de développement de l’univers, ni même du lore, et c’est dommage.

Mais la faible épaisseur du monde n’est pas le seul truc à blâmer. Il faut rajouter un vide abyssal en ce qui concerne les thèmes abordés. Si l’on exclut la lutte pour survivre et que même lorsque l’humanité est au bord du gouffre, on aura toujours des types dont le seul but est l’argent, on n’a plus rien. Déjà parce que les personnages sont très minces. Mais aussi parce que le scénariste n’a rien à raconter, sinon une course-poursuite en milieu hostile. IL faut ajouter à cela une fin totalement ridicule, avec un happy end qui rend tout le reste du récit inutile. Pourquoi dépeindre un monde nihiliste au possible et terminer sur une note si joyeuse qui, en prime, déstructure tout l’univers travaillé.  

Au niveau des graphismes, c’est là aussi très inégal. Certaines planches sont très réussies. On remarquera un trait rapide, vivant et qui donne vraiment du mouvement à toutes les scènes d’action. Mais par certains moments, on retrouve des dessins assez approximatifs et qui font parfois un peu brouillon. Les différents mutants ne sont pas terribles et seuls quelques effets gores sont assez agréables. Par contre, l’univers post-apocalyptique est très intéressant mais pas assez exploité. Les décors restent sympas ainsi que les véhicules qui sentent bon le Mad Max. Malgré tout, il est compliqué de s’investir pleinement dans Dead Run, car on a la sensation de connaître cet univers sur le bout des doigts, et rien ne viendra nous surprendre, pas même graphiquement.

Au final, si Dead Run n’est pas la BD du siècle, elle n’en reste pas moins un petit récit agréable, facile à suivre et qui promet quelques bons moments d’adrénaline. Malgré cela, on reste déçu devant tant de facilités et aussi devant ce minable retournement de situation qui nous fait dire « tout ça pour ça »…Vu que c’est un one shot, les inconditionnels de zombies ou de fin du monde peuvent se réjouir, les autres peuvent se contenter d’autres choses.

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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