avril 28, 2024

Un Meurtre au Bout du Monde

D’Après une Idée de : Zal Batmanglij et Brit Marling

Avec Emma Corrin, Brit Marling, Harris Dickinson, Raul Esparza

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 7

Genre : Policier

Résumé :

Darby et onze autres invités sont conviés par un milliardaire à participer à une retraite dans un lieu isolé et magnifique. Lorsque l’un des invités est retrouvé mort, Darby s’improvise détective pour prouver qu’il s’agit bien d’un meurtre…

Avis :

Le couple Zal Batmanglij et Brit Marling, c’est un partenariat de cinéma que l’on n’a pas envie d’oublier. Les deux se rencontrent très tôt, presque sur les bancs de la fac par le biais de Mike Cahill, réalisateur du merveilleux « Another Earth« . Ils vont bosser ensemble dès le milieu des années 2000, où Brit Marling joue dans les courts-métrages de Zal Batmanglij. Avec les années 2010, leurs liens se renforcent, et les deux se mettent à écrire ensemble, et même à réaliser ensemble. Puis Brit Marling joue toujours plus dans les films de Zal Batmanglij. Puis arrive leur première série, la sublime et très injustement annulée par Netflix « The O.A. » (oui, oui, on l’a toujours en travers de la gorge celle-là !). Dès lors, les deux ont le vent en poupe et figurent parmi les auteurs les plus intéressants du moment.

Avec une telle merveille comme « The O.A.« , forcément, le retour du duo Marling/Batmanglij était très attendu, et après cinq années d’absence, le voilà qui débarque sur Disney +, avec « Un meurtre au bout du monde« , et ce retour est intéressant, même si on n’atteint pas les sommets de « The O.A.« .

Série riche en thèmes, enquêtes et rebondissements, jouant de la technologie, jouant du futur, et se posant à la base aussi bien comme une série policière qu’un drame presque amoureux, « Un meurtre au bout du monde » sait nous accrocher et nous tenir de bout en bout, allant vers un final peut-être un poil attendu, mais au-delà de ça, très intéressant dans ce qu’il raconte.

Darby est une jeune écrivaine qui se voit invitée par un milliardaire à un colloque privé, où possiblement, il sera discuté du futur du monde. Parmi les douze privilégiés qui se retrouvent dans un hôtel flambant neuf perdu en plein milieu de l’Islande se trouve Bill, un artiste en vogue qui fut l’amoureux de Darby, il y a plusieurs années de cela. Si les retrouvailles entre les deux sont aussi sympathiques que nostalgiques, ces dernières sont brutalement mises à l’arrêt lorsque Bill meurt d’une overdose, et que tout porte à croire qu’il a été assassiné.

Et d’une deuxième série donc pour le duo Marling/Batmanglij, et cette fois-ci, les deux showrunners ont posé les pieds sur terre, dans le sens où leur nouvelle série est bien moins « perchée » que « The O.A.« .

« Un meurtre au bout du monde« , comme son titre le laisse indiquer, est une série policière. Enfin, non, c’est plutôt une série d’enquête, avec cette fois, une jeune écrivaine qui se voit comme piégée, et obligée de mener une enquête malgré elle. Si dans ce que raconte la série, ce « … meurtre au bout du monde » n’a rien de révolutionnaire en soit, la série se laisse toutefois regarder, elle sait comment nous accrocher avec son flot de mystères et d’indices parsemés ici et là. Avec cette série, Marling/Batmanglij posent des thèmes qui collent très bien avec notre époque. Parlant aussi bien de l’intelligence artificielle, des avancées technologiques, que de l’écologie, la peur de demain, ou plus encore, des super riches, Marling/Batmanglij arrivent très bien à osciller entre ces thématiques pour poser de bonnes réflexions.

Avec ça, l’intrigue réussit très bien à naviguer sur plusieurs timelines, car si l’action principale se situe dans un complexe au fin fond de l’Islande, beaucoup de ce qui va s’y passer va faire écho pour l’héroïne principale à son passé, et par ce biais, les deux showrunners nous entraînent alors plusieurs années dans le passé, pour suivre une autre enquête, qui abordera elle, l’internet et les internautes. L’ensemble est bien écrit, et comme je le disais, c’est très intéressant dans ce que ça raconte, même si, au bout d’un moment, on va dire que le mystère s’essouffle quelque peu. Il y a alors quelque chose qui fait que parmi la liste des suspects présents, assez vite, nos doutes se confirment, et seul le mobile restera alors une source de mystère jusqu’au bout.

Ce qui rend aussi la série intéressante, c’est bien sûr son lieu, cet immense hôtel ultramoderne perdu au milieu de nulle part. Si les deux showrunners nous feront le coup cliché de la tempête de neige, cela n’empêchera pas la série d’être bien foutue et de très bien tenir son ambiance. Une ambiance qui d’ailleurs se scinde en deux, avec un récit dans le passé, qui est à l’opposé de ce qui nous est raconté « dans le présent ».

Après, si la série arrive à nous tenir de bout en bout, on ne peut pas dire non plus qu’elle soit un immense moment de suspens ou de tension. Certes, les révélations, le côté huis clos, ou encore les avancées dans les enquêtes sont bien tenues. C’est vrai aussi que le côté presque paranoïaque, dans le sens où tout le monde est suspect, est bon, mais pourtant, il manque un petit quelque chose et une tension pour nous embarquer avec surprises et fracas. Un exemple, jamais on ne craint pour le personnage principal, qui pourtant, dans les derniers épisodes, pourrait « risquer gros ».

D’ailleurs, lorsque l’on parle du personnage principal, Marling/Batmanglij ont choisi la jeune Emma Corrin, qui tient parfaitement le rôle de cette écrivaine aussi étrange que très intéressante à découvrir. L’incursion dans son passé est vraiment le bienvenu, nous permettant d’en apprendre bien plus sur elle, et Bill d’ailleurs, joliment campé par Harris Dickinson. Pour les autres rôles, on trouvera çà et là, Brit Marling évidemment, Clive Owen, Alicia Braga, ou encore Raul Esparza.

Ainsi donc, ce retour de Zal Batmanglij et Brit Marling est aussi bon qu’intéressant. Bien moins complexe que « The O.A.« , « Un meurtre au bout du monde » n’en demeure pas moins intrigante dans ce qu’elle raconte, et même s’il manque un souffle à la série, les deux showrunners savent toutefois nous tenir jusqu’au bout, et au-delà de ça, même s’il y a une petite déception qui peut pointer le bout de son nez, on passe quand même un bon moment devant cette minisérie.

Note : 14/20

Par Cinéted

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