D’Après une Idée de : Steven Seagal et Joe Halpin
Avec Steven Seagal, William « Big Sleeps » Stewart, Sarah Lind, Lochlyn Munro
Pays : Etats-Unis
Nombre d’Episodes : 13
Genre : Policier, Action
Résumé :
Elijah Kane dirige une unité d’élite de la police de Seattle, spécialisée dans l’infiltration…
Avis :
Entre deux fournées de navets mal fagotés, Steven Seagal s’est lancé dans quelques incursions télévisuelles tout aussi dispensables. On songe à The Lawman, pseudo téléréalité méphitique s’il en est, et à True Justice. La présente série s’est entichée d’une première saison sans intérêt, tant elle n’apporte rien au genre policier. Ressassant des poncifs éculés et une multitude de facilités scénaristiques, il en ressortait un divertissement sommaire, sans fulgurances ni grandes conséquences. La production a néanmoins donné lieu à un succès d’estime, car elle a eu droit à une seconde saison. Une manière comme une autre d’enfoncer le clou de la médiocrité…
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’intrigue ne reprend pas les mêmes ficelles développées l’année précédente. On notera que le véritable final survient dans un épisode « bonus ». En règle générale, le terme est censé indiquer un supplément non indispensable à la suite des évènements. On peut espérer au mieux un complément d’information sur certains faits. Or, celui-ci s’avançait comme un maillon essentiel dans la bonne compréhension de cette entame. Passé cette roublardise marketing, on constate que la production souhaite modifier la formule True Justice, sans ironie aucune.
Le scénario délaisse les affaires policières et autres tentatives d’infiltration pour se focaliser sur une vendetta urbaine. Soutenue par quelques éléments propres aux histoires d’espionnage, on renouvelle ainsi la majorité de l’équipe dans une totale indifférence. L’un des gros points noirs est d’assister à moult décès sans que cela interpelle le spectateur, même lorsqu’il est question de personnages principaux. S’agit-il de leurs rôles interchangeables ou de leurs tempéraments décrits avec la grâce d’une truelle ? Mais là est le moindre mal de cette seconde saison qui hérite des tares des DTV de Steven Seagal.
Si l’on retrouve ce schéma où les épisodes s’apparentent à un téléfilm suivant le montage, le fil rouge est beaucoup plus présent qu’auparavant. Chaque suspect mène à une progression dans la hiérarchie criminelle, poussant toujours plus loin les invraisemblances qui semblent les réunir. C’est bien simple, on évoque des faits ou des mobiles contradictoires en fonction du point de vue ou de la séquence. Et cela sans même tenir compte des incohérences qui émanent des précédentes informations fournies. Pour ne rien arranger, les intervenants ont tendance à répéter en boucle les mêmes réparties, comme si cela permettait d’en faire une vérité.
Il en découle un aspect comique hors de propos, tout comme ces réactions impromptues face à l’évidence. Un type chute d’un immeuble ? Il faut appeler les secours ! « Barrons-nous avant que les fédéraux ne rappliquent ! » : en réalité, les intéressés viennent à l’instant de les croiser et de les maîtriser. Un code de bombe nucléaire à désactiver ? Rien de tel que d’entamer une petite baston pour ouvrir les hostilités ! Tout est prétexte à un grand imbroglio narratif. Les fusillades distinguent très mal les camps qui s’affrontent, tandis que les combats martiaux sont cadrés avec les pieds et chorégraphiés sans la moindre ambition. On nous ressasse les mêmes prises et coups pour casser du mobilier et des os. Cela sans compter sur l’ineptie ou la fatuité des échanges dans de telles circonstances.
Au final, la saison 2 de True Justice délaisse le semblant de qualité qu’on pouvait lui octroyer jusqu’à présent. Le fait de renouveler la formule initiale rend l’initiative aussi pénible que déplorable. Les épisodes se suivent en faisant fi des contradictions et des invraisemblances pour proposer des confrontations décérébrées qui se justifient rarement. Des séances de snipers aux règlements de compte « à l’ancienne », tout s’enchaîne sans se soucier de la moindre cohérence ou d’un minimum d’efficacité dans les actions menées. La volonté de complexifier l’intrigue avec des enjeux internationaux, du terrorisme et de l’espionnage bon marché n’arrange rien. Percluse de protagonistes caricaturés, il en ressort une série pénible, sans consistance.
Note : 07/20
Par Dante