Avis :
Fondé en 1968 en Angleterre, Deep Purple fait partie de la légende. Il est d’ailleurs considéré comme l’un des groupes inventeurs du Hard Rock, avec Led Zeppelin et Black Sabbath. Et il faut dire que certains albums confirment ces dires. Des efforts comme Burn ou encore Machine Head (avec l’inaltérable Smoke on the Water) ont permis à Deep Purple de s’inscrire dans les groupes de rock incontournables. Et après plus de cinquante ans d’existence, le groupe ne semble vouloir quitter la scène. En atteste Whoosh ! sorti en 2020 et qui est le vingt-et-unième album de la formation. Une formation stable depuis le début des années 2000 avec pour seul changement, le claviériste. Ecrit en grande partie par Ian Gillan, Roger Glover et tous les autres membres, ce dernier album s’inscrit parfaitement dans la continuité du groupe, à savoir un Rock qui commence à freiner mais efficace malgré tout.
Le skeud débute avec Throw my Bones et on retrouve bien l’esprit de Deep Purple. L’orchestration aux violons en arrière-plan donne un peu d’ampleur à un titre rock plutôt plaisant, mais qui manque tout de même de punch. Le riff initial est plaisant, mais il lui manque un peu de hargne. Tout comme la voix du chanteur qui se fait vieillissante et qui a du mal à fournir des variations. Pour autant, le groupe démontre qu’il a toujours la pêche avec Drop the Weapon et ses fulgurances Rock des années 70. On a un petit peu de The Who dans l’introduction, avant de retrouver une rythmique bluesy bien sympatoche. Sans être transcendant, le groupe fournit tout de même un morceau qui tient la route et qui force le respect quand on regarde l’âge de tous les membres. Le constat sera le même avec We’re All the Same in the Dark.
Nothing at All va partir vers autre chose. On aura droit à un Rock très anglais, qui a pour originalité d’avoir une partition de Bach jouée à l’orgue par Don Alrey. Cependant, hormis ça, on va gentiment s’ennuyer sur ce titre qui manque de punch et ne se fait pas assez percutant. Le refrain est agréable, mais l’ensemble manque de nerf. Heureusement, No Need to Shout viendra nous rafraîchir la mémoire sur le fait que c’est Deep Purple et que le groupe en a toujours sous la pédale. Le morceau est électrisant en diable et revient aux premiers amours du groupe, à savoir un Hard travaillé, avec un refrain efficace, qui fait même jouer des chœurs féminins. Malheureusement, Step by Step va faire retomber le soufflé. Malgré un orgue gothique en diable au démarrage, on se retrouve avec un titre un peu ennuyeux.
Pour retrouver un peu de nerf, voire même un aspect un peu rock américain des années 60, il faut se plonger dans What the What. Le titre est très réussi, très enjoué, et il enchaine deux solos de dingue, entre un piano à la Jerry Lee Lewis et une gratte aérienne qui complète parfaitement l’ensemble. Résolument l’un des meilleurs morceaux de l’album. The Long Way Round continuera sur ce bon chemin, tout en revenant à une piste plus longue, se rapprochant dès lors des premiers albums du groupe. S’il manquera un petit truc pour rendre l’ensemble vraiment mémorable, on reste sur un titre intéressant et parfaitement exécuté. Puis surgit alors The Power of the Moon, qui va casser un peu l’ambiance, pour aller vers quelque chose de plus sensoriel. Le morceau est étrange, un peu sombre et explore une facette encore inconnue du groupe.
Remission Possible sera alors un interlude lui aussi bizarre, avec un joli mixage entre clavier et grattes, restant dans un univers assez dark. Puis Deep Purple de nous surprendre avec Man Alive. Le titre s’apparente à un spoken words assez déroutant au départ, où la musique tient lieu d’expérience éthérée et aérienne. Durant plus de cinq minutes, les britanniques nous invitent dans un voyage déroutant, mais qui n’est pas raté. Il s’agit-là d’un moment hors du temps, qui nous laisse circonspect au départ, mais qui gagne des galons au fil des écoutes. Avec And the Address, le groupe rend un hommage particulier à son histoire, puisqu’il s’agit du titre d’ouverture de leur premier album sorti en 1968. Enfin, pour clôturer l’ensemble, Dancing in my Sleep se veut moderne, avec des ajouts électro, tout en restant dans un rock classique, mais incluant tout de même des éléments presque funk.
Au final, Whoosh !, le dernier album en date de Deep Purple, peut se considérer comme une belle réussite. Généreux même s’il n’a pas de pistes vraiment mémorables, on ne peut nier le talent des britanniques pour fournir un rock énergique et inspiré. Si le temps de Burn ou Machine Head semble bien loin, avec peu de morceaux, mais de longs moments inoubliables, Whoosh ! tient bien la route et démontre toute la forme de ces papys, qui trouve dans le rock une éternelle jeunesse.
- Throw my Bones
- Drop the Weapon
- We’re All the Same in the Dark
- Nothing at All
- No Need to Shout
- Step by Step
- What the What
- The Long Way Round
- The Power of the Moon
- Remission Possible
- Man Alive
- And the Address
- Dancing in my Sleep
Note : 14/20
Par AqME