avril 20, 2024

Crom – When Northmen Die

Avis :

Il faut croire que Robert E. Howard a fait beaucoup d’émules dans le monde du métal. En effet, Crom est le nom d’une divinité qui intervient dans le monde de Conan le Barbare et de très nombreux groupes utilisent ce nom, ce qui peut prêter à confusion. A ce jour, huit groupes utilisent comme nom de scène Crom. Cela va du Brésil à la République Tchèque, en passant l’Espagne ou encore les Etats-Unis. Bref, Crom est un nom qui plait. Mais aujourd’hui, on va s’arrêter sur ce que l’on appelle un One Man Band, c’est-à-dire un groupe qui n’est formé que d’une seule personne. Ici, le multi-instrumentaliste se fait appeler Crom et il est allemand. When Northmen Die est son troisième album, et il intervient six ans après le précédent, qui n’a pas fait l’unanimité. Alors qu’en est-il de celui-ci ?

Levez vos boucliers !

L’album débute avec Behold the Lights et il va être une parfaite synthèse du style de l’artiste. Baignant dans un Power/Epic, Crom propose un long premier titre qui va nous prendre aux tripes et qui contient tout ce que l’on était venu chercher. Des riffs rapides et épiques, une rythmique d’enfer, un solo dantesque et surtout, un chant inspiré et inspirant, qui donne envie d’en découdre avec une armée ennemie. C’est là la grande force de cet album qui donne une patate incroyable, avec des morceaux impressionnants. On peut bien évidemment citer Shields of Gold et son riff impeccable, avec son rythme plus lent, mais une ambiance plus poussée et qui donne l’impression d’être au milieu d’un champ dévasté, avec des corps de partout. Cela est accentué par le chant tout simplement parfait et limpide, où le chanteur arrive à moduler sa voix en fonction de l’émotion qu’il veut véhiculer.

Bien sûr, tout ça est accentué par la présence de chœurs masculins et féminins qui donnent une réelle profondeur à l’ensemble. Betrayal sera un morceau plus virulent et plus rude que le reste, mais Crom reste fidèle à lui-même avec ce qu’il faut d’épique et de violence, ne perdant jamais son crédo, parler de batailles, de fer et d’épées. Et l’ensemble fonctionne à merveille. One Step to the Lake Below est aussi un morceau assez percutant, et cela dès son introduction assez sombre qui donne beaucoup de place à une ligne basse sourde et entêtante. Et que dire de Sentenced to Death qui oscille entre Power et Heavy dans un équilibre tout simplement parfait. Et cela est aussi en partie dû au chant clair, d’une belle justesse et qui démontre tout le talent de son unique membre. C’est d’ailleurs dingue de voir un boulot comme réalisé par un seul type.

Un peu de ballade

Mais que serait un album d’Epic/Power sans sa petite ballade mélodique. Sauf qu’ici, Crom ne fait pas les choses à moitié et propose plusieurs morceaux qui peuvent prétendre être une ballade. Assez nerveuse dans son fond, All Alone est plus mélancolique que le reste de l’album, et cela malgré son solo sublime et ses quelques riffs bien lourds. Encore une fois, l’équilibre est parfaitement trouvé et c’est tout simplement beau. Puis au milieu de tout ça, on retrouve un titre acoustique avec Dear Father, qui est le testament d’un fils à son père, alors que celui-ci va mourir au combat. C’est doux, c’est beau, c’est triste et ça nous prend vraiment au creux du bide. Même sur les interludes de moins d’une minute, on est cueilli et Gods of Glory en est le parfait exemple. Rain est le panthéon des ballades, avec un final d’un beauté sidérante. Un travail d’orfèvre.

Et au milieu de tout ça, on retrouve de longs morceaux épiques qui nous fracassent bien, à l’image de When Northmen Die, où l’on comprend aisément pourquoi Crom a choisi ce titre pour illustrer son album. Long de plus de huit minutes, on ne s’ennuie pas un seul instant sur ce long titre incroyable. C’est à travers ce morceau que l’on voit tout le talent de son unique musicien, qui fait tous les instruments. Enfin, Farewell Song clôture l’effort de manière pudique et calme, et c’est tout simplement parfait.

Au final, When Northmen Die, le dernier effort de Crom (qui date tout de même de 2017), est une réussite sur tous les plans. A la fois beau et épique, dense et épuré sur certains morceaux, nerveux et doux, on passe par toutes les émotions avec cet album qui donne autant envie de faire câlin à des guerriers meurtris que de partir l’épée au poing pour affronter des hordes ennemies. Bref, un album maousse porté par un seul homme, et ça, c’est totalement dingue.

  • Behold the Lights
  • All Alone
  • Shields of Gold
  • Dear Father
  • Betrayal
  • I’m With You
  • Gods of Glory
  • One Step to the Lake Below
  • Sentenced to Death
  • Rain
  • When Northmen Die
  • Farewell Song

Note : 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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