novembre 3, 2024

Metalite – Heroes in Time

Avis :

S’il y a un milieu musical où les fans sont relativement fermés, c’est bien le Métal. Si les groupes tentent de nouvelles choses et mélangent plusieurs genres, il n’en faut pas beaucoup pour décevoir les métalleux, voire même les rendre pénibles. Par exemple, pour certains d’entre eux, le Metalcore n’est pas du métal (et allez savoir pourquoi ?), à un tel point que certains sites spécialisés refusent de les mettre dans leur banque de données (coucou Metallum). Cette intransigeance n’est pas forcément la même pour tout le monde. Prenons par exemple Metalite, groupe suédois formé en 2015, qui sort en 2017 son premier album, Heroes in Time. Tout concorde à nous faire dire qu’il s’agit-là d’un énième projet vaguement Power ou Heavy, et donc à droit à certaines faveurs. Pourtant, à l’écoute, il s’agit d’un véritable calvaire, qui est aussi Métal que le dernier album de Lorie.

Dès le démarrage de cet effort, on sent qu’il y a quelque chose qui cloche. Et la raison va être toute simple, Metalite veut être un groupe avant-gardiste et va s’amuser à mélanger des riffs Power avec une Electro à tendance Eurodance que ne renieraient pas les trois quarts des groupes jouant à l’Eurovision. C’est bien simple, on se retrouve face à un truc totalement factice, presque inécoutable, et qui n’arrive jamais à s’extirper de sa mélasse, s’engluant au fur et à mesure des pistes. Afterlife, qui ouvre le bal, est à l’image de tout le reste de l’album, à savoir un clavier omniprésent et une rythmique infernale produite par une boîte à rythme. On fait chier le Metalcore et ses refrains aux accents trop « Pop », mais par contre, caler de l’électro à la David Guetta, pas de problème !

Au-delà de cette vaste fumisterie, on ne retrouvera pas vraiment de fulgurances techniques. D’ailleurs, on se rendra vite compte que les solos de guitares se comptent sur les doigts d’une main. Il faudra attendre le quatrième morceau, The Hunter, pour avoir un semblant de maîtrise technique à la gratte. On peut aussi en profiter avec The Light of Orion, mais encore faut-il arriver jusqu’à ce titre. Et histoire de montrer à quel point c’est faiblard, sur certains titres, ils sont obligés de marquer le coup en annonçant le solo avec un vilain : « Electro » dit d’une voix métallique après un pseudo break fait à base de boîte à rythmes. C’est assez insupportable de subir cela, et le couple électro/riff saturé de guitare ne marche absolument pas. C’est relativement moche et ça n’apporte aucune modernité. Pire, en arpentant le chemin de l’Eurodance, cela donne un vrai côté ringard.

Il en va de même avec le chant. Ce premier album est l’unique de la part de Emma Bensing, qui va se faire remplacer par la suite par Erica Ohlsson. Ici, tout est plat et sur le même timbre. Le plus étonnant, c’est que l’on remarque les efforts de la chanteuse pour tenter d’apporter des modulations, ou des effets vocaux, comme sur Over and Done ou sur Power of Metal, mais rien n’y fait, ce sera un encéphalogramme totalement plat. En fait, cette voix manque de chaleur et d’une tessiture remarquable. Elle chante bien et juste, mais cela ne fait pas tout. D’ailleurs, sur l’unique ballade de l’album, In the Middle of the Night, on sent que ça manque de sensualité et d’envie. Bien évidemment, si l’on couple cela avec tous les défauts exprimés auparavant, on se retrouve vite face à un album pénible et qui n’a aucun intérêt.

Alors, in fine, que nous reste-t-il ? Pas grand-chose, et c’est rare qu’un album estampillé Métal nous laisse sur un sentiment aussi vide. Si l’on se fixe sur les deux derniers morceaux, Black Horse Rider débute presque comme un Muse de la belle époque, pour plonger ensuite dans un vrai Power rapide et puissant, mais l’ajout des claviers en arrière-plan vient tout gâcher. On se fait face alors à un titre sympathique, mais qui manque de verve et de gniaque. Puis The Great Force Within Us renoue avec ce côté Eurodance dégueulasse qui vient tout pourrir. A la rigueur, si c’est pour un délire à la Rammstein, avec un bon équilibre, et sur un seul titre de l’album, pourquoi pas. Mais là, sur la longueur, ça donne juste envie de se crever les tympans avec un tournevis. Metalite aurait sa place à l’Eurosivision.

Au final, Heroes in Time, le premier album de Metalite (au moment où j’écris ces lignes, le groupe a sorti trois autres albums), est une purge infâme qui ne tient absolument pas la route. L’aspect Eurodance est marrant deux minutes, mais montre vite ses faiblesses par la suite. L’ennui pointe le bout de son nez assez rapidement, et ce n’est pas grâce à deux morceaux dont les refrains sont entêtants que l’affaire est pliée. Bref, un album à oublier au plus vite, mais qui semble satisfaire une partie de la population métalleuse… Allez savoir pourquoi…

  • Afterlife
  • Purpose of Life
  • Nightmare
  • The Hunter
  • Heroes in Time
  • Power of Metal
  • Over and Done
  • The Light of Orion
  • In the Middle of the Night
  • Black Horse Rider
  • The Great Force Within Us

Note : 04/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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