Avis :
Très souvent, en musique, si l’on veut percer, il faut faire la bonne rencontre au bon moment, et c’est un peu ce qu’il s’est passé avec le groupe grec Wild Souls. Prônant un Hard Rock à tendance FM/AOR (notre cauchemar), la bande se forme en 2010, sort un premier single l’année suivante, et commence une petite tournée dans leur pays. En 2012, ils croisent alors Doug Aldrich, guitariste de Whitesnake, entre autres, et ce dernier aime beaucoup ce que produit Wild Souls. Du coup, il va leur donner un coup de pouce, en plus de jouer un solo sur l’un des titres de leur premier album. Depuis, les grecs continuent leur petit bonhomme de chemin, tout en s’écartant volontiers de leur côté FM pour embrasser un peu plus le Hard et les gros riffs. Queen of my Heart est leur troisième album, sorti en 2010.
Ayant signé chez le label danois Lion’s Pride Music, le groupe a les coudées franches pour produire des albums qui tiennent la route et qui bénéficie d’un peu plus de soutien. Cela se ressent dans la production qui est nickel, et surtout dans un amour du riff qui s’éloigne de bidouillages indépendants, et souvent sans innovation. D’entrée de jeu, le groupe nous délivre Nothing but Loving You, un titre qui pourrait paraître mièvre et dans le style que l’on colle à la formation, mais on va vite se rendre compte que les riffs sont plus lourds et que d’un point de vue rythmique, on est sur quelque chose d’assez frais, même si ça respire les élans nostalgiques des années 80. Night Groove sera encore plus prégnant dans cette ambiance, tout en offrant quelque chose de très dansant et de très entrainant.
Bien évidemment, le groupe se repose aussi sur des refrains facilement mémorisables, et qui rentrent immédiatement en tête. C’est bien pensé, bien fichu, et même si ça ne réinvente rien, on prend beaucoup de plaisir à l’écoute. On retrouvera bien sûr des nappes de clavier qui feront écho aux années 80, et l’exemple le plus flagrant reste Love Ain’t No Lie, qui pourrait rentrer dans les clichés du genre, mais qui s’en échappe grâce à de bons riffs en arrière-plan, et surtout une super voix. Et à quelque part, ça fait tellement ringard que cela en devient génial. On a presque envie de sortir les perruques mulets et les vieilles moustaches. Et puis on a tout de même de belles surprises avec notamment Ready to Rock qui va venir nous secouer et nous remettre sur le droit chemin du Hard. Oui, ça reste très classique, mais ça fonctionne du tonnerre.
On sent que le groupe met du cœur à l’ouvrage et aime vraiment ce qu’il fait. D’ailleurs, même quand ça fait too much, on prend du plaisir. Queen of my Heart en est l’exemple flagrant, entre ses paroles naïves et son vieux refrain à base d’onomatopées. Mais ça marche et on se surprend même à chanter à tue-tête. Sexcellent se veut plus direct, plus rapide, et même si ça fonctionne, on se rend compte que le groupe perd un peu de sa superbe quand il aborde des riffs plus punks. On se rattrapera avec la ballade I Remember You et son clavier qui prend trop de place, mais qui s’avère relativement bien fichue, avec un rythme qui monte progressivement, et une place nette faite aux guitares. En abordant Set me Free, le groupe nous sert un bon vieux Rock qui peut se voir comme un hommage.
On retrouve là-dedans tous les ingrédients des groupes des années 70/80, avec un solo de guitare, un solo de clavier et une mélodie qui reste bien en tête. Une preuve que Wild Souls n’est pas qu’un groupe d’AOR tout pété. D’ailleurs, Snakebite nous plonge dans un Hard puissant et dont les riffs font mouche à chaque fois. Le genre de morceau qui fait hocher les têtes dans les concerts. Après, on sent que certains titres manquent un peu de fraîcheur, à l’instar de Hold me Tight qui, hormis son joli riff de départ, se fait classique. Ou encore Beyond the Stars qui ne marque pas, la faute à une promesse de départ qui ne tient pas. C’et dommage, car au niveau des riffs, c’est fort. Enfin, Street Eagles sort l’artillerie lourde pour un dernier titre qui résonne comme un coup de canon, et donne envie de se replonger dans l’album.
Au final, Queen of my Heart, le troisième et dernier album en date de Wild Souls, se révèle être une très bonne surprise. Vendu comme de l’AOR ou du Hard FM, on aurait pu craindre un truc mou et mièvre, et ce n’est absolument pas le cas. Si on a effectivement une paire de titres qui peuvent rentrer dans cette case, tout le reste de l’album envoie du lourd et propose un joli mix entre Hard pêchu et titres plus fendards qui font un bel hommage à l’amour et aux années 80. Bref, un groupe grec surprenant et de qualité, qui prouve que ce pays est un véritable vivier de talents en matière de Rock et de Métal.
- Nothing but Loving You
- Night Groove
- Love Ain’t No Lie
- Ready to Rock
- Queen of my Heart
- Sexcellent
- I Remember You
- Set me Free
- Snakebite
- Hold me Tight
- Beyond the Stars
- Street Eagles
Note : 15/20
Par AqME