septembre 16, 2024

Trap – Shyamalan nous Piège-t-il?

De : M. Night Shyamalan

Avec Josh Hartnett, Ariel Donoghue, Saleka Shyamalan, Hayley Mills

Année : 2024

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller

Résumé :

30 000 spectateurs. 300 policiers. Un tueur.

Cooper, père de famille et tueur en série, se retrouve pris au piège par la police en plein cœur d’un concert.

S’échappera-t-il ?

Avis :

Aujourd’hui, pour ce rappel des faits, ce n’est pas à son réalisateur que je vais m’intéresser. Enfin, si, mais nous allons arriver à M. Night Shyamalan via l’une de ses filles, la compositrice et chanteuse Saleka Shyamalan. Saleka Shyamalan est donc une chanteuse de vingt-sept ans, qui vient de sortir son premier album l’année dernière. Et c’est alors qu’elle entreprenait des concerts dans divers pays, soit pour des premières parties, soit pour ses propres concerts, et que son père la suivait à travers le monde, qu’ensemble, ils ont imaginé l’histoire de « Trap« . Il leur aura fallu quelques années pour trouver la bonne narration pour cette intrigue.

Ce que j’aime avec Shyamalan, c’est qu’il est un cinéaste qui ose des concepts et des histoires que l’on n’avait pas encore vues, et ne serait-ce que pour cela, à l’heure des suites, des reboots, des remakes, des préquels et autres films et séries qui s’appuient sur ce que l’on connaît déjà, il reste des cinéastes comme Shyamalan qui ont l’envie d’essayer autre chose, quitte à se planter. Metteur en scène autant aimé que l’inverse, et dont la sortie de chacun de ses films est la plupart du temps démontée par une grande partie, de mon côté, même si ce « Trap » est loin des émotions et de la fascination que m’avait procuré « Knock At The Cabin« , le Shyamalan 2023, malgré toutes les facilités que « Trap » peut avoir, ce cru 2024 pour M. Night Shyamalan m’a fait passer un bon moment.

«  »Trap » est un film qui est construit en deux grandes parties. »

Un moment qui offre un point de vue intéressant, des surprises et surtout un intérêt autour d’une question, mais comment ce tueur va-t-il bien pouvoir s’échapper ?

Cooper est un bon père de famille. Pour fêter la moyenne impeccable de sa fille à l’école, Cooper a joliment « craqué » en lui offrant des places de concert pour Lady Raven, une chanteuse R&B dont les adolescents raffolent. Mais une fois sur place, très vite, Cooper remarque un très lourd dispositif de sécurité. Il est même trop lourd ce dispositif. Il y a quelque chose qui ne va pas. Cooper va alors apprendre que ce concert n’est qu’un piège dans le but d’arrêter un tueur en série appelé le Boucher… Problème, le Boucher, c’est lui…

Le nouveau concept de M. Night Shyamalan est comme son titre l’indique, un piège. Pour son seizième film, le cinéaste a imaginé un piège d’envergure pour arrêter un tueur en série. Pour cela, les autorités vont se servir d’un concert, où ce dernier est censé se rendre, afin de l’attraper. « Trap » est un film qui est construit en deux grandes parties, et je dois dire que la première, avec sa présentation, son idée de suivre cette histoire du point de vue du méchant et surtout ce piège qui ne cesse de se refermer sur son personnage, est terrible.

On est partagé entre la vision du bon père de famille qui découvre l’univers de sa fille, et le regard du tueur qui, au départ agacé, va prendre un malin plaisir en jouant au jeu du chat et de la souris dans les dédales de cette salle de concert, évaluant les possibles issues et les plans pour s’échapper. Nous, spectateurs, on suit ça avec beaucoup d’intérêt, même s’il faut parfois faire avec les incroyables facilités du scénario, le pire étant cet employé qui balance tout d’un coup, comme ça, alors que l’opération est top secrète. Mais finalement, qu’importe, car au bout du compte, ce piège et cette traque fonctionnent bien. Puis on prend plaisir à suivre les stratagèmes du Boucher, pour toujours plus se rapprocher de la sortie.

«  »Trap » est aussi un film où son réalisateur a bûché pour offrir un bon divertissement. »

Puis arrive la seconde partie. Une partie étonnante dans un sens, car le film s’aventure plus loin, mais c’est aussi une partie où il va falloir facilement accepter certains rebondissements. Et si le scénario arrive plus ou moins à tenir bon sa route, c’est surtout que le film va devoir beaucoup à son interprète principal, Josh Hartnett, qui, dans la peau de ce tueur qui calcule tout, en impose énormément.

 Après, plus que ses facilités scénaristiques, et même les incohérences que le film peut avoir, « Trap » est aussi un film où son réalisateur a bûché pour offrir un bon divertissement. Si la salle de concert et ses couloirs ressemblent à un labyrinthe où il faut étudier les possibles façons de sortir, il faut aussi noter le travail de Shyamalan et de sa fille pour créer de toute pièce un concert et une icône pop. Chansons originales et scénographie du concert font partie intégrante du film. Puis avec ça, le film tient plutôt bien son ambiance et son suspens, même si, comme dans le précédent Shyamalan, le twist n’est pas vraiment un twist. Tout ce que Shyamalan présente est « vrai » et le tueur est bien qui l’on sait, et le film se pose avant tout comme un piège dont il faut s’échapper.

À noter aussi la bonne BO qui est divisée, elle aussi, en deux, avec d’un côté celle de Herdís Stefánsdóttir pour ce qui est d’habiller et souligner le film, ses séquences et ses émotions, et de l’autre, il y a la partition musicale de Saleka Shyamalan qui, dans la peau de Lady Raven, star fictive, offre un bon son R&B. La fille de Shyamalan tient aussi un rôle, certes très facile par moment, voire un brin exagéré, mais là encore, ça tient sa route au sein de ce film-là.

Ce nouveau Shyamalan se pose donc comme un petit thriller qui, malgré tous ses défauts, a réussi à tenir mon intérêt avec une intrigue qui a son lot de surprises et de rebondissements que je n’avais vu pas venir. Puis bon, avec ça, « Trap » est tenu par un Josh Hartnett qu’on n’avait pas vu aussi impressionnant depuis des lustres, tenant un rôle tout en reliefs, et plus intéressant que le simple tueur en série. Bref, encore une fois, Shyamalan se fait dézinguer, et même si son film tire parfois la ficelle de la facilité, ou de l’invraisemblable, sur son ensemble, « Trap » tient bien son idée et son concept, et je préfère de loin voir un cinéaste qui essaie quelque chose, qu’encore une fois un film qui va raconter la même histoire, avec les mêmes personnages. Bref, vous l’avez compris, j’ai bien accroché à ce Shyamalan made in 2024.

Note : 13/20

Par Cinéted

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