
Avis :
Créé à la base comme un b-side d’anciens membres de Dark Tranquillity et Ceremonial Oath, HammerFall n’avait pas pour projet d’être un groupe longue durée, mais juste un délire entre potes. Cependant, après quelques concerts qui ont bien plu, ainsi qu’une participation à un jeu concours qui va amener le groupe en final, HammerFall va devenir un vrai groupe à part entière à partir du milieu des années 90. Après plus de trente ans de bons et loyaux services, les suédois semblent avoir trouvé un line-up stable depuis 2014, et fournit des skeuds de manière régulière, tous les deux ou trois ans. Avenge the Fallen est le treizième album de la formation, et démontre la très bonne forme du groupe, puisqu’il intervient cinq ans après Dominion et seulement deux ans après Hammer of Dawn, qui fut accueilli de façon timorée.
Mais que l’on se rassure, malgré un album précédent qui n’a pas eu les honneurs des critiques, il en faut plus pour démoraliser le groupe et ses hymnes guerriers. En deux ans à peine, ils sont de retour afin de corriger leur erreur de parcours, et tentent avec Avenge the Fallen de renouer avec un Power fédérateur et rythmé. D’ailleurs, le premier morceau est là pour en attester. Reprenant le titre de l’album, il s’agit-là d’un titre assez court, mais qui bénéficie d’un refrain entêtant et d’une mélodie qui appelle à la bagarre. Si on peut aussi voir cette piste comme une introduction à quelque chose de plus grandiloquent, il n’en demeure pas moins que comme entrée en matière, c’est plutôt pas mal. Mais les choses sérieuses débutent vraiment avec The End Justifies, qui balance le paquet dès le départ avec une bonne batterie et un rythme relevé.
Alors certes, ce n’est pas le morceau le plus innovant, mais il demeure efficace et tendu du début à la fin, remplissant toutes les cases du genre. Freedom marquera moins les esprits car il reste un titre assez anodin, qui rentre dans le tout-venant du Power. C’est bien fichu, c’est bien produit, mais il s’oublie relativement vite, la faute à un manque de moments épiques et puissants. Même les onomatopées du refrain ne fonctionnent pas vraiment. Puis Hail to the King va tenter de redresser un petit peu la barre. Seul problème, cela concerne surtout le démarrage et le refrain, car les couplets sont trop mous pour vraiment convaincre et on a du mal à voir ce que cela donne en concert. Mais bon, il est difficile de résister à l’envie de chanter ce refrain si catchy. Hero to All souffrira moins de cela car il va plus vite.

Si le morceau est aussi plus percutant, c’est parce qu’il laisse plus de place aux guitares, qui peuvent s’exprimer un peu plus. Ce n’est pas un détail, et parfois, HammerFall laisse trop le champ libre au chanteur qui prend trop d’espace. Hope Springs Eternal se démarquera plus du reste de l’album, car malgré son côté ballade, il a une mélodie marquante, avec un vrai parti pris pour la mélodie. Alors même si on sent la piste obligatoire pour remplir le cahier des charges, ce n’est pas si mal que ça. Puis Burn it Down va venir nous casser les nuques. Arguant une nette rupture avec le titre précédent, les suédois retournent à quelque chose de plus nerveux, de plus vif, et d’un poil moins long. Car le groupe n’est jamais aussi bon que lorsqu’il arrête de faire des titres à rallonge.
Capture the Dream essaye de marquer une cassure avec le morceau précédent, se voulant plus fédérateur, moins rentre-dedans, tout en se laissant aller à un refrain plus fédérateur, qui permet aux grattes de se faire entendre à la fin de ceux-ci pour relancer la dynamique. Rise of Evil va enfin laisser parler la poudre pour un titre nerveux, puissant et qui va très vite. HammerFall retrouve la fougue de sa jeunesse, et il est toujours meilleur quand il faut évoquer les méchants et les batailles légendaires. Enfin, Time Immemorial clôture l’album de façon épique, avec une grosse orchestration, une montée crescendo et une place plus grande pour les instruments. C’est d’ailleurs ce qu’il manque à l’album, une place plus prépondérante pour les musiciens, qui ont du mal à s’exprimer et à partager des passages plus épiques, plus techniques.
Au final, Avenge the Fallen est un bon album, on ne peut pas dire le contraire. C’est assez varié, on a de bons morceaux et d’un point de vue technique, même si ça ne joue jamais dans le légendaire, ça reste très bon. Il est dommage que les suédois ne soient pas plus inspirés pour fournir autre chose qu’un Power entendu des centaines de fois, et n’arrivent plus trop à sortir d’une masse commune de plus en plus conséquente. Bref, sans être une déception, ce treizième album plaira sûrement aux fans, même si on reste dans quelque chose d’assez simpliste et attendu…
- Avenge the Fallen
- The End Justifies
- Freedom
- Hail to the King
- Hero to All
- Hope Springs Eternal
- Burn it Down
- Capture the Dream
- Rise of Evil
- Time Immemorial
Note : 14/20
Par AqME