mai 3, 2024

Impaled Nazarene – Eight Headed Serpent

Avis :

Le Black Metal a toujours été associé à une scène extrémiste, voire raciste ou suprématiste. Il faut dire que les groupes scandinaves ont toujours su jouer de cette image afin de susciter des polémiques et de faire parler d’eux. Néanmoins, le problème persiste quand on retrouve de vrais groupes à tendance nazi, et c’est en cela qu’il faut parfois se méfier de la scène Black. Pour autant, parmi les piliers du genre, Impaled Nazarene s’amuse avec son image anticlérical et fait fi de toutes les polémiques qu’il peut susciter. Le groupe a dû faire face à des associations françaises pour faire retirer un album des magasins, et il a même eu un procès face à une secte pour changer la pochette d’un effort studio. Bref, les finlandais semblent bien se moquer de son image, tant qu’il puisse faire sa musique. Une musique rugueuse, et pas mélodique pour un sou.

D’ailleurs, quand on interroge un peu le groupe sur sa musique, on s’aperçoit que même si la base même provient du Black, on aura droit à des éléments de Grindcore, et quelques saillies de Punk Hardcore. Un mélange qui n’est pas fait pour les chastes oreilles, et que le groupe cultive avec plaisir en proposant des albums courts, concis, qui tabassent tout ce qui se trouve à portée de main. Eight Headed Serpent, treizième album du groupe sous le nom d’Impaled Nazarene (nom qui provient de l’hypothèse que Jesus soit un vampire. Les catholiques en PLS), est sorti en 2021 et il ne réserve aucune surprise. Peinant à dépasser les trente minutes, ne laissant aucun moment pour souffler, on aurait tendance à dire que le groupe se parodie un peu, jouant constamment sur les mêmes registres, et n’arrivant pas à se renouveler.

Comme d’habitude avec ce groupe, il va falloir s’armer pour apprécier quelques moments. Goat of Mendes débute comme un film de possession et d’exorcisme, et lorsque on demande au démon de sortir, le morceau commence comme un déluge de violence. Ça blaste à tout va, les riffs sont ultra rapides, et bien évidemment, la mélodie ne sera pas forcément au rendez-vous. D’ailleurs, est-ce bien le but d’Impaled Nazarene ? On va se prendre une grosse couche de crasse sur le coin de la gueule, et parfois, on frôle le trop-plein. Et pourtant, il s’agit de l’un des meilleurs titres de l’album. La raison est toute simple, il y a un moment pour souffler, et le groupe arrive à faire un léger break sur son « refrain » (si on peut appeler ça comme ça). Ainsi donc, on pourrait presque percevoir de la variation au sein de ce morceau.

Car pour le reste, on va un peu grincer des dents. Hormis le dernier morceau, tous les autres titres ne dépassent pas les trois minutes, et font dans la violence extrême, délaissant les mélodies et les passages techniques. Bien qu’il faille en connaître un rayon sur la technique pour produire une telle vitesse. Seulement, dès Eight Headed Serpent, on sait que le groupe ne va faire que dans la redite, jouant à fond le côté Black à tendance Hardcore. C’est bourrin en diable, la batterie blaste comme jamais (le type doit avoir des bras et des mollets de zinzin), mais on ne retient jamais. Pire, on a l’impression d’entendre inlassablement la même chose, tout le temps. D’ailleurs, la fin de Shock and Awe se confond avec The Nonconformists, bien que ce dernier possède des éléments punks qui font du bien.

Par la suite, on reste sur un registre de tabassage dans les règles de l’art. Octagon Order, Metastasizing and Changing Threat, Debauchery and Decay, j’en passe et des meilleurs, auront des goûts similaires, avec une violence accrue et des durées plus que courtes. Le problème, c’est que le groupe ne prend pas le temps de poser une ambiance et d’installer des moments plus marquants. Bref, ça tabasse pour faire bien, et on n’arrive pas forcément la différence entre tous les morceaux. Dont certains sont juste là pour choquer, à l’instar de Mutilation of the Nazarene Whore. Fort heureusement, le dernier morceau va rehausser le niveau. Foucault Pendulum dure cinq minutes, et s’éloigne de la rapidité du groupe pour fournir quelque chose de plus travaillé, de plus lourd, et donc de plus réussi. On constate que le groupe n’est que meilleur lorsqu’il pose un gros bloc à la lisière du Death.

Au final, Eight Headed Serpent, le dernier album en date d’Impaled Nazarene, se pose comme un effort classique du groupe, qui ne contient pas une once d’originalité. Ultra violent, délaissant volontairement toute mélodie pour se démarquer du reste, les finlandais n’arrivent pas vraiment à passionner avec ce skeud, qui s’avère trop court et trop virulent pour vraiment s’imposer. Bref, un effort qui devrait satisfaire les fans de la formation finnoise, pour les autres, ce sera peut-être un peu too much…

  • Goat of Mendes
  • Eight Headed Serpent
  • Shock and Awe
  • The Nonconformists
  • Octagon Order
  • Metastasizing and Changing Threat
  • Debauchery and Decay
  • Human Cesspool
  • Apocalypse Pervertor
  • Triumphant Return of the Antichrist
  • Unholy Necromancy
  • Mutilation of the Nazarene Whore
  • Foucault Pendulum

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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