juin 18, 2025

Only the River Flows – Du Goutte-à-Goutte

Titre Original : He Bian de Cuo Wu

De : Wei Shujun

Avec Yilong Zhu, Zeng Meihuizi, Tianlai Hou, Tong Lin Kai

Année : 2024

Pays : Chine

Genre : Policier

Résumé :

En Chine, dans les années 1990, trois meurtres sont commis dans la petite ville de Banpo. Ma Zhe, le chef de la police criminelle, est chargé d’élucider l’affaire. Un sac à main abandonné au bord de la rivière et des témoignages de passants désignent plusieurs suspects. Alors que l’affaire piétine, l’inspecteur Ma est confronté à la noirceur de l’âme humaine et s’enfonce dans le doute…

Avis :

Acteur et réalisateur chinois, Wei Shujun a débuté très tôt, à l’âge de quatorze ans. En 2018, il est sélectionné au festival de Cannes avec son premier et seul court-métrage, « On The Border« , et ce dernier va recevoir une standing ovation, ce qui va lancer sa carrière. Deux ans plus tard, il présente toujours à Cannes son premier long, « Courir au gré du vent » qui demeurera confidentiel. Le film ne sortira même pas chez nous. Mais qu’importe, Wei Shunjun est lancé et pour l’instant, il réalise un film tous les deux ou trois ans.

Troisième long-métrage de Wei Shunjun, « Only The River Flows » est un film qui, sur le papier, avait l’air incroyable. Thriller dans la Chine des années 90, « Only The River Flows » se voulait être dans la même veine qu’un « Memories of Murder« , autant dire que j’avais très envie de voir cela. Mais voilà, malheureusement, le nouveau Wei Shunjun s’est écroulé comme un château de cartes face à un courant d’air. Long, pour ne pas dire interminable, si le film évoque bien des sujets qui sont intéressants, sur l’ensemble, cette enquête piétine et surtout, au-delà de ça, elle va vers un final incompréhensible, qui laisse très ennuyé, avec la sensation d’avoir perdu son temps.

«  »Only The River Flows » est un film froid, sombre et glacial. »

Chine, dans les années 90, un meurtre est commis dans une petite ville. C’est l’inspecteur Ma Zhe qui se voit confier l’enquête, avec comme consigne de sa hiérarchie que l’enquête soit très vite résolue. Or, l’enquête piétine très vite et il y aura même d’autres victimes…

Quelle déception que ce film. Comme je le disais sur le papier, le nouveau Wei Shunjun donnait vraiment des arguments pour nous faire passer un excellent moment de cinéma, et avant de m’aventurer sur ce qui ne va pas, il faut d’abord laisser à « Only The River Flows » d’excellentes choses.

 Le premier élément qui frappe dès que l’on entre dans le film, c’est bien sûr l’ambiance et la photographie. « Only The River Flows » est un film froid, sombre et glacial. La Chine des années 90 est parfaitement rendue, tout comme l’ambiance de la Chine. Ici, tout est gris, c’est très pauvre, et il pleut tout le temps… Les éléments rêvés pour y faire un thriller. Avec ça, le film aborde certains sujets au cours de son enquête qui sont intéressants. Comme je l’ai dit, il y a la pauvreté de la population, mais en plus de ça, le film aborde la hiérarchie dans la police, avec des policiers qui se ressemblent, puis il y a cet inspecteur qui n’est pas comme les autres, et même s’il peut être une marionnette de sa hiérarchie, il cherche aussi plus en profondeur à comprendre son enquête.

«  »Only The River Flows » laisse la sensation de ne jamais avancer. »

Autre sujet, et là, c’est particulièrement étonnant, le film parle en filigrane d’homosexualité et d’homophobie, sujet auquel on ne s’attend absolument pas à trouver ici. Toujours dans ses bons côtés, le film est tenu par des acteurs investis qui sont crédibles, notamment Yilong Zhu qui tient le rôle principal.

Mais voilà, tout ceci n’arrivera pas à malheureusement sauver le film d’un ennui abyssal. « Only The River Flows » laisse la sensation de ne jamais avancer. En fait, on est un peu comme ces enquêteurs, dans l’attente qu’il se passe quelque chose. Et ce qui est agaçant, c’est qu’il se passe pas mal de choses dans cette histoire, mais le rythme est tellement étiré et freiné que l’on a l’impression de tout l’inverse. Puis quand enfin, le film trouve un rythme qui pourrait savoir nous tenir, c’est l’intrigue qui part totalement en vrille. Entre un cauchemar qui nous largue, et une résolution qui le fait encore plus, au point que l’on ne comprend pas grand-chose à cette histoire et cette enquête, une fois le générique arrivé, on éprouve vraiment la sensation d’avoir perdu son temps.

Peut-être qu’un second visionnage aiderait à mieux mettre en place toutes les pièces du puzzle, mais on s’est tellement ennuyé pour arriver jusqu’à la fin, et jusqu’à cette fin, qu’on n’a même pas envie d’un deuxième visionnage.

« Only The River Flows« , malgré ses bons éléments, malgré son excellente ambiance, ou encore ce qu’il raconte en parallèle de la Chine des années 90, se pose comme une belle et grande déception. Long, étiré, et surtout incompréhensible sur la fin de son enquête, c’est avec une profonde tristesse que le troisième film de Wei Shunjun rejoint les flops de mon année 2024.

Note : 07/20

Par Cinéted

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