mai 2, 2024

Désigné pour Mourir

Titre Original : Marked for Death

De : Dwight H. Little

Avec Steven Seagal, Joanna Pacula, Ketih David, Basil Wallace

Année : 1990

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

John Hatcher, un super-flic incorruptible, prend quelques jours de vacances après une affaire particulièrement difficile. Il se heurte bientôt aux dealers locaux, qui jurent de lui faire la peau et s’attaquent à sa famille.

Avis :

Il y a des carrières qui sont mieux gérées que d’autres. Il suffit de voir celle de Steven Seagal pour s’en rendre compte. Bardé de plusieurs récompenses dans les arts martiaux, c’est à la fin des années 80 qu’il commence à percer à Hollywood, et bien évidemment dans des films policiers qui font appel à de l’action et du nettoyage de racailles en bonne et due forme. Il commence tout d’abord dans Nico, avant de poursuivre sous la houlette de Dwight H. Little avec Désigné pour Mourir, dans lequel il va dézinguer un cartel de dealers jamaïquains. Sa carrière est donc lancée, mais il va vite tourner dans des navets imbuvables, où sa bouille inexpressive fera les beaux jours des vidéo clubs. Aujourd’hui, l’acteur (si on peut appeler ça comme ça) joue dans des DTV bas du front filmés en Roumanie, où il mange plus que ce qu’il combat.

Mais revenons donc à ce début de carrière, et notamment sur son deuxième film, Désigné pour Mourir, qui va être l’un de ses meilleurs longs-métrages, aussi bien dans son scénario que dans son acting. Ici, l’acteur prête ses traits à John Hatcher, un flic incorruptible qui possède des méthodes expéditives. Après une mission qui tourne au fiasco au Mexique, il revient chez lui, mais trouve son quartier pollué par un nouveau cartel venu de Jamaïque, qui deale de la drogue dure. Alors qu’il ne veut pas s’en mêler, étant en vacances, il va se retrouver bien malgré lui dans une fusillade et s’attirer les foudres du cartel, qui prend pour cible sa famille. Il se décide alors à dessouder les membres de ce cartel les uns après les autres. Bref, sans surprise, on plonge dans un film d’action binaire, où l’auto-justice règne en maître.

« Désigné pour Mourir doit se voir comme un vigilante movie. »

Et c’est toujours délicat d’aborder un film comme celui-ci, surtout après les années qui passent et les mœurs qui changent. Il faut dire que la thématique principale du film cause un cas de conscience. Ici, on va voir des dealers sans scrupule qui vendent de la merde à des gosses, et une police qui ne fait rien. De ce fait, on va assister à un homme qui va se faire justice tout seul, notamment quand on s’en prend à sa famille. Le film se veut réactionnaire, en plantant des racailles immondes, qui plus est de couleur noire, qui vont se prendre un guerrier blanc indestructible et sans aucun état d’âme. Difficile de ne pas y voir une pointe de racisme, même si le coéquipier du « héros » est noir lui aussi. Mais il faut remettre le film dans son contexte, les années 80/90.

Du coup, Désigné pour Mourir doit se voir comme un vigilante movie qui raconte comment un homme va nettoyer son quartier pour le bien commun, mais en partant d’un enjeu égoïste, la vengeance. C’est simpliste au possible, et c’est sans doute cette simplicité qui fait que le film se suit avec un plaisir non coupable. Dwight H. Little propose une mise en scène sans éclat, mais qui fait la part belle aux scènes d’action, donne un rythme quasi frénétique à l’ensemble. Ici, Steven Seagal casse des bras sans sourciller, et malgré son côté monolithique, il faut se défaire de certaines situations délicates. Le film est généreux là-dessus, avec des fusillades, du gore, des courses-poursuites et quelques affrontements à main nue. On aura même droit à une prise d’assaut assez impressionnante au sein d’une grande maison. Clairement, le film ne ment pas sur sa marchandise.

« Steven Seagal n’est pas un bon acteur. »

Ce qui fait aussi que le film est plutôt réussi, c’est l’évolution du personnage principal, même s’il apparait dès le départ comme invincible. Après un échec qui coûtera la vie à l’un de ses coéquipiers, il retourne chez lui pour se ressourcer, mais il va tomber sur un os. Tout d’abord égoïste, il va alors devoir prendre les choses en main pour sauver ce qu’il lui reste de famille. Si Steven Seagal n’est pas un bon acteur, il débite du méchant en tranches et balance quelques punchlines histoire de parfaire son image de type badass. Keith David joue un sidekick intéressant, même s’il reste un peu trop en retrait. Quant au méchant, Basil Wallace surjoue comme un cochon, mais c’est aussi ce qui fait le charme des films d’action de ces années-là, avec un bad guy cliché au possible, qui hurle sans arrêt.

Bien évidemment, le film n’est pas exempt de défauts. Certains personnages sont carrément inintéressants, à l’image de cette antiquaire qui explique au héros les signes cabalistiques laissés par le cartel pour signaler une vengeance à venir. De plus, le côté magie vaudou est trop vite expédié, ne laissant planer aucun mystère autour de ce méchant qui utilise cela pour instiller de la peur chez ses acolytes. C’est dommage, car il y avait peut-être un truc à creuser de ce côté-là, afin de rendre ce méchant plus charismatique, plus éthéré. Et puis il y a aussi des oublis au sein du film, avec notamment une police qui disparait progressivement, ne s’immisçant même pas dans les affaires du cartel ou du héros, ce qui donne au long-métrage un aspect bâclé dommageable. On sent que le script va droit au but, quitte à faire des sacrifices en cours de route.

Au final, Désigné pour Mourir est un film qui a certainement permis à Steven Seagal d’asseoir un peu plus son image d’acteur de films d’action. Plaisir coupable, vigilante movie sans l’ombre d’une finesse, il faut reconnaître que derrière son pitch réactionnaire, il réside un film plutôt réussi dans ses scènes d’action et qui se veut cool avec un héros qui balance des vannes entre deux coups de savate. Force est de reconnaître que l’on est face à l’un des meilleurs films de Steven Seagal, même si ça ne vole pas bien haut.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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