avril 27, 2024

Judas Priest – Invincible Shield

Avis :

Existe-t-il un groupe de métal plus légendaire que Judas Priest ? Fondé au tout début des années 70, le premier album sort en 1974 avec Rocka Rolla, et par la suite, le groupe ne connaîtra quasiment plus aucun temps mort, proposant de façon régulière de nouveaux efforts studio. Aujourd’hui, Judas Priest est le seul groupe de Métal à fêter ses cinquante ans de carrière sans interruption, et avec un line-up qui n’a quasiment pas trop bougé. Rob Halford, Glen Tipton et Ian Hill sont toujours là malgré leur grand âge, et force est de constater qu’ils assurent encore le show. Il faut dire qu’en 2018 sortait Firepower, une excellente surprise qui aurait pu signer la fin de carrière du groupe, mais c’était sans compter sur une réponse, six ans plus tard avec Invincible Shield. Un skeud magistral où les papys font la nique aux jeunes.

Il faut dire que le groupe a connu une belle arrivée dans sa composition, celle de Richie Faulkner, et le guitariste a redynamisé un peu la formation, même si le tour de chauffe avec Redeemer of Souls n’était pas si fameux que ça. Mais en changeant de producteur, en s’alliant avec des types qui ont travaillé avec Black Sabbath, Judas Priest a su se construire un cadre plus sain pour travailler. Et même Rob Halford, 72 ans au compteur, avoue en avoir chié pour le chant, travaillant constamment avec des personnes bienveillantes mais qui l’ont poussé dans ses retranchements. Tout ce boulot abattu ne sera pas vain, puisque comme dit au-dessus, Invincible Shield, vingtième album studio du groupe, est une tuerie qui met à l’amande de nombreux jeunes qui n’ont pas autant la forme que ces septuagénaires.

Dès le départ, le ton est donné avec Panic Attack. L’introduction évoque les années 80, puis rapidement, les riffs prennent le dessus et on va en prendre plein la tronche. C’est vif, technique, tout en gardant ce côté « mainstream » dans le refrain. Rob Halford semble plus en forme que jamais vocalement, ce qui se confirmera avec le titre suivant, The Serpent and the King. Percutant, sentant le cuir et la sueur, ce titre déboîte tout et se dote en prime d’un refrain qui sera impossible de s’enlever de la tête. En seulement deux morceaux, Judas Priest met tout le monde d’accord et développe un univers ultra cohérent au sein d’Invincible Shield. D’ailleurs, le titre éponyme est lui aussi une réussite, avec un refrain catchy en diable, que l’on chanter de façon inlassable. Et d’un point de vue, c’est tout juste imparable, donnant envie de se détacher la nuque.

Et après lâché quelques « Invincible Shield » à tue-tête, le diable s’invite à la fête. Devil in Disguise offre un riff imparable et puissant, tout en proposant une rythmique plus lente, qui va permettre au guitariste de mieux s’exprimer en dehors des solos. Puis Gates of Hell va revenir à un style un peu plus rétro. Le démarrage évoque les beaux jours du Heavy dans les années 80, et on va prendre un plaisir face à ce titre qui, encore une fois, possède un refrain qui fait mouche. Quant à Crown of Horns, c’est là aussi une superbe réussite, tout en affichant un riff moins rugueux et puissant. Mais Judas Priest envoie un morceau très travaillé, doté d’une production prodigieuse qui accroche nos oreilles dès le début. Et impossible de résister à chanter « heavy is the crown of horns… ».

Puis après ce rythme assez doux, le groupe anglais va nous gratifier d’une grosse tarte dans la tronche avec As God is my Witness. D’une rapidité d’exécution foudroyante, le titre donne immédiatement envie de headbanger dans la joie et la bonne humeur. Puis Trial by Fire se fait un peu plus complexe dans le riff, tout en gardant une certaine lisibilité sur sa structure. Un secret que le groupe garde secrètement et qu’il utilise avec maestria sur ce titre. Escape From Reality se fait bien plus percutant en termes de violence, alors que le chant va évoquer rapidement un certain Ozzy Osborne et donc un Black Sabbath de la belle époque. Quant à Sons of Thunder, on a un vrai hit en puissance, court, concis, mais d’une fluidité impressionnante. Enfin, Giants in the Sky clôture l’album de la plus belle des façons possibles avec un riff inoubliable.

Au final, Invincible Shield, le dernier album de Judas Priest, est une réussite sur tous les plans (si ce n’est les trois derniers morceaux de la version deluxe, qui sont vraiment des titres sympathiques mais dispensables). Chaque morceau a sa place, chaque titre possède une véritable âme et donne envie de se remuer la tête en rythme. Sans compter, bien sûr, sur des refrains mémorables qui restent un long moment en tête. Bref, Firepower, sorti en 2018 était déjà une excellente surprise, mais Invincible Shield est du même tonneau et prouve par la même occasion la très grande forme des anciens.

  • Panic Attack
  • The Serpent and the King
  • Invincible Shield
  • Devil in Disguise
  • Gates of Hell
  • Crown of Horns
  • As God is my Witness
  • Trial by Fire
  • Escape From Reality
  • Sons of Thunder
  • Giants in the Sky
  • Fight of Your Life
  • Vicious Circle
  • The Lodger

Note : 19/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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