décembre 10, 2024

Cyfandir Chronicles

Auteurs : Tony Valente et Naokuren

Editeur : Ankama

Genre : Shonen

Résumé :

Depuis la victoire des Chevaliers-Sorciers contre l’Inquisition, la forêt de Caillte a perdu son caractère intemporel. Des hordes de « boisés », ces égarés de la forêt à travers les siècles, en sortent complètement perdus. Grâce à la princesse héritière, Ocoho, qui a levé le tabou sur la nature des infections, tous les orphelins de Caillte intègrent le cursus des Chevaliers-Sorciers. Une aubaine pour tous ?​

Parmi ces jeunes boisés, Aquill, sorti de la forêt il y a quelques mois, ne souhaite pas devenir Chevalier-Sorcier. Une seule chose le retient au château : retrouver sa petite sœur, Tân, perdue dans la forêt de Caillte à cause de lui…

Avis :

La France est le deuxième pays au monde à acheter et lire des mangas après le Japon (bien évidemment). De ce fait, il était presque logique de voir débouler des artistes français qui ont voulu imiter leurs idoles et proposer des mangas qui avaient tout l’air d’être du pays du soleil levant. Est-ce un gage de mauvaise qualité ? Pas du tout, car ces dits auteurs ont baigné dans une atmosphère propice à créer des mangas de qualité, et les chiffres sont là pour en attester, avec notamment près d’une vingtaine pour Radiant de Tony Valente. Shonen qui a tous les ingrédients pour devenir culte, Radiant utilise un monde de Fantasy nouveau et novateur, qui va même permettre de créer des spin-off, comme par exemple Cyfandir Chronicles qui nous préoccupe entre ces lignes.

Avant de commencer toute chronique, il faut préciser une chose. Bien que Radiant soit une série avec beaucoup de succès, nous nous sommes lancés dans la lecture de ce premier tome sans avoir lu la série-mère. Pour tout dire, on ne savait même pas que c’était un spin-off, malgré le sticker collé devant. De ce fait, lors de la lecture, nous étions vierge de toute connaissance de l’univers et du lore, et cela ne fut pas réellement un problème. En effet, s’il y a de nombreuses allusions à Radiant et à son univers, le présent manga a l’intelligence de faire quelques rappels, sinon de l’univers, mais surtout du contexte dans lequel on évolue. Ainsi, on comprend rapidement les tenants et les aboutissants du monde, et on ne sera pas réellement perdu dans la lecture. Un plus non négligeable, mais auquel il fallait répondre, même s’il est conseillé de lire Radiant avant Cyfandir Chronicles.

Ici, on va suivre un jeune homme qui répond au doux de Aquill. Il vit dans la ville de Cyfandir qui est régit par des chevaliers-sorciers et par une reine gigantesque qui est enceinte. On apprend rapidement que Cyfandir est une ville à part dans le monde de Radiant, puisque c’est la seule qui offre l’asile à des infectés (en gros, des gens qui se découvrent un pouvoir) et les fait devenir des chevaliers-sorciers. Seulement, Aquill ne veut pas devenir chevalier-sorcier, car son pouvoir est trop dangereux, et il ne souhaite qu’une chose, retrouver sa petite sœur Tân, qu’il a perdu dans la forêt de Caillte, une forêt magique dans laquelle on peut se perdre pendant plusieurs siècles sans vieillir. Le problème, c’est que des créatures étranges commencent à attaquer Cyfandir, alors même que des milliers de boisés arrivent en masse pour trouver asile dans la ville, ce qui crée des tensions.

Ainsi donc, Cyfandir Chronicles est un récit qui a plusieurs sujets et différents degrés de lecture. En premier lieu, on va se mettre du côté de Aquill, ce jeune homme bon et généreux, qui souhaite retrouver sa sœur avant tout, et qui vient en aide aux boisés. Son destin va se compliquer lorsqu’il va se trouver des accointances avec une armure légendaire, lui conférant de plus grands pouvoirs. Pur shonen, Cyfandir Chronicles présente alors un personnage pour lequel on va ressentir de l’empathie, qui a des failles, mais qui va tout faire pour faire le bien autour de lui. Les personnages secondaires ne seront pas en reste, avec ce qu’il faut d’humour, de jeune fille un peu trop envahissante et de nain au caractère râleur. Il faut rajouter des dragons en forme de chat et la coupe est pleine, on navigue en shonen connu.

Pour autant, l’univers est assez foisonnant, voire complètement inédit. Outre les dragons qui sont des animaux de la forêt avec des ailes et de grande taille, on retrouvera une princesse gigantesque, des ennemis sous la forme d’êtres bidimensionnels ou encore des éléments qui feraient presque futuristes, avec notamment cette armure qui possède une commande au niveau de l’avant-bras pour enclencher certains pouvoirs. S’il y a une chose que l’on ne peut enlever au manga, c’est qu’il est novateur et propose réellement quelque chose de jamais vu. De même certains thèmes sont plutôt matures, comme l’arrivée des boisés, sorte de réfugiés qui doivent vivre en marge de la ville, car ils sont vus comme des parasites, des profiteurs, qui volent le pain des habitants de Cyfandir. Un constat politique rare dans les shonen.

Cependant, ce premier tome n’est pas exempt de défauts. Si graphiquement, on reste dans un shonen classique qui ne sort pas des carcans du genre, certains moments demeurent illisibles, notamment lors des bagarres et autres affrontements. C’est très fouillis, parfois certaines actions se retrouvent sur de petites cases, et on a du mal à voir ce qu’il se passe réellement. C’est dommage, parce que l’ensemble est très dynamique malgré la présentation des personnages (et leur introduction dans l’école des chevaliers-sorciers) e ton aurait pu avoir une mise en page plus lisible, ou tout du moins plus agréable. De plus, ce premier tome reste très en surface et manque un peu d’enjeu. Si la fin annonce bien évidemment une suite, on aurait aimé quelque chose d’un peu plus mature dans cette quête, avec un humour peut-être un peu moins lourdingue. On sent que là, il faut rentrer dans des cases…

Au final, Cyfandir Chronicles se pose comme un spin-off assez intéressant qui donne envie d’en savoir plus sur l’univers de Radiant. Malgré son aspect générique de shonen (qui risque peut-être de lui faire du tort), on trouve des thèmes assez matures et intelligents en sous-texte, ce qui fait qu’il peut tirer son épingle du jeu. De toute façon, il est certain que les fans de la série-mère de Tony Valente se jetteront sur ce spin-off, qui complète à merveille un univers foisonnant et novateur, chose qui se fait trop rare de nos jours…

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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