octobre 10, 2024

Snakes – Serpents des Abysses – Ça Croque au Maryland

Titre Original : Snakehead Terror

De : Paul Ziller

Avec Bruce Boxleitner, Carol Alt, Chelan Simmons, Juliana Wimbles

Année : 2004

Pays : Canada, Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

A Cultus, petite ville du Maryland, la vie s’écoule paisiblement autour d’un immense lac. Et c’est justement du lac que surgit une menace terrible : des prédateurs aquatiques qui sous l’effet d’hormones…

Avis :

Si sa dimension marketing prévaut davantage que la véracité des propos, la mention « inspiré d’une histoire vraie » ne cesse d’être galvaudée. L’objectif n’est autre que d’interpeller le chaland sur un produit plus ou moins intrigant. Dans certains cas, ladite inspiration étonne, tant l’idée est à mille lieues de considérations rationnelles. En matière de bestioles hargneuses, on peut notamment évoquer Primeval et le crocodile Gustave ou L’Ombre et la proie et ses deux lions du Tsavo, mangeurs d’hommes. Toute proportion gardée quant à l’authenticité des évènements, la réalité dépasse parfois la fiction.

Malgré l’incongruité du pitch initial, Snakes – Serpents des abysses se base sur un fait divers survenu au début des années 2000, où des poissons têtes de serpent ont envahi une petite ville du Maryland. Soit dit en passant, cette même histoire est la source principale de Frankenfish, autre téléfilm animalier dont la sortie coïncide avec le présent métrage. En l’occurrence, ce dernier amuse par ses vagues prétextes propices à un déferlement de poissons amphibies sur la terre ferme. Pour ne rien gâcher, la prise d’hormones de croissance décuple leur taille et, par la même occasion, leur appétit, ainsi que leur animosité à l’encontre de notre espèce.

« Les éléments connexes du scénario se contentent de poncifs éculés. »

Au demeurant, les éléments connexes du scénario se contentent de poncifs éculés. On retrouve en effet la typique bourgade américaine sans histoire, sa fragilité économique, son potentiel touristique ou encore les velléités politiques d’un maire incompétent. On n’échappe guère au vertueux duo de tête où la loyauté du shérif va de pair avec le courage et l’implication de la biologiste de service. Cela sans oublier les clichés ambulants de circonstances. Mention spéciale aux plus jeunes et décérébrés intervenants, à l’adjoint au shérif et au médecin légiste. Comme à l’accoutumée avec une production de cet acabit, leurs comportements imbéciles rivalisent d’invraisemblances avec la progression du récit.

Afin de préserver les apparences du divertissement, l’histoire fait montre de constance dans son rythme. Bien que l’ensemble demeure prévisible et ne présente pas d’enjeux notables, les poissons entament les hostilités sans tarder. Quelle que soit la taille des spécimens observés, la submersion par le nombre est tout aussi menaçante que leur voracité, a fortiori lorsque les bestioles investissent la terre ferme. En dépit d’un cadre changeant, les situations ont toutefois tendance à devenir redondantes. Cela vaut surtout pour l’irruption des têtes de serpent et les réactions de leurs victimes. Les mises à mort aquatiques bouillonnent dans une eau qui s’apparente à un diabolo grenadine mal dosé, tandis que les règlements de compte sur le rivage se traduisent par des morsures à la létalité aléatoire.

« On demeure donc dans une représentation sommaire et pauvre. »

Quant à la présentation des poissons, on oscille entre des répliques caoutchouteuses jetées avec négligence sur les acteurs et des trucages numériques médiocres. Bizarrement, les images de synthèse vieillissent mieux que celles de certaines itérations actuelles. On en occulte pas pour autant un rendu basique sans la moindre crédibilité. Seul le respect de l’échelle reste correct entre les plus petits et les plus imposants spécimens. On demeure donc dans une représentation sommaire et pauvre, mais pas aussi catastrophique qu’escomptée, a fortiori en comparant le résultat avec celui de productions similaires.

Au final, Snakes – Serpents des abysses est un survival animalier bas de gamme et dénué d’ambitions. Toutefois, il s’avère moins pénible que d’autres incursions cinématographiques semblables ; qu’elles soient récentes ou non. D’ailleurs, on dénote davantage d’invraisemblances que d’incohérences dans l’histoire. On peut également avancer un rythme soutenu pour préserver le caractère distrayant de la bobine. Il est tout de même difficile de faire l’impasse sur le traitement caricatural des personnages, l’absurdité de plusieurs situations et des poissons dont le design varie entre des trucages classiques et des intégrations numériques maladroites. Il en ressort un téléfilm oubliable, guère crédible, mais pas méprisable pour autant.

Note : 08/20

Par Dante

Une réflexion sur « Snakes – Serpents des Abysses – Ça Croque au Maryland »

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