septembre 16, 2024

Possession – Nic Cage au Plus Bas

Titre Original : Between Worlds

De : Maria Pulera

Avec Nicolas Cage, Franka Potente, Penelope Mitchell, Garrett Clayton

Année : 2018

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller, Fantastique

Résumé :

Joe, camionneur dans l’Alabama, brisé par le décès de sa femme Mary et de sa fille Sarah, rencontre Julie. Celle-ci a le don de communiquer avec les morts en étant mise en état de suffocation et va lui demander de l’aider à entrer en connexion avec l’âme de sa fille Billie, dans le coma suite à un accident de moto. Mais, après avoir sauvé Billie, Joe n’avait pas prévu que l’esprit de sa femme disparue allait prendre le contrôle du corps de la jeune fille pour régler ses comptes avec les vivants.

Avis :

Nombreux sont les comédiens américains qui sont tombés en désuétude et ont eu une traversée du désert relativement tragique pour leur carrière. Si on a pour habitude de voir cela chez des acteurs de films d’action qui n’ont plus leur jeunesse, d’autres acteurs cultes ont eu leur penchant déviant et leur cachet misérable sur des films quasi amateurs. Si l’on exclut la fin de carrière de Bruce Willis au vu de sa maladie, Nicolas Cage est un peu moins pardonnable. Et c’est assez étonnant, car malgré une carrière dans le DTV moisi, le comédien a réussi à rebondir et à jouer dans des films qui restent bons, ou tout du moins qui ont un avenir dans les salles de cinéma. En 2018, il joue même un double-jeu, puisqu’il présente Mandy au festival de Cannes, et se retrouve dans plusieurs films lors du marché du festival, enchainant les tournages dans des navets.

Possession (ou plutôt Between Worlds en version originale) fait partie de ces films dont on se demande ce que l’acteur est venu faire là-dedans. Le pitch est pour le moins idiot. En gros, Nicolas Cage joue un routier, Joe, qui a perdu sa femme et sa fille dans un incendie, et il erre sur une aire d’autoroute. Dans les toilettes, il découvre un homme qui étrangle une femme et pense sauver la nana. Cette dernière lui apprend que sa fille a eu un accident de moto, qu’elle est dans le coma, et que lorsqu’on l’étrangle, elle peut communiquer avec les morts, et leur faire réintégrer leur corps. Ubuesque ? Attendez la suite. Joe se propose alors de raccompagner la femme à l’hôpital, et sur place, il va l’étrangler car la fille fait une rechute. Quand elle revient à elle, ce n’est pas le bon esprit qui a réintégré le corps.

« Cette histoire ne tient pas debout et ennuie. »

Il ne faut pas chercher la moindre cohérence dans cette histoire. Pourquoi est-ce un autre esprit (que l’on connaitra et devinera) qui intègre le corps de la jeune femme, on n’aura jamais la révélation finale, et on laissera cela aux aléas astraux. Mais au-delà de son pitch principal complètement à la ramasse, le scénario va tisser des liens incongrus entre les personnages. Bien évidemment, Nicolas Cage et Franka Potente vont finir ensemble, formant un couple un peu rock’n’roll, mais qui ne semble pas forcément fusionnel, et surtout, le pauvre homme va se faire lourdement draguer par la jeune fille qui va l’aguicher comme une grosse chatte en chaleur. Le film part alors dans un délire pseudo érotique, où Cage se tape une jeunette bien fichue, et on comprend pourquoi l’acteur a accepté ce rôle, dans lequel il se contente de grimacer et d’avaler du bourbon.

Se voulant un thriller fantastique, le film joue la carte des révélations en cascade. Ainsi donc, on va apprendre qui est dans le corps de la jeune femme, pourquoi elle chauffe littéralement le pauvre homme, et quel est son objectif final. On part rapidement dans le grand n’importe quoi, avec un fantôme qui s’avère être une grande malade, qui a fait croire au type qu’elle est morte dans un incendie, alors qu’elle a fait quelque chose de beaucoup plus grave. C’est totalement incompréhensible, voire lunaire, et la toute dernière scène confirme le grand n’importe quoi de ce script, allant même jusqu’à bazarder les effets spéciaux autour d’un grand Nicolas Cage qui s’en bat royalement les couilles. Bref, cette histoire ne tient pas debout et ennuie plus qu’autre chose. A un tel point que l’on se demande comment deux acteurs connus, même à la dérive, ont pu signer là-dedans.

« Il n’y a aucun travail sur l’ambiance, sur la lumière, sur le son. »

Mais à la rigueur, même si le scénario est une purge, on aurait pu avoir l’espoir d’une mise en scène sympathique, mais même là, c’est un ratage dans les règles de l’art. Le démarrage est une calamité. Le montage est ultra haché, avec des coupures même lorsque le type parle au téléphone dans son camion. Pire, parfois, la réalisatrice a cru bon de faire des flashforwards pour annoncer ce qu’il va arriver, mais ça n’a aucune conséquence sur l’histoire en elle-même (pourquoi montrer Cage qui saute Potente avant que cela n’arrive, pour nous le refoutre quand ça arrive vraiment ?). En faisant, on pourrait croire que c’est pour éviter les scènes trop longues, avec des acteurs qui ne connaissent pas leur texte, mais cela n’évite pas les faux-raccords et les moments dérangeants qui n’ont aucun lien entre eux. On est à la limite du regardable.

Et cela se ressent aussi sur la technique. C’est-à-dire que le film est moche à regarder. Il n’y a aucun travail sur l’ambiance, sur la lumière, sur le son. On reste sur quelque chose qui n’a pas dû couter bien cher où la cinéaste n’a même pas travaillé son atmosphère lorsque l’on passe de l’autre côté de la réalité. Il n’y a aucune différence entre le monde des vivants et celui des morts. Et là, on ne parle même pas des scènes d’action faméliques, ou du final qui est expédié manu militari. On assiste, impuissant, à un film amateur sans aucun talent. Et il va sans dire que les deux acteurs principaux sont totalement à la ramasse. En plus d’avoir des personnages inexistants, ils sont très mauvais, n’arrivant jamais à donner corps à leur jeu. Nicolas Cage surjoue comme un cochon, et Franka Potente est totalement transparente, sans aucune motivation.

Au final, Possession est un dramatique mauvais film qui n’est que la démonstration voyeuriste de deux carrières en crash total. Non seulement l’histoire est d’une nullité affligeante, mais en plus de ça, tout le côté technique est d’un amateurisme flagrant, avec une absence absolue de travail en amont pour créer la moindre atmosphère. On comprend que Cage ait accepté ce rôle pour pouvoir voir et toucher quelques nichons, mais ça fleure surtout son rail de coke à payer, acceptant alors tout et n’importe quoi pour toucher quelques cachets misérables…

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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