Titre Original : One Life
De : James Hawes
Avec Anthony Hopkins, Johnny Flynn, Helena Bonham Carter, Lena Olin
Année : 2024
Pays : Angleterre
Genre : Biopic, Drame
Résumé :
Prague, 1938. Alors que la ville est sur le point de tomber aux mains des nazis, un banquier londonien va tout mettre en œuvre pour sauver des centaines d’enfants promis à une mort certaine dans les camps de concentration. Au péril de sa vie, Nicholas Winton va organiser des convois vers l’Angleterre, où 669 enfants juifs trouveront refuge.
Cette histoire vraie, restée méconnue pendant des décennies, est dévoilée au monde entier lorsqu’en 1988, une émission britannique invite Nicholas à témoigner. Celui-ci ne se doute pas que dans le public se trouvent les enfants – désormais adultes – qui ont survécu grâce à lui…
Avis :
Chez nos amis britanniques, lorsque l’on se penche du côté des séries télé, cela ne manque clairement pas de réalisateurs qui y font de belles et grandes carrières. Et bien sûr, pas mal d’entre eux se sont aventurés sur d’autres formats, comme c’est le cas de James Hawes. Hawes débute au cours des années 2000 à la télévision, et pendant près de vingt-cinq ans, le réalisateur va alors passer d’une série à l’autre, travaillant sur des shows tels que « Doctor Who« , « Mad Dogs« , « Penny Dreadful« , « Black Mirror » ou encore « Snowpiercer« , pour ne citer qu’elles. Puis après tout ce temps passé sur le petit écran, voici alors que James Hawes présente son premier long-métrage.
« Une vie » est un projet qui trouve sa naissance il y a une quinzaine d’années, lorsque les producteurs Emile Sherman et Iain Canning découvrent l’histoire de Nicholas Winton en tombant sur un extrait de l’émission « That’s Life ». Avec « Une vie« , dont la réalisation sera confiée à James Hawes, le film nous racontera comment des gens ordinaires, dans un contexte extraordinaire, peuvent faire bouger les choses. Histoire méconnue chez nous, « Une vie » se pose comme un très joli film, qui fait un beau devoir de mémoire, en racontant un exploit et un personnage hors norme. L’émotion sera au rendez-vous, même si le film en lui-même demeurera très, voire trop, classique.
« On pourrait reprocher l’académisme du film. »
1938, l’Allemagne d’Hitler vient de revendiquer les Sudètes, une région de la Tchécoslovaquie. Des milliers de gens fuient alors le régime nazi et beaucoup trouvent refuge à Prague. Nicholas Winton est alors un jeune courtier britannique, et ce dernier va découvrir lors d’un voyage, l’horreur des réfugiés et notamment des enfants. Alors, que le spectre de la guerre règne, Winton se met en tête de sauver ces enfants, car dès que Hitler aura décidé de franchir la frontière, ces derniers seront plus qu’en danger. Avec des bénévoles et des britanniques sur place, Nicholas Winton va tout mettre en œuvre pour en sauver le maximum.
L’histoire de Nicholas Winton fut révélée au grand public en 1988 avec l’émission « That’s Life », cette histoire-là, en Angleterre, va remuer les spectateurs, mais plus de trente ans après ces révélations, surtout en dehors de la Grande-Bretagne, cette dernière reste assez méconnue. Aujourd’hui, avec le film de James Hawes, cette histoire est de nouveau mise en lumière, et si l’on pourrait reprocher l’académisme du film, cela n’empêchera pas cette « … vie » de nous offrir un joli moment de cinéma et d’émotion, notamment parce que l’histoire en elle-même est forte, et avec ça, ce drame est tenu par des acteurs assez incroyables, dont un Anthony Hopkins qui est bouleversant, dans la peau de ce personnage humble et discret.
« Une vie » est un film qui est joliment écrit. Devoir de mémoire et élan d’humanisme, l’histoire de Nicholas Winton, et plus largement de tous ceux qui ont tout mis en œuvre pour sauver des gens sans rien en attendre en retour, méritait cette mise en lumière, surtout aujourd’hui, où sans dramatisme aucun, l’histoire pourrait se répéter, ou du moins, elle reste à surveiller, en ces temps de grande tension.
« »Une vie » sait faire naître l’émotion. »
Le scénario est captivant, faisant des allers-retours entre les années 80, où l’histoire de Winton va être révélée, et les années 38-39, où le jeune Winton découvre Prague, ses réfugiés et l’urgence absolue à laquelle il doit faire face. Face à l’horreur, qu’aurions-nous fait ? Aurions-nous eu ce courage ? Aurions-nous réussi à organiser un tel sauvetage ? D’ailleurs, le film raconte très bien de manière méthodique les obstacles d’une telle entreprise, tout comme il raconte aussi très bien l’histoire qui se met en branle, et l’étau qui se resserre petit à petit. Bref, cette histoire est très bien écrite, portée et racontée, même si, dans sa mise en scène, le film n’a rien d’extraordinaire, se faisant très classique. Quoi qu’il en soit, « Une vie » sait faire naître l’émotion, grâce à la simplicité de ses personnages, grâce à leur humanité et plus loin encore, grâce à la force des acteurs.
C’est donc une petite chronique pour un joli petit film qui raconte comment des personnes n’ont pu fermer les yeux face à l’horreur annoncée d’une situation. C’est simple, c’est beau, et au-delà de ça, c’est vraiment très touchant, et en cette période, un film comme celui-là est aussi glaçant que finalement nécessaire.
Note : 14/20
Par Cinéted