décembre 11, 2024

Yngwie Malmsteen – Blue Lightning

Avis :

Pour tout amateur de Rock et de Métal, il y a des figures incontournables qui sont considérées comme des Guitar Hero. Et Yngwie Malmsteen est peut-être celui qui cristallise le plus d’avis positifs. Il faut dire que le gaillard commence très jeune et va vite se faire un nom sur la scène « Métal », étant même considéré comme celui qui popularisera le Métal Néo-Classique. Depuis le milieu des années 80, le suédois ne chôme pas, et délivre un album studio tous les 2/3 ans en fonction de ses inspirations. En 2019, il sort Blue Lightning, un album qui possède des compositions originales, mais surtout beaucoup de reprises, dont des classiques du Rock, allant de Deep Purple à Jimi Hendrix. Cependant, le risque de la reprise est de faire le même chose, en moins bien et de n’y trouver aucun intérêt. Est-ce le cas ici ?

Le skeud débute avec Blue Lightning justement, et il s’agit d’une composition originale du guitariste. On retrouve toutes les techniques du musicien, qui va user et abuser de nombreux slides pour donner plus d’effets à son titre. C’est calibré, bien fichu, mais on ressentira une petite faiblesse dans la voix, car si la technique est impressionnante à la gratte, d’un point de vue vocale, ce n’est pas la même mayonnaise. Et cela va se ressentir sur les reprises, et notamment Foxey Lady qui déboule par la suite. On sent que le chant n’a pas le groove de Hendrix, et il manque une certaine chaleur. Certes, à la gratte c’est parfait, et même si on ressent que les riffs sont parfois trop agressifs, on reconnait bien le titre original, avec un petit truc en plus. Cependant, on sent que le morceau aurait pu être encore plus fort.

Avec Demon’s Eye, notre ami suédois reprend Deep Purple, et c’est plutôt pas mal. On sent l’aspect groovy de l’original, et les solos présents sont assez impressionnants, même si parfois, c’est au détriment du rythme imposé par la basse et la mélodie. A force de trop en faire, Yngwie s’enferme dans un délire égocentrique qui manque de finesse. Heureusement, sur les compositions originales, il retrouve de sa verve et de son implication. 1911 Strut est un morceau totalement instrumental, et il envoie sévère, montrant toutes les capacités du guitariste. Il est dommage que tout l’album ne soit pas de cet acabit. En arpentant Blue Jean Blues (une reprise de ZZ Top), on voit aussi que Malmsteen a un fort penchant pour le Blues, et c’est très agréable. La rythmique est moins rapide, et il adapte son jeu rapide à la mélodie, ce qui en fait un très bon titre.

En reprenant une nouvelle fois Jimi Hendrix, cette fois-ci avec Purple Haze, Yngwie Malmsteen ne se trompe pas trop. Certes, ce n’est pas aisé de concurrencer un autre Guitar Hero, mais c’est globalement réussi, notamment grâce à une paire de solos qui fracassent bien, même si on peut y voir un étalage de technique. Et derrière, c’est aux Beatles de passer à la casserole avec While my Guitar Gently Weeps. La reprise est bonne, mais il lui manque une chose essentielle concernant ce morceau en particulier, c’est l’émotion. Il lui manque vraiment le côté touchant et qui prend aux tripes de l’original, ce qui gâche un peu l’expérience. Encore une fois, c’est grâce à ses propres compos que le guitariste gagne en plus-value. Sun’s Up Top’s Down est très bluesy et résonne comme un excellent titre pour un été chaud. L’un des meilleurs morceaux de l’album.

Il continue ensuite avec Peace, Please, un long titre instrumental qui montre à quel point le guitariste est plus à l’aise quand il faut composer, plutôt que lorsqu’il faut reprendre. Preuve en est avec Paint it Black des Stones, qui manque de saveur, et même si les paroles ne sont pas les mêmes que l’original, il manque un truc pour rendre cette reprise plus intéressante. Quant à Smoke on the Water, on pourrait croire à une version courte, identique à l’original, et de ce fait, ça ne sert pas à grand-chose… Forever Man, qui est du Eric Clapton à la base, redore un peu le blason des reprises. C’est bien fichu, ça fleure bon le rock des années 80, et il y a un côté nerveux qui fait du bien. Concernant les deux titres bonus, on sera déçu par Little Miss Lover de Jimi Hendrix et Jumpin’ Jack Flash.

Au final, Blue Lightning, le vingt-et-unième album de Yngwie Malmsteen, souffle le chaud et le froid. Comme d’habitude, les amateurs de longs solos et de technique de dingue seront ravis, alors que ceux qui cherchent des reprises originales seront déçus. Non pas que l’album soit mauvais, bien au contraire, mais il manque d’une ferveur qui semble être passée dans des reprises faciles et attractives pour un public plus large qui ne connait pas encore Malmsteen. Et cet aspect mercantile est assez décevant…

  • Blue Lightning
  • Foxey Lady
  • Demon’s Eye
  • 1911 Strut
  • Blue Jean Blues
  • Purple Haze
  • While my Guitar Gently Weeps
  • Sun’s Up Top’s Down
  • Peace, Please
  • Paint it Black
  • Smoke on the Water
  • Forever Man
  • Little Miss Lover
  • Jumpin’ Jack Flash

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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