décembre 11, 2024

Danzig – Black Laden Crown

Avis :

Les changements de style au cours d’une carrière sont monnaie courante dans le milieu du hard et du métal. Le plus flagrant provient bien évidemment de Linkin Park qui a commencé avec du Nu Métal pour terminer sa carrière avec de l’électro. Mais si on remonte un peu dans le temps, entre les années 80 et 2000, un autre groupe se démarque par son changement de style, c’est Danzig. Repéré lors d’un concert en 1986 par le chef du label Def Jam, Danzig va rapidement monter un groupe et faire des albums qui connaîtront un succès mérité. Officiant dans un Heavy Métal relativement classique, le groupe se démarque par des rythmiques plus lentes et un chanteur charismatique avec une voix grave assez particulière. Cependant, après des tensions avec la maison de disques et certains membres du groupe, Danzig va changer de cap et délaisser le Heavy pour quelque chose d’hybride, entre le Blues et le Doom Métal. Alliant une rythmique plus lente et des riffs plus lourds, le groupe change, évolue et propose un son nouveau, presque inédit, mais qui donne une vraie identité à la formation. Black Laden Crown est le onzième album du groupe, qui a connu un coup de mou durant les années 2000 mais qui semble revenir en forme avec un effort réussi.

Il faut savoir avant toute chose que Danzig est surtout connu pour son tube planétaire Mother, issu du premier album et qui fut remis au goût du jour en 1993, notamment grâce à MTV. Mais avec Black Laden Crown, nous sommes très loin de cette époque et si l’énergie est toujours présente, elle se fait plus lourde, plus sournoise et avec une ambiance beaucoup plus sombre. Le skeud débute avec le titre éponyme de l’album et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela annonce la couleur. Une guitare lourde et une batterie très lente entame le début du morceau, offrant une atmosphère lugubre à l’ensemble. Sans compter sur la voix grave et suave du frontman, qui s’appuie sur ce rythme lancinant pour appuyer une puissance vocale sans équivoque. Et il faudra attendre plus de quatre minutes pour que le morceau décolle vers quelque chose de plus énergique, de plus rapide, offrant un final instrumental puissant. Cette lourdeur, on la retrouve dans quasiment tout l’album, sur presque tous les titres, comme pour Eyes Ripping Fire, qui s’avère tout de même un poil plus varié au niveau des guitares que le titre précédent ou encore Blackness Falls, qui emporte l’auditeur vers des abîmes de noirceur, le tout dans une langueur insidieuse et sournoise qui fait que chaque titre fonctionne parfaitement.

On pourra peut-être regretter une certaine redondance dans les titres, car Danzig joue beaucoup sur cette lourdeur pour appuyer une image lugubre, voire gothique, de son groupe, ce qui n’était pas le cas auparavant. Cependant, on trouve quelques morceaux qui sortent clairement du lot, à l’image de Devil on Hwy 9, qui est un pur titre Heavy et qui montre que le chanteur, qui accumule aujourd’hui 62 printemps, est encore bien en forme. Si la voix faiblit sur certains moments un poil trop rapides, le morceau tient bien la route et se révèle l’un de ceux qui donne furieusement envie de headbanger en reprenant un refrain simple mais efficace. Mais clairement, ce qui fait la force et l’originalité de Danzig, c’est cet amour immodéré pour le blues et cela se ressent dans certaines compositions, à l’image de Last Ride, un titre très lent, mais qui fait immédiatement référence au blues rock avec un rythme très marqué, et une ambiance qui évoque la route 66, la poussière du désert et les chevauchée sauvage à dos de Harley. D’ailleurs, sur ce morceau, le chanteur pousse vraiment sa voix et il en devient touchant sur le refrain. On retrouvera même des fulgurances Stoner au niveau des grattes, ce qui en fait un titre complet et ultra intéressant. Dans la même rythmique mais avec une ambiance différente, on peut citer The Witching Hour, qui fait penser à un titre de Horror Punk, mais qui s’avère plus dense que ça, imposant une ambiance particulière, entre ballade et musique lancinante, inquiétante. Un morceau qui sera contrebalancé par But a Nightmare, un titre puissant et bien plus nerveux.

Au final, Black Laden Crown, le dernier album de Danzig est une franche réussite, même si on peut lui reprocher une certaine redondance et donc un manque de variété dans les neuf pistes qui composent l’album. On pourra croire à un manque de générosité, mais les titres sont relativement longs et on sent que le groupe y a mis beaucoup d’énergie afin de donner un skeud puissant, lourd, mais avec une ambiance et une volonté intelligente de mélanger les genres. Bref, un très bon album entre le Heavy, le Stoner, le Doom et le Blues.

  1. Black Laden Crown
  2. Eyes Ripping Fire
  3. Devil on Hwy 9
  4. Last Ride
  5. The Witching Hour
  6. But a Nightmare
  7. Skulls & Daisies
  8. Blackness Falls
  9. Pull the Sun

Note : 16/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=lu1UVwwNbWo[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.