avril 24, 2024

Chrome Molly – Hoodoo Voodoo

Avis :

Fondé au début des années 80, Chrome Molly est un groupe qui oscille entre Rock et Hard Rock. Si leur style est assez calibré, la bande tape tout de même dans l’oreille de certaines maisons de disques, qui vont alors leur permettre de faire plusieurs albums. Cependant, le groupe souffre des disputes entre deux membres, et c’est en 1991 que la formation décide de se séparer, même si la troupe se retrouve de temps à autre pour jouer des reprises de Van Halen. C’est dix-huit ans plus tard que Chrome Molly renait de ses cendres, avec un line-up qui a bien évidemment bougé. Pour autant, cela ne fait pas peur au label Edel qui va les produire et leur faire signer un contrat. Ainsi, en 2013 sort Gunpowder Diplomacy, puis quatre ans plus tard, Hoodoo Voodoo, qui nous préoccupe aujourd’hui.

Et on peut clairement parler de préoccupation car malgré le bagage que semble détenir le groupe, on ne va pas avoir un grand album, ni même un bon album. Sans que ce soit mauvais, ce sixième album pour Chrome Molly résonne comme en retard sur son époque, et surtout manque d’une production digne de ce nom. Car oui, il ne suffit pas d’avoir un son moyen et un chanteur mauvais pour avoir un esprit rock. Et c’est dommage car le début laissait apparaître de bonnes choses, que ce soit dans l’introduction In the Beginning, ou encore dans le premier titre Can’t be Afraid of the Dark. Malgré des faiblesses vocales évidentes, le tout était rattrapé par une énergie débordante et une envie de nous secouer avec un bon Hard Rock des familles. Malheureusement, on ne va pas continuer sur cette lignée.

Some Kind of Voodoo est bien trop classique pour nous embarquer, et cela malgré un apanage 80’s plutôt malin. Les claviers sont de sortie, les guitares sont bien présentes et le refrain est plutôt catchy. Mais tout cela manque d’envergure et d’une volonté de chanter correctement. Ce n’est pas que c’est faux, mais ça n’a pas de tessiture et on sent réellement les limites du chanteur, qui ne peut réellement pousser. Pillars of Creation (Albion) a l’avantage de mettre en avant un gros son qui frappe fort, mais cela ne suffit pas à en faire un titre mémorable qui marque. Encore une fois, le chant est à la peine, et l’ensemble manque d’une production un peu plus costaude pour vraiment nous embarquer. Et le refrain est clairement l’un des points faibles de ce titre. C’est à ce moment-là que le groupe décide de dégainer sa petite ballade.

Now That Those Days Have Gone se révèle être un moment plutôt sympathique, démontrant que le groupe peut faire autre chose que du rock un peu punk, un peu hard, avec le cul entre deux chaises. De plus, comme le chanteur n’a pas besoin de pousser avec sa voix, cela donne un résultat plutôt convenable. Mais rapidement, on revient à du très classique, qui manque d’un peu de tout. Indestructible est clairement à la peine et on a la sensation d’écouter un groupe de Rock d’une fête de village. Il manque vraiment de tout dans ce titre, mais surtout une épaisseur que l’on ne retrouve pas du tout, et un manque d’osmose entre les riffs lourds et le chant, toujours aussi décevant. Save Me arrivera à nous tenir un peu plus en haleine grâce à son refrain, mais les couplets sont un vrai calvaire à écouter.

Un calvaire car pour le coup, ici, ça chante faux du début à la fin, et ça fait très mal aux oreilles. Rock for You reprend des riffs de Barracuda et sans parler de plagiat, on reste tout de même sur une ligne fine. Mais bon, dès que le chanteur ouvre la bouche, on a vite compris que l’on n’est pas sur le même niveau. Feeling Pressurised lorgne vers un hard Rock plus vif et instinctif, ne dépassant pas les trois minutes. C’est relativement plaisant et donne une pêche d’enfer. Même le dernier titre, Dial « F » for Freakshow, se révèle un excellent moment, avec une belle mise en avant de la gratte. C’est bien simple, c’est l’un des seuls moments où l’on hochera la tête avec plaisir. Un moment trop rare pour un album qui promettait des moments plus énergétiques et plus puissants.

Au final, Hoodoo Voodoo, le dernier album en date de Chrome Molly, est une petite déception. On n’en attendait pas grand-chose non plus, mais on est quand même déçu. Manquant d’une production digne de ce nom, manquant de titres marquants et surtout d’un chant puissant et juste, on reste un peu sur notre faim. Dommage, il y a pourtant du potentiel chez les musiciens…

  • In the Beginning
  • Can’t be Afraid of the Dark
  • Some Kind of Voodoo
  • Pillars of Creation (Albion)
  • Now That Those Days Have Gone
  • Indestructible
  • Save Me
  • Rock for You
  • Feeling Pressurised
  • Dial « F » for Freakshow

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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