février 16, 2025

Bad Boys – Ride or Die – Fluffy Movie

De : Adil El Arbi et Bilall Fallah

Avec Will Smith, Martin Lawrence, Eric Dane, Vanessa Hudgens

Année : 2024

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Cet été, la franchise Bad Boys est de retour avec son mélange iconique d’action explosive et d’humour irrévérencieux. Mais cette fois-ci, les meilleurs flics de Miami deviennent les hommes les plus recherchés d’Amérique.

Avis :

Saga ultra lucrative depuis son premier film (qui a rapporté 141 millions de dollars de recette), Bad Boys fait partie de ces franchises qui semblent ne pas attirer beaucoup de monde, et qui pourtant remplissent les salles en toute discrétion. Pour preuve, le deuxième opus, toujours réalisé par Michael Bay, a rapporté 273 millions de dollars de recette, et le troisième film, cette fois-ci réalisé par les belges Adil El Arbi et Bilall Fallah, a engrangé près de 424 millions de dollars de recette. Des chiffres dingues qui, pourtant, ne reflètent pas vraiment la qualité des films. Car si les Bad Boys sont sympathiques, on est loin d’une écriture fine et d’une mise en scène mirobolante. Mais il ne faut pas abattre une poule aux œufs d’or, et c’est avec crainte qu’un quatrième long-métrage est mis sur les rails, avec Ride or Die, toujours mis en scène par les belges.

Il est compliqué de se renouveler dans les intrigues, même quand on met en avant un duo de flics. Entre les trafics de drogue, les cartels violents, et les histoires de coucherie des uns et des autres, on pensait avoir fait le tour de la question en ce qui concerne Michael et Marcus. Mais dans ce quatrième opus, il va être question de mise à pied et de remettre à l’honneur le nom de leur capitaine, qui a été tué dans le troisième volet, mais qui va être accusé de corruption. Le film va alors jouer avec la fibre nostalgique, renvoyant aux épisodes précédents, et faisant revenir le fils de Will Smith, celui-là même qui a tué le capitaine, car il est le seul à avoir vu le visage de la taupe qui se fait du beurre sur le trafic de drogue.

« Les situations sont parfois intéressantes, mais elles sont souvent lourdingues. »

Bref, on a droit à un melting-pot qui se veut aussi léger qu’il est violent. Et c’est peut-être là que le bât blesse, avec un film sympathique, rythmé, mais qui n’arrive jamais à s’extirper d’un humour lourd et de thématiques que l’on a déjà vu de nombreuses fois. Ici, dès le début du film, Michael se marie, Marcus fait une attaque cardiaque, et les rôles vont s’inverser, Marcus se croyant invincible, et Michael faisant des crises de panique dans le feu de l’action. Les ressorts humoristiques vont constamment jouer là-dessus, avec un Marcus qui prend des risques inconsidérés, et un Michael qui se voile la face, mais qui va se faire bousculer par son meilleur ami. Les situations sont parfois intéressantes, mais elles sont souvent lourdingues et adoucissent le côté percutant que peut avoir le film (la fusillade dans le musée avec les bonbons, par exemple).

De plus, on retrouve des situations assez redondantes, avec notamment Michael qui retrouve son fils (qui est en prison pour avoir abattu le capitaine dans l’épisode précédent), et qui va tenter de nouer des liens avec lui. Tout cela est cousu de fils blancs, et on sait pertinemment comment ça va se finir. Et puis il y a encore et toujours cette histoire de vengeance, avec cette marshall, fille du capitaine qui a été abattu, et qui est une vraie tête de mule, voulant à tout prix venger la mort de son père en tuant le fils de Michael, qui va tenter de faire amende honorable. Bref, il n’y a rien de bien neuf à l’horizon, car même au sein de la famille de Marcus, on retrouve les mêmes relations, avec une femme aimante, un gendre un peu benêt et des éléments qui se veulent drôles, mais qui sont lénifiants.

« Là où brille un peu plus le film, c’est dans sa mise en scène. »

Si l’accent est mis sur les deux personnages principaux, on ne peut pas dire non plus que les personnages secondaires soient très intéressants. Le film fait revenir l’équipe de l’opus précédent avec Vanessa Hudgens et Alexander Ludwig, et force est de constater qu’ils ne servent pas à grand-chose. Leur évolution est bâtarde et ne sert que sur un pseudo ressort humoristique. Quant aux grands méchants, ils sont des clichés sur pattes, avec un policier corrompu qui n’éprouve plus aucun sentiment depuis qu’il s’est fait torturer dans un pays africain, et un bureaucrate qui brigue la place du maire de Miami, et qui participe à la libre circulation de la drogue. On reste sur des codes préétablis qui n’ont aucune nuance. Il reste quelques bonnes surprises, à l’image du gendre benêt qui se révèle être un sacré tueur, ou le fils de Michael qui essaye de se racheter.

Fort heureusement, là où brille un peu plus le film, c’est dans sa mise en scène et dans la volonté des deux réalisateurs de bousculer un peu les codes pour offrir quelque chose de nouveau. C’est toujours dynamique, toujours rythmé, et il faut ajouter à cela quelques trouvailles intéressantes, à l’image de cette nouvelle caméra fixée sur l’acteur, et qu’il peut tourner à son aise, offrant alors des moments qui ressemblent à un jeu vidéo. Cela tend à nous mettre au milieu de l’action, et à avoir le sentiment de participer à la fusillade. Il est dommage que bien souvent, les idées sont annihilées par un humour régressif pas forcément percutant, avec des vannes toujours graveleuses qui plombent un peu le récit.

Au final, Bad Boys – Ride or Die est un film qui est sympathique et qui n’est pas désagréable à suivre. Les scènes d’action sont nombreuses et on retrouve des choses assez impressionnantes en son sein (comme la scène de l’hélicoptère), avec une mise en scène qui essaye d’innover. Cependant, malgré cela, le scénario est très maladroit et n’apporte rien de neuf à la franchise, laissant même certains pans en suspens (le coup de la cabale contre les deux flics) et continuant sur les mêmes thèmes sans jamais vraiment prendre de risque. Alors oui, c’est parfois drôle, c’est ultra rythmé, ça a tous les codes du film pop-corn estival, mais doit-on alors laisser nos ambitions artistiques de côté ?

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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