juin 13, 2025

You Might Be the Killer – The Mask en Version Horreur

De : Brett Simmons

Avec Fran Kranz, Alyson Hannigan, Brittany S. Hall, Patrick Reginald Walker

Année : 2018

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur, Comédie

Résumé :

Une grande partie des moniteurs du camp d’été Camp Clear Vista a été massacrée par un mystérieux tueur portant un masque en forme d’écorce d’arbre. Sam, le propriétaire des lieux, a échappé au psychopathe en courant à travers bois. Réfugié dans une cabine téléphonique, il tente désespérément de joindre la police. Eloigné de tout, Sam décide d’appeler son amie Chuck, une passionnée de films d’horreur qui travaille dans un vidéo club, pour l’aider à trouver l’identité du tueur. Bien que souffrant de trous de mémoire, Sam lui raconte les meurtres qu’il a pu voir. 

Avis :

On se répète assez souvent quand on aborde une comédie horrifique, mais pour qu’elle soit réussie, il faut trouve le juste équilibre entre l’humour et l’horreur, ce qui n’est jamais facile. C’est-à-dire qu’il faut réussir à faire peur, tout en y ajoutant des touches drôles pour rendre l’ensemble efficace. Si l’un ou l’autre des deux genres prend le pas, alors il y a de fortes chances pour que le film soit raté. Et l’exercice est tellement difficile que l’on compte peu de réussites, pour un nombre incalculable de daubes. Arrivé en 2019 sur les plateformes de streaming, You Might be the Killer tente de rentrer dans la bonne catégorie en pastichant le slasher, jouant avec les codes du genre, avec la narration, tout en essayant d’y apporter un humour un peu burlesque. Le challenge de Brett Simmons est-il réussi ?

Alors il faut savoir que Brett Simmons est un jeune réalisateur qui berce dans le film d’horreur depuis sont premier court-métrage, Husk, dans lequel des épouvantails se reproduisent en tuant des gens. Avec ce pitch de zinzin, le court-métrage deviendra un long qui ne vaudra pas tripette. Cela n’empêchera pas le jeune cinéaste de poursuivre son aventure avec Animal, un survival qui va se tailler une très mauvaise réputation. Mais il en faudra plus pour déstabiliser le jeune homme qui va alors proposer You Might be the Killer, comédie horrifique qui prend ses sources du côté de Vendredi 13 pour le lieu, un camp de vacances, et The Mask pour tout le délire autour de la mythologie que tente d’instaurer l’histoire. Malheureusement, même si le film semble être le meilleur de son réalisateur, il n’en demeure pas moins un long-métrage bien en deçà de nos attentes.

« C’est là que le bât blesse, avec un scénario écrit avec les pieds. »

L’histoire débute de manière humoristique, avec un type qui crie plusieurs fois « Oh mon Dieu ». Par la suite, on va le suivre, le visage en sang, qui tente de fuir un serial killer masqué. Une fois en sécurité, il appelle Chuck, sa meilleure amie qui travaille dans un magasin et en connait un rayon sur les films d’horreur. Très rapidement, cette conversation va permettre de revenir en arrière pour comprendre qui est le tueur et d’aborder une narration particulière, qui se calque sur le nombre d’animateurs morts. C’est là le premier intérêt du film, qui tente de brouiller les pistes en racontant son histoire en utilisant plusieurs flashbacks. Cependant, on va aussi avoir le revers de la médaille en devinant rapidement qui est le tueur, puisqu’on nous le livre sur un plateau, et que ce sera un point de réflexion du long-métrage.

Le film nous place du point de vue du tueur, qui est en fait sous l’influence d’un masque maudit trouvé auprès d’une tombe. De ce fait, au niveau de l’écriture, en plus des flashbacks, on va avoir les différentes méthodes du tueur pour échapper à son sort, à cette malédiction. Mais ce qui aurait pu être pas trop mal vire rapidement à la gaudriole. La faute à des personnages mal écrits, de la chair à canon en pagaille, et surtout un type qui tue et semble ne pas trop s’en faire pour ça. Il veut alors sauver sa peau en trouvant des moyens pour détruire le masque, mais il n’éprouve aucun remord pour les meurtres qu’il fait, pas même lorsqu’il s’agit de son ex dont il est encore amoureux. C’est là que le bât blesse, avec un scénario écrit avec les pieds, et qui ne trouve pas de juste milieu.

« Question horreur, on ne sera guère servi. »

Histoire de masquer un petit peu ces errances scénaristiques, on a droit à une réalisation qui n’est pas si mal, et qui se veut un hommage aux années 80. Outre le grain un peu cracra de l’image et le lieu de l’histoire (un camp de vacances), on va retrouver des insertions qui montrent le bodycount ou les différents personnages, avec quelques notes d’humour. Cela fait très « grindhouse », mais on sent que ça reste un film à petit budget qui doit composer avec ce qu’il a sous la main. Et comme d’habitude avec ce genre de sortie directement en streaming, on a peu de décors, et on oscille entre une forêt de nuit et le magasin de Chuck, qui ne sert qu’à faire avancer le scénario au gré des échanges téléphoniques qui brisent le rythme. Un rythme qui, d’ailleurs, met du temps à se lancer.

Et puis question horreur, on ne sera guère servi. Déjà parce que le film ne fait pas peur, la faute à des personnages dont on se fout royalement, et au niveau du suspens, c’est un zéro pointé. L’humour prend trop le pas sur le reste et empêche une réelle montée en tension. Alors oui, on aura une paire de scène gore, mais cela n’aura aucun impact, et surtout, on va nous les resservir plusieurs fois, histoire de montrer qu’elles sont là. Tout cela manque cruellement de surprise, et il ne suffit pas de faire un slasher qui se tourne presque à l’envers pour surprendre. Pas même lorsque l’on suit le regard du tueur qui subit l’influence d’un masque maudit, et se détache finalement totalement des meurtres qu’il perpétue.

Au final, You Might be the Killer est une comédie horrifique qui possède quelques bons moments, et qui essaye de sortir de la masse en utilisant une narration à rebours. Néanmoins, il est difficile de passer outre de gros défauts d’écriture, des personnages insupportables, voire inexistants, et un manque d’équilibre entre l’humour (trop présent et trop enfantin) et l’horreur (trop timide). Bref, sans être une catastrophe (le film se laisse regarder), on est tout de même sur un film faiblard qui compte trop sur ses effets tape-à-l’œil pour masquer ses errances scénaristiques.

Note : 08/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.