avril 28, 2024

The Cursed – Un Loup-Garou en France

De : Sean Ellis

Avec Boyd Holbrook, Kelly Reilly, Alistair Petrie, Roxane Duran

Année : 2023

Pays : Angleterre

Genre : Horreur

Résumé :

XIXe siècle, dans la campagne française. John McBride doit déterminer si le cadavre d’un adolescent de quatorze ans, retrouvé dans les bois, est l’œuvre d’un homme ou d’une bête. Il est hébergé par un riche propriétaire terrien, Seamus Laurent et sa femme, Isabelle. Eux-mêmes sont désemparés car leur fils, un ami de la victime, a disparu depuis deux semaines. Isabelle va trouver du réconfort dans les bras de John tandis que ce dernier va devoir affronter les horreurs de son passé.

Avis :

Sean Ellis est un photographe qui, lorsqu’il s’est laissé tenter par la réalisation, s’est vu encenser. Il faut dire que le réalisateur avait fait fort dès son premier film, le génial « Cashback« , et son histoire d’employé insomniaque. Par la suite, Sean Ellis se diversifie avec plus ou moins de succès, essayant le cinéma d’horreur, le thriller aux Philippines, ou encore le drame historique, et si tout ne fonctionne pas aussi bien que son premier film, une chose est sûre, Sean Ellis est un auteur à part, et surtout un auteur imprévisible, qui n’est jamais là où l’on l’attend.

Et pour le prouver encore une fois, après avoir fait un tour du côté de la Seconde Guerre mondiale, voici qu’il nous revient dans la France du XIXe siècle, et avec ça, il se lance dans le mythe du loup-garou. Tourné en 2019, présenté en 2021 avant une sortie en salle aux États-Unis la même année, puis arrivé chez nous directement en VOD en Avril 2023, voici que pour commencer l’année, « The Cursed » débarque sur Netflix, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouveau Sean Ellis mérite son petit coup d’œil. Alors oui, c’est vrai qu’il ne réinvente pas le genre (quoi que, il propose pas mal de choses), mais dans sa proposition, « The Cursed » est suffisamment intéressant et prenant, et cette petite séance de cinéma horrifique (et un poil gore) diffuse son petit charme et sait nous tenir de bout en bout de métrage.

« Sean Ellis ose quelques petites choses qui sont intéressantes. »

À la fin du XIXe siècle, quelque part dans la campagne française, un propriétaire terrien assassine des gitans qui étaient venus revendiquer ses terres. Avant de mourir, une vieille femme va maudire les terres. Quelque temps après, des personnages rêvent d’un épouvantail et de dents en argent, et lorsque ces dernières vont être découvertes, la malédiction va se mettre en place, et décimer tous ceux qui se mettent sur son chemin.

Le loup-garou, ça faisait longtemps que le cinéma ne s’y était pas attardé. « The Cursed » est une histoire qui est écrite par Sean Ellis, et pour cette dernière, le réalisateur va aller vers le folklore gitan, avec une malédiction lancée contre une famille, et plus largement contre des terres qui auraient été volées. Avec ça, l’histoire amène un pathologiste, qui a enquêté sur les événements du Gévaudan, et plus loin encore, le film s’aventure dans un drame familial, qui arrive par cupidité.

Si l’histoire est intéressante, comme je le disais, on ne peut pas dire non plus que le film révolutionne le genre. Quoi que, Sean Ellis ose quelques petites choses qui sont intéressantes, avec par exemple, l’idée d’une transformation permanente. Puis il y a l’aspect physique de la bête, qui est, on peut le dire, écœurante. Sorte d’hybride qui est la conjugaison entre l’animal et l’humain. Avec ça, « The Cursed » présente un folklore qui, là encore, est intéressant. Il est vrai que l’ensemble est quelque peu prévisible, mais Sean Ellis arrive à nous accrocher de bout en bout de film.

« Le réalisateur a soigné son ambiance, nous entraînant dans une campagne française inquiétante, plongée dans la brume. »

Le réalisateur a soigné son ambiance, nous entraînant dans une campagne française inquiétante, plongée dans la brume. Puis en termes d’inquiétude, l’idée de cette transformation permanente de cette bête fait qu’elle peut aussi bien frapper de nuit que de jour, et avec cette idée, le film, et surtout son horizon, ses forêts ou ses recoins, en deviennent inquiétants, car la bête peut apparaître de tous les côtés et à n’importe quel moment. On ajoutera aussi que côté gore, Sean Ellis n’a pas hésité à faire un film sanglant et sombre, avec des FX et des maquillages qui sont bien faits.

Côté casting, Sean Ellis s’est fait plaisir en réunissant de très bons comédiens, Boyd Holbrook, Alistair Petrie, Kelly Reilly, ou encore Roxane Duran pour le côté français. Mais voilà, si les comédiens sont bons, il manque toutefois de l’émotion, et un réel attachement aux personnages. Personnages que l’on suit finalement avec intérêt et intrigue, mais sans pour autant avoir de réelles convictions.

Ainsi, ce nouveau Sean Ellis se laisse gentiment regarder, et je suis ravi de m’y être arrêté, mais pour autant, ce n’est pas pour cela que le film restera dans les mémoires. Cette sensation est dommage, car si l’on regarde de plus près, l’ambiance est là, l’intrigue tient la route, la réalisation fait son petit effet avec son côté gore et le côté peu ragoûtant de sa bête. Puis il y a le folklore gitan… Bref, il y a tout ça, et pourtant, il manque vraiment quelque chose à ce « The Cursed » pour pleinement marquer.

Note : 14/20

Par Cinéted

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