avril 25, 2024

Only Murders in the Building Saison 2

D’Après une Idée de : Steve Martin et John Hoffman

Avec Steve Martin, Martin Short, Selena Gomez, Cara Delevingne

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 10

Genre : Comédie, Policier

Résumé :

Charles, Olive et Mabel se lancent dans une course contre la montre pour démasquer l’assassin de Bunny Folger, présidente du conseil d’administration de l’Arconia. Mais malheureusement les problèmes s’accumulent : le trio est publiquement mis en cause dans cette affaire, devient malgré lui le sujet d’un podcast concurrent et doit affronter un groupe de voisins new-yorkais convaincu de sa culpabilité.

Avis :

On voit fleurir un peu partout sur les réseaux sociaux, en ce moment, le terme de comfort show pour une série doudou que l’on regarde avec plaisir et devant laquelle on se sent bien. Evidemment, cela s’adresse principalement à des shows bienveillants, où la romance se bouscule à la comédie. Sauf que pour certains, le « comfort show » inclut des passages assez incongrus, voire des meurtres. D’ailleurs, Desperate Housewives est par exemple citée comme une série qui rentre dans cette catégorie. Une série, rappelons-le, dans laquelle il y a du meurtre et des affaires un peu louches. Mais qu’importe, chacun voit son « comfort show » où il veut. Si certains éprouvent un plaisir non dissimulé à regarder American Horror Story sous un plaid et avec un chocolat chaud, pourquoi pas ! Mais pour nous, Only Murders in the Building rentre parfaitement dans cette catégorie.

La première saison avait été une très agréable surprise. Un homme est retrouvé mort dans son appartement. La police conclut à un suicide. Mais pour trois voisins aux caractères bien différents, il s’agit d’un meurtre, et ils vont créer un podcast tout en menant l’enquête pour trouver qui est le meurtrier. Sous couvert d’un récit policier que n’aurait pas renié Agatha Christie, on retrouvait aussi une comédie bien emballée, où la communion de trois esprits fonctionnait du feu de dieu. Et nous avions laissé cette première saison sur un cliffhanger assez dingue, où un nouveau meurtre était commis, et tout accusait la pauvre Mabel, l’une des figures du trio de podcasteurs. Il aura fallu attendre une petite année pour fondre alors sur cette seconde saison. Mais est-elle aussi bien ?

Durant les deux premiers épisodes, cette deuxième saison sent un peu la redite. On retrouve nos personnages préférés et leurs petits tics, mais on a l’impression que le scénario n’a plus grand-chose à nous dire sur eux. Du coup, on suit cette nouvelle avec un léger désintérêt, d’autant plus que la pirouette scénaristique sur l’amnésie partielle de Mabel est assez facile. De ce fait, au fil des épisodes, la jeune femme va se rappeler de certaines choses dites avant la mort de Bunny, permettant alors d’ouvrir de nouvelles pistes à chaque épisode. C’est simple, mais la multitude de personnages va permettre d’élargir le champ des suspects et donc de jouer avec les acteurs pour trouver qui est le véritable meurtrier de cette saison. Cette sensation de se faire manipuler est assez agréable, d’autant plus que le script est assez malin pour nous faire croire à plus d’un suspect.

Mais la véritable force de cette seconde saison réside surtout dans les points de vue évoqués et dans les backgrounds de tous les résidents de l’immeuble. Si certains restent plus en retrait que d’autres, comme la policière et son bébé ou encore la meilleure amie de Bunny, le scénario essaye de peaufiner tous les portraits et d’en faire des personnages touchants. On pense au voisin homosexuel amoureux des chats qui va se lancer dans une histoire d’amour. La remplaçante de Bunny, qui semble glaçante au départ et qui s’ouvre au fil des épisodes est très sympathique. Tout comme l’histoire du portier qui aura son moment très touchant. Les personnages secondaires ne sont donc pas en reste, tout comme les petits nouveaux qui sont sympathiques, à l’instar de Cara Delevingne qui joue un rôle trouble, évoquant une jeune femme qui veut briller, mais qui n’en a pas les moyens.

Bien entendu, le trio de choc s’accapare toutes les attentions. Il faut dire que le trio Selena Gomez, Martin Short et Steve Martin fonctionne du tonnerre et chacun complète l’autre. Ici, on ira un peu plus en profondeur dans leur histoire. Mabel expliquera ses oublis face à des situations violentes, à cause d’un père aimant parti trop tôt à cause du cancer. Charles va renouer des liens avec sa belle-fille et retrouvera même un rôle dans sa série culte. Quant à Oliver, il va se rendre compte de l’importance de la famille, et à quel point son fils est important à ses yeux. Non seulement cela donne une épaisseur plaisante aux personnages, mais on va pouvoir brasser de nombreux thèmes, comme la filiation, la fonction de père ou encore la confiance en soi et l’image que l’on renvoie au public. Une saison riche qui n’oublie pas, pour autant, de divertir.

Car la série, en plus de son côté enquête et investigation, est aussi très drôle. Cela est dû à plusieurs choses qui marchent. En premier lieu, comme évoqué plus haut, il y a cette alchimie entre les trois personnages principaux. Cela donne des situations parfois ubuesques qui collent aux caractères. Oliver est toujours aussi exubérant, alors que Charles peut parfois perdre un peu le fil de ce qui se passe autour de lui. Mais il y a aussi du comique de situation, avec cet oiseau qui parle et dit des insultes à qui veut bien l’entendre. Le plus fort étant aussi que parfois, le comique surgit au milieu d’une chanson, comme ce fameux yodel sur The Sound of Silence, mais qui en devient touchant sur ce qu’il raconte et sa symbolique (ici, tout l’immeuble se serre les coudes et chante en communion, pendant que l’un d’eux se dévoile et dévoile son amour à une autre personne).

Au final, cette deuxième saison de Only Murders in the Building est encore une fois une réussite. Si elle peut un peu trainer la patte sur les deux premiers épisodes, c’est pour mieux nous surprendre par la suite, en épaississant ses personnages principaux et en restant dans une tonalité tragi-comique touchante. C’est d’ailleurs pour cela que certaines guests sont venues sur le tournage pour jouer des rôles divers, comme Amy Schumer, Paul Rudd ou encore Shirley MacLaine, offrant dès lors un joli statut à cette petite série que l’on qualifiera aisément de « comfort show ».

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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