De : Oz Perkins
Avec Maika Monroe, Nicolas Cage, Blair Underwood, Alicia Witt
Année : 2024
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
L’agent du FBI Lee Harker, une nouvelle recrue talentueuse, est affectée sur le cas irrésolu d’un tueur en série insaisissable. L’enquête, aux frontières de l’occulte, se complexifie encore lorsqu’elle se découvre un lien personnel avec le tueur impitoyable qu’elle doit arrêter avant qu’il ne prenne les vies d’autres familles innocentes.
Avis :
Réalisateur d’une cinquantaine d’années, Osgood Perkins est le fils d’Anthony Perkins. Débutant en tant que comédien, Osgood Perkins va d’abord passer les premières années de sa vie en tant qu’acteur. Un comédien que l’on va voir dans de petits rôles, surtout dans des comédies comme « La revanche d’une blonde« , « Sex Academy« , ou des films d’horreurs tel que « Wolf« , « Psychose 2« , « Dead & Breakfast« . Puis c’est au milieu des années 2010 qu’il passe de l’autre côté de la caméra, s’aventurant dans le film de genre. En à peine une dizaine d’années, il va réaliser quatre films, dont « Longlegs » va être le premier à vraiment s’exporter.
Pour son nouveau film, dont la promotion a été parfaitement orchestrée, Osgood Perkins s’est lancé dans un film particulièrement sombre. Un film où il va être question d’un tueur en série au rythme macabre. Où il va être question d’une jeune agente fraîchement engagée au FBI, et qui se retrouve sur une affaire dont le tueur sévit depuis une trentaine d’années. Puis il va être question de Nicolas Cage en tueur, chose qui, rien qu’à l’évocation de cette idée, donne particulièrement envie de voir cela. Après, si le film est intéressant et prenant, il est aussi un film qui manque de rythme, qui a tendance à traîner de la patte, et au-delà de ça, il y a certaines réactions du personnage principal que l’on a bien du mal à accepter. Et plus loin encore, peut-être que le film fait trop dans le mystère, nous demandant d’accepter beaucoup de choses.
« Le film est noir, et offre franchement de quoi être marquant. »
Lee Harker entre au FBI, et très vite, elle se fait remarquer grâce à son instinct. Son supérieur la met alors sur l’affaire Longlegs, un tueur en série qui sévit depuis une trentaine d’années et qui ne laisse jamais aucune trace, si ce n’est une lettre codée que personne n’a jamais réussi à déchiffrer. Pire encore, tous les meurtres passent pour un craquage paternel, dans le sens où c’est le père de famille qui tue et se suicide après. S’il n’y avait pas les lettres, rien n’indiquerait que ce sont des meurtres. Mais comment opère Longlegs pour pousser des familles entières à se tuer ? Voilà l’enquête sur laquelle arrive l’agent Harker…
J’aime énormément les films d’enquête, et cette première incursion dans le cinéma d’Osgood Perkins a de quoi offrir ce que j’étais venu chercher. Basant son enquête dans les années 90, la première chose qui frappe à la découverte du film, c’est son ambiance rétro. Si le film est particulièrement sombre, et offre des scènes saisissantes visuellement parlant, le côté thriller rétro offre aussi très étrangement une petite touche légère, qui se conjugue parfaitement au reste du film, lui donnant donc un cachet supplémentaire.
Avec ça, la deuxième chose qui frappe, c’est l’ambiance glaçante et le sens de la mise en scène d’Osgood Perkins. « Longlegs » est une enquête qui va jusqu’au bout d’elle-même. Le film est noir, et offre franchement de quoi être marquant, notamment avec son tueur, qui est un véritable film d’horreur à lui tout seul. Ce tueur est tenu par un Nicolas Cage méconnaissable, et l’acteur est magistral dans la peau de Longlegs, tueur en série qu’on n’arrive pas forcément à comprendre, tant le personnage est borderline, et ça, ça participe grandement au plaisir de suivre le film.
« Le film a une tendance à se faire longuet. »
Du côté des acteurs, le film est aussi parfaitement tenu par Maika Monroe, qui encore une fois, excelle dans le registre, même s’il faut aussi dire que sur la fin, certaines réactions, ou non réactions, de son personnage laissent dubitatif et sont soumises à discussion.
Après, comme je le disais, le film a ses défauts, et si par exemple, il offre une bonne enquête qui se loge quelque part entre le thriller psychologique et le film d’horreur, le film a une tendance à se faire longuet. Il traîne de la patte et alors qu’il ne dure qu’une petite heure quarante, à la sortie, il paraît plus long. Puis avec ça, si le scénario offre une enquête aussi mystérieuse que construite et intéressante, parfois, lorsqu’il entame la résolution de celle-ci, dans l’exécution de ses meurtres, le film laisse planer pas mal de mystères, nous demandant d’accepter beaucoup sans vraiment livrer d’explication. Comment opère Longlegs, dans le sens où il arrive à faire ce qu’il fait ? Le film n’offre pas grand-chose et il faut se « satisfaire » et accepter des plans à la dimension « satanique ».
C’est vrai que ces derniers ont de la tronche grâce à son montage qui est rudement efficace, mais un peu plus de clarification aurait été la bienvenue, car là, en l’état, ça laisse un sentiment d’inachevé, comme si on était capable de tout accepter. Après, on peut toujours se faire un avis libre d’interprétation, mais c’est trop facile. Il y a aussi l’idée des lettres codées qui sont là, mais sans plus d’explications, comme si un tueur en série devait forcément laisser des lettres codées.
Après, malgré ses défauts, sur l’ensemble, voir un thriller et une enquête comme celle-là, ça fait franchement du bien. Le film a de l’ambiance, il a de l’intrigue et surtout, il offre un personnage de tueur en série vraiment marquant. Vous savez, l’un de ceux qu’une fois qu’on l’a vu, on ne peut l’oublier et rien que pour cela, entre autres, « Longlegs » mérite qu’on s’y arrête. Puis, peut-être qu’avec un deuxième visionnage, le manque d’explication peut trouver des solutions, car le film, dans son récit, est riche et offre beaucoup d’éléments, et peut-être qu’une deuxième lecture offrira de quoi l’éclairer un peu. À voir.
Note : 14/20
Par Cinéted