octobre 10, 2024

Vampire Humaniste Cherche Suicidaire Consentant – Humour Noir

De : Ariane Louis-Seize

Avec Sara Montpetit, Félix-Antoine Bénard, Steve Laplante, Sophie Cadieux

Année : 2024

Pays : Canada

Genre : Comédie, Horreur

Résumé :

Sasha est une jeune vampire avec un grave problème : elle est trop humaniste pour mordre ! Lorsque ses parents, exaspérés, décident de lui couper les vivres, sa survie est menacée. Heureusement pour elle, Sasha fait la rencontre de Paul, un adolescent solitaire aux comportements suicidaires qui consent à lui offrir sa vie. Ce qui devait être un échange de bons procédés se transforme alors en épopée nocturne durant laquelle les deux nouveaux amis chercheront à réaliser les dernières volontés de Paul avant le lever du soleil.

Avis :

Et si on faisait un peu tour du côté du Québec, pour un premier film assez génial. Ici, on s’arrête sur Ariane Louis-Seize, jeune réalisatrice d’une trentaine d’année, qui a débuté sa carrière juste après ses études de cinéma à l’INIS. En 2016, elle présente son premier court, « La peau sauvage« , un film de vingt-neuf minutes qui raconte la vie d’une femme-serpent, et qui aura son petit succès. Avec une débordante envie de cinéma, Ariane Louis-Seize va alors réaliser pas moins de huit courts en l’espace de quatre ans. Après ce gros apprentissage l’envie de faire un long s’est faite de plus en plus grande, et d’autant plus que cela faisait une dizaine d’années que la metteure en scène avait une idée en tête. Avec Christine Doyon, Ariane Louis-Seize va mettre quelques années pour écrire son scénario, et encore quelque temps pour financer son film, le réaliser et nous le présenter.

« Vampire humaniste cherche suicidaire consentant« , avec ce titre, tout est résumé, avec l’idée d’un film de genre, l’idée d’une comédie noire, et au-delà ça, avec un titre pareil, comment ne pas avoir envie de s’y arrêter ? Premier film d’Ariane Louis-Seize, « Vampire humaniste cherche suicidaire consentant » s’impose comme un très joli coup d’amour. Film aussi frais qu’il est sombre, « Vampire humaniste … » mélange les genres à merveille et nous présente deux personnages géniaux et adorables. Deux personnages inadaptés à leur monde, et qui se sont parfaitement trouvés. Rires, émotions et passion pour cette histoire et ces personnages sont alors au programme, et franchement, le seul petit reproche qu’on a envie de lui faire, c’est que finalement, il s’est fait trop court. Oui, une heure trente, ce n’est pas assez.

« Intelligent, bien foutu, plus profond qu’il en a l’air, jouant avec les genres. »

Sasha est une jeune vampire de soixante-huit ans et depuis toujours, Sasha a un sacré souci pour une vampire, elle refuse de tuer pour se nourrir. Si ses parents ne la forcent pas, ne voulant pas aller contre son gré, tout va changer lorsqu’enfin ses dents sortent. À partir de ce moment, ses parents refusent désormais de la nourrir avec des poches de sang. Si Sasha ne se nourrit pas, elle va mourir, et c’est presque par chance qu’elle fait la connaissance de Paul, un jeune homme à peine majeur, qui n’a qu’une envie, mourir, et si sa mort pouvait servir une bonne cause, ça lui irait très bien.

Mais quel excellent film que voilà ! Bon, autant le dire d’emblée, rien qu’à la lecture de son titre et de son synopsis, j’étais déjà conquis, et avec une telle idée, je me disais bien que le film ne pouvait être mauvais. Mais voilà, j’étais aussi loin de me douter de l’amour, les émotions et la fascination que j’allais éprouver face à ce « Vampire humaniste cherche suicidaire consentant« . Intelligent, bien foutu, plus profond qu’il en a l’air, jouant avec les genres, la réalisatrice réinvente le mythe du vampire, avec quelques détails qui le rendent encore plus intéressant. C’est comme si Ariane Louis-Seize avait tout compris avec ce premier film. Bon, il faut dire aussi que la cinéaste a pris une dizaine d’années pour faire germer son histoire, ses personnages et sa mise en scène.

«  »Vampire humaniste… » se poserait presque comme un récit d’apprentissage. »

 Écrit à deux, « Vampire humaniste … » est une histoire qui est plus profonde et intéressante qu’elle en a l’air à première vue. Si, assurément, Ariane Louis-Seize propose un film de genre, et emploie tous les codes qu’il faut pour raconter une partie de cette histoire, la réalisatrice nous livre aussi un film très humain autour du mal-être adolescent, avec un drame, qui suit deux personnages qui ne sont absolument pas faits pour les mondes dans lesquels ils habitent. Avec ces personnages et l’action du film qui, globalement, se déroule sur une nuit, « Vampire humaniste… » se poserait presque comme un récit d’apprentissage, car au fil de cette nuit, ces deux personnages vont se découvrir, apprendre de l’autre, s’entraider et finalement bousculer le cours de leur vie, et ça, c’est joliment fait. Il y aurait presque de la poésie qui se dégage de l’ensemble.

De plus, la réalisatrice en profite pour parler de la famille, celle du sang, puis celle du cœur. Puis avec ça, Ariane Louis-Seize questionne le rapport entre la vie et la mort. Le tout est agrémenté d’humour noir toujours bien placé, parfois même de manière assez décalée, et vraiment pas propre, ce qui décuple de manière assez terrible les rires.

Si le film fonctionne aussi bien, c’est aussi grâce à ce duo de comédiens qu’on découvre avec grand plaisir. Un duo composé de Sara Montpetit et Felix-Antoine Bénard. Tous deux sont très touchants et passionnants à suivre au cours de cette nuit pas comme les autres. Mentionnons aussi l’hilarante Noémie O’Farrell, une cousine vampirique qui a soif de sang.

« Ariane Louis-Seize sait parfaitement conjuguer les genres et les codes. »

Comme je le disais, « Vampire humaniste cherche suicidaire consentant« , dans sa mise en scène, pour un premier essai, est un film qui se fait très étonnant, car il est délicieusement dosé. Ariane Louis-Seize sait parfaitement conjuguer les genres et les codes, tout comme elle offre un film très rythmé, et qui au-delà de ça, offre un sacré bel univers. Ici, la comédie noire tutoie les films de genre, le drame rencontre le teen movie, et le tout offre des scènes mémorables, comme par exemple, une scène de chambre de toute beauté, où l’on va y trouver autant de suspens que de poésie et d’émotions.

Comme je le disais, au bout du compte, le seul petit truc qu’on a envie de lui reprocher, c’est qu’une heure et demie en compagnie de ces personnages, ce n’est pas assez, car « Vampire humaniste cherche suicidaire consentant » est le genre de film qui aurait pu durer bien plus. D’ailleurs, de manière surprenante et évidente en même temps, Ariane Louis-Seize a parfaitement su conclure son film. Bref, ce premier film est un très, très, joli coup d’amour, que j’ai déjà envie de revoir.

Note : 16/20

Par Cinéted

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