Avis :
En règle générale, pour sortir un album et s’échapper de l’anonymat, il existe deux solutions. Soit le groupe arrive à se sortir de la masse grâce à son talent et son énergie, et un label accepte de les signer. Soit un label découvre un nouveau talent lors d’un concert et lui propose un contrat. Pour Wayward Sons, c’est différent. Le label Frontiers Records connaissait le chanteur et compositeur Toby Jepson grâce à son ancien groupe, Little Angels, et comme il n’avait pas forcément de boulot, la maison de disques lui a proposé de fonder une nouvelle formation et de sortir un premier album. En prenant le bassiste de son ancien groupe, puis recrutant un guitariste en qui il voyait un énorme talent, Jepson va fonder Wayward Sons en 2017, et le succès sera rapidement au rendez-vous. Even Up the Score est d’ailleurs le troisième effort des britanniques.
Officiant dans un Rock qui se veut pêchu et à la lisière entre Hard et Classic Rock des années 70, Wayward Sons tente de sortir de la masse en proposant ses albums sous la forme de comics. En effet, à chaque sortie vinyle, un mini comic est offert, racontant une histoire qui se suit d’album en album. Une idée originale qui pousse à la consommation, et le groupe a eu le nez fin, car leur premier album connaîtra une rupture de stock à sa sortie. Pour autant, on le sait, un succès commercial n’est pas forcément synonyme de qualité auditive. Et on aurait pu craindre un rock aseptisé pour plaire à la masse, mais on sera finalement agréablement surpris par ce troisième opus. Certes, il n’est pas original pour un sou, mais il contient quelques bons moments et se révèle être un bel hommage au Rock.
Il suffit d’écouter le premier titre, éponyme de l’album, pour se rendre compte de la qualité de la formation. Even Up the Score est nerveux, entrainant, et l’écriture est relativement intuitive. C’est simple, mais on sent un amour pour ce qui est fait, et on se laisse facilement entrainer dans le rythme soutenu. Big Day va poursuivre cette bonne entrée en matière, en adoucissant un peu son propos et en allant plus vers quelque chose de Pop Rock. Néanmoins, on notera une place très importante pour les instruments, délaissant totalement toute fioriture ou tout arrangement électro ou autre. Une bonne surprise pour quelque chose de plus pur et simple. Sign of the Times aura un côté un peu plus Punk dans la rythmique et prouvera par la même occasion la capacité de changement du groupe, qui ne se contente pas de faire tout le temps la même recette.
Alors oui, les structures des morceaux sont toujours les mêmes, mais on en aura tout de même pour notre argent, avec des titres bien différents, et réel amour de l’instrument, avec des solos et des mélodies qui restent bien en tête. Bloody Typical, par exemple, aura un aspect plus « californien » dans sa démarche et son ambiance. Et même si ce n’est pas le meilleur morceau de l’album, il reste un moment différent de ce que l’on a eu auparavant. Tandis que Faith in Fools ira plus du côté du Hard des années 70, avec un riff assez rugueux, mais que l’on entendra uniquement lors des refrains. Puis Fake s’inspirera de Deep Purple dans son riff, évoquant rapidement Smoke on the Water, pour s’en affranchir assez rapidement par la suite. Néanmoins, on reste sur une sacrée référence, pour ensuite aller vers quelque chose de plus Pop.
Downfall redistribue encore les cartes avec un morceau court et nerveux, lorgnant largement vers un Hard simple et ultra efficace. Puis Tip of my Tongue semble influencé par un métal alternatif à tendance punk contemporain. C’est propre, et même si ça ne marque par vraiment, on reste sur quelque chose d’assez agréable. Looking for a Reason rendre dans le cadre d’un Rock alternatif plaisant, et si l’on excepte l’accent du chanteur, on pourrait presque croire à un groupe américain à la sauce Shinedown. Land of the Blind se fait plus sérieux et plus épais, tout en restant dans ce que le groupe propose depuis le début. They Know se fait plus lourd dans ses riffs tout en restant sur cet aspect Rock à la fois rugueux et léger. Puis, This Party’s Over clôturera l’album sans trop de surprise, mais avec un côté britannique très prononcé.
Au final, Even Up the Score, le dernier album en date de Wayward Sons, est un effort très sympathique, même s’il ne sort jamais des sentiers battus. On fait face à un Rock à tendance alternatif, avec de nombreuses références et un côté Pop qui ne succombe jamais à des arrangements électro ou des sonorités parasites. En ce sens, cet album reste un bel hommage à un Rock qui semble disparaître à petit feu, mais dont on retrouve certains groupes qui arrivent à raviver la flamme.
- Even Up the Score
- Big Day
- Sign of the Times
- Bloody Typical
- Faith in Fools
- Fake
- Downfall
- Tip of my Tongue
- Looking for a Reason
- Land of the Blind
- They Know
- This Party’s Over
Note : 14/20
Par AqME