novembre 5, 2024
BD

Horrifikland

Auteurs : Lewis Trondheim et Alexis Nesme

Editeur : Glénat

Genre : Humour, Aventure

Résumé :

Mickey, Donald et Dingo tiennent une agence de détective. Sauf que les affaires tournent moyennement : pas un contrat en vue depuis des jours ! Mickey songe même sérieusement à plier boutique, lorsqu’une vieille dame leur charge de retrouver son petit chat Blacky. Problème : celui-ci aurait été aperçu pour la dernière fois prêt du terrifiant parc abandonné « Horrifikland », dont certaines attractions fonctionnent toujours… Au programme : brouillard artificiel, décor de cimetière, chauves-souris et fantômes plus vrais que nature ! Pour retrouver Blacky, les nerfs de nos acolytes seront mis à rude épreuve…

Avis :

Dans les éditions Disney/Glénat, il y a à boire et à manger, tout comme il y a des œuvres originales et des anciennes histoires qui sont condensées en un seul album. Si l’éditeur tend à jouer la carte de la nostalgie en proposant des éditions assez belles, avec la tranche en tissu, on va vite se rendre compte que le plus intéressant dans tout ça reste les histoires novatrices, avec des auteurs qui ont les coudées plus ou moins franches sur Disney. Paru pour la première fois en 2019, Horrifikland est une histoire en un seul album (un one shot) écrit par le grand Lewis Trondheim, et dessiné par le talentueux Alexis Nesme. Nous promettant une virée terrifiante dans un parc d’attractions ayant pour thème tout ce qui touche de près ou de loin à l’horreur, Horrifikland fait-il partie des bonnes surprises de cette collection ?

Le scénario s’adresse surtout à un jeune public, mais il est évident qu’un public adulte peut y prendre du plaisir. Ici, on va suivre Mickey, Dingo et Donald qui ont du mal avec leur agence de détectives privés. Alors qu’ils sont prêts à mettre la clé sous la porte, une dame leur propose une mission, celle de retrouver son chat qui va tout le temps dans Horrifikland, le parc d’attractions désaffecté de la ville. En se rendant sur place, le trio va tomber sur deux autres affaires. D’un côté, Pat Hibulaire essaye d’arnaquer la gérante du parc pour en faire un quartier résidentiel. De l’autre, de faux fantômes tentent de faire peur à la gérante pour une toute autre raison. Et cela permet à Mickey d’enchainer les enquêtes et les mésaventures.

D’un point de vue scénaristique, on est dans du Trondheim. C’est-à-dire que l’histoire est toute mignonne, et essaye de brasser quelques thèmes que l’on découvre sur la révélation finale. Ici, on y évoque la spéculation immobilière, tout comme les coups bas entre voisins pour avoir son calme, ou retrouver une certaine plénitude. L’auteur y ajoute sa petite touche personnelle avec des aventures rocambolesques, toujours drôles, qui mettent Mickey et ses compagnons de route dans des situations plus ou moins cocasses. On aura droit à un humour de situation, avec des chutes et des répétitions, mais aussi un humour un peu plus burlesque, notamment avec Dingo qui fait des jeux de mots pourris ou qui n’a pas l’air d’avoir le cerveau à l’endroit. C’est rigolo, même si parfois ça en fait des caisses pour pas grand-chose.

Néanmoins, on sent un amour profond pour le genre, l’horreur en elle-même, car on retrouve tout un tas de références au cinéma, mais aussi aux peurs primaires que l’on peut avoir. On y retrouve la peur des araignées, des serpents, des clowns. Il y a aussi des clins d’œil qui sont faits aux pirates fantômes avec leurs bateaux qui ressemblent plus à des épaves qu’à autre chose. On ira même jusqu’à visiter un hôpital désaffecté avec un professeur maboul. Bref, on trouve tout ce qui fait le charme de l’horreur, jusqu’aux moustiques, véritable ennemi de notre trio, représentant une menace bien réelle.

Et il faut ajouter à ce plaisir de lecture, un dessin signé Alexis Nesme qui est vraiment très beau. Le dessinateur renoue avec le comics trip des années 50, affichant des personnages tout en rondeur, avec des réactions qui sont surjouées. C’est sublime, et on appréciera aussi le travail qui est fait dans chaque arrivée sur un nouveau lieu, avec un cadre particulier, qui peut résonner comme un nouveau chapitre. Là aussi, on retrouvera quelques petits clins d’œil, comme le clown Pennywise de Stephen King qui se glissera dans la tente du cirque. Et ce graphisme se marie parfaitement avec les aventures vécues par le groupe, avec une action non-stop et un aspect américain dans le dessin qui donne une vraie personnalité à l’ensemble.

Au final, Horrifikland est une jolie petite réussite, qui s’adresse avant tout à un public plutôt jeune, même si les adultes peuvent aussi y prendre du plaisir. Les aventures de Mickey et ses amis sont drôles, inventives et n’arrêtent pas un seul instant, ce qui permet une lecture fluide et dont on a du mal à décrocher. Bref, sans être un monument de la bande-dessinée, cet ouvrage s’avère être un petit moment récréatif plaisant, décalé et plutôt rigolo. Un idéal pour se détendre pendant les vacances.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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