avril 25, 2024

Thérèse

De : Alain Cavalier

Avec Catherine Mouchet, Aurore Prieto, Sylvie Habault, Guislaine Mona

Année : 1986

Pays : France

Genre : Historique

Résumé :

Thérèse Martin entre au Carmel de Lisieux avec ses trois sœurs à la fin du dix-neuvième siècle. Elle est gaie, ouverte, idéaliste. Les réalités du couvent, son désir de perfection, la mort de son père, les privatisations et le manque de soins altèrent sa santé. Elle lutte à la fois contre la souffrance physique et l’épreuve de la foi. Elle meurt de tuberculose à vingt-quatre ans en laissant un cahier où elle raconte sa “petite vie”. Il est traduit dans le monde entier. Sa tombe devient un lieu de pèlerinage.

Avis :

Alain Cavalier est un réalisateur français qui m’a toujours intéressé et pourtant, mise à part « Pater » sorti en 2011, je n’ai jamais eu l’occasion de m’arrêter sur un autre de ses films. Pourtant, lorsque je jette un œil sur la filmographie, beaucoup des films de Cavalier m’attirent. Ainsi, de ce metteur en scène, j’ai très envie de m’arrêter sur des films comme « La chamade« , « Le plein de super » ou encore « Le combat d’une île« . Parmi tous les films d’Alain Cavalier, il est vrai qu’il y en a un qui m’attirait plus que les autres, et ce film, c’est « Thérèse« , car le réalisateur fut le premier à faire tourner Catherine Mouchet, une actrice que j’aime énormément, et « Thérèse » est donc sa première apparition au cinéma.

Profitant d’une ressortie (quoi de mieux que de découvrir un film en salle), je me suis rué pour découvrir ce film, détenteur de pas moins de six César en 1987, dont les prestigieux meilleurs, film et réalisateur.

Revenant sur la vie de Thérèse de Lisieux, Alain Cavalier réalise-là un film conceptuel, à la limite du film expérimental. Aussi intéressant qu’il est déstabilisant, « Thérèse » est un film duquel je ressors très mitigé. Mitigé, car il est tenu par une grande Catherine Mouchet, qui dans un premier rôle, tient tout le film sur ses épaules, mais face à elle, il y a ce concept froid, qui finit par ennuyer et laisser de marbre, ce qui est vraiment dommage.

Thérèse Martin est une jeune fille pleine de vie et de bonheur. Très tôt, la jeune fille ressent une forte attirance pour la vie religieuse et l’amour du Christ. À quinze ans, elle effectua un pèlerinage afin de rencontrer le Pape, lui demandant l’autorisation de rentrer aux Carmel avant l’âge autorisé. Le pape lui accordera ce qu’elle souhaite et ainsi, Thérèse Martin deviendra Sœur Thérèse de Lisieux et passera neuf années au Carmel de Lisieux, avant de mourir de la tuberculose à l’âge de vingt-quatre ans.

« Thérèse » est un film très particulier. On peut même dire de « Thérèse » qu’il est un concept et comme tout concept, on entre ou pas dedans. Pour ma part, malgré des qualités évidentes, le film d’Alain Cavalier m’a laissé sur le bas-côté et je dois dire que j’en suis terriblement attristé, car « Thérèse » avait bien des ingrédients qui me plaisent au premier regard.

« Thérèse » est un film qui s’arrête sur Thérèse Martin et l’idée de suivre le parcours de cette jeune fille, amoureuse du Christ et prête à tout abandonner pour lui, me plaisait. Le scénario est lui-même intéressant, Alain Cavalier s’intéressant énormément à l’expression des corps et de l’esprit. Ainsi, il nous présente sa future Sainte, le plus naturellement du monde. Pleine de vie et d’humanisme, Thérèse est un rayon de soleil qui illumine tout autour d’elle. La Sainte est incarnée par Catherine Mouchet, une excellente comédienne qui pour ce film avait décroché le César du meilleur espoir féminin, face à notamment Béatrice Dalle nommée pour le culte « 37°2 le matin« . L’actrice est une bouffée de fraîcheur dans ce film austère au possible. Si l’ennui ne fera que gagner du terrain au cours des longues minutes que dure le film de Cavalier, Catherine Mouchet sera la lumière à laquelle on se raccroche en permanence.

Puis en parlant de lumière, dans ce concept, Alain Cavalier nous offre Philippe Rousselot, une phonographie remarquable. Si le film est austère et froid, il est aussi divinement filmé, le réalisateur et son chef opérateur créant des tableaux à l’imagerie aussi belle que forte.

Mais voilà, comme je le disais, malgré ses qualités évidentes, le film d’Alain Cavalier m’a laissé totalement sur le bas-côté. Si le concept est intéressant, à la manière d’un « Dogville » (si l’on devait faire une comparaison), Alain Cavalier a voulu pour ce film filmer le minimum du minimum en termes de décor, afin de se concentrer sur ses personnages et ses dialogues. Froid, sans émotion, et terriblement plat, finalement « Thérèse » n’est pas arrivé à me tenir captivé, car le film de Cavalier traîne en longueur, et même s’il arrive à bien décrire la vie au sein de se couvent et le rapport entre les sœurs, il manque clairement à « Thérèse » un souffle de vie.

Ici, tout a l’air éteint, et la mise en scène d’Alain Cavalier est une succession de tableaux qui ont du mal à fonctionner ensemble. Entrecoupé de fondu au noir, le film de Cavalier casse en permanence son rythme et j’ai eu la désagréable sensation qu’il ne faisait que redémarrer, un peu comme s’il se cherchait tout le temps. Dans son concept, Alain Cavalier a décidé de s’appuyer sur les dialogues de ces personnages et d’enlever tout le superficiel, et si je n’ai pas eu de mal avec l’absence de décor (d’ailleurs, le peu qu’il y a sont très bien pensés et travaillés et au-delà de ça, ça donne des images intéressantes), l’absence de BO fut elle plus compliquée, car comme le film tient un non-rythme, cette absence a renforcé mon sentiment d’ennui.

Ainsi donc, je ressors déçu et partagé de ce film d’Alain Cavalier. Bourré d’idées et intéressant dans son concept, tenu par une grande actrice que le cinéma français ne reconnaît pas assez, malgré tout ça, « Thérèse » et son ambiance froide au possible, son absence d’émotion et sa façon de traîner en longueur, auront eu raison de moi. Je m’y réaventurerais peut-être dans quelque temps, car peut-être que je n’étais pas au mieux pour découvrir ce film ou peut-être même que j’en attendais trop. Bref, « Thérèse » est une expérience, et comme toute expérience, on entre ou pas dedans. Pour ma part, je suis resté sur le côté à attendre que le film me prenne. Dommage.

Note : 07/20

Par Cinéted

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