De : Matt Eskandari
Avec Jesse Metcalfe, Bruce Willis, Natalie Eva Marie, Lala Kent
Année : 2020
Pays : Etats-Unis
Genre : Action
Résumé :
Donovan Chalmers, PDG milliardaire d’une entreprise de technologie de pointe, fait appel à des mercenaires pour protéger un programme informatique très puissant, le Project 725. Lorsqu’un groupe terroriste kidnappe sa fille, il se retrouve dos au mur.
Avis :
Il y a des fins de carrière qui sont mieux gérées que d’autres. Malheureusement, à Hollywood, il arrive bien souvent que certains acteurs fassent de mauvais choix et s’enlisent dans un bourbier peuplé de films peu recommandables que l’on retrouve chez nous en DTV. Si les exemples les plus connus concernent des gloires d’antan du film d’action comme Steven Seagal ou Dolph Lundgren, d’autres acteurs plus « réputés » ont sombré par simple choix pour cachetonner, ou pour des lacunes liées à la maladie. En pense pour le premier cas à Nicolas Cage, et au deuxième à ce pauvre Bruce Willis. Atteint d’une maladie rare qui lui empêche de communiquer, il va finir sa carrière sur une flopée de DTV tous plus pourris les uns que les autres. S’acoquinant avec des producteurs et des réalisateurs peu scrupuleux, on ne peut pas dire que les derniers films de l’acteur soient bons.
Loin de là même, puisqu’entre trois films d’action où il n’intervient que sur une paire de scènes, et un film de science-fiction où les armes semblent être faites avec des rouleaux de papier toilette, Bruce Willis ne va jamais briller, et son regard confus se voit clairement. Et Hard Kill n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Premier film sur trois qu’il va tourner avec Matt Eskandari (qui va l’exploiter jusqu’à la lie), on nous raconte ici l’histoire d’un homme d’affaire qui se fait voler un programme informatique surpuissant. Manque de peau pour le trafiquant d’armes, il faut deux codes pour activer le bousin. De ce fait, il kidnappe la fille de l’homme d’affaire, et ce dernier fait appel à quatre mercenaires pour récupérer sa descendance. Tout va alors se jouer dans une usine désaffectée où chaque partie va tenter de devancer l’autre.
« Dès le départ, on sait que l’on fait face à un navet. «
C’est triste à dire, mais dès le départ, on sait que l’on fait face à un navet. Outre le fait que le principal rôle soit donnée Jesse Metcalfe (le jardinier dans Desperate Housewives) qui ne brille pas par son talent, on va vite se rendre compte que l’histoire est bancale et ne raconte rien de bien intéressant. Un énième méchant, qui partage un passé commun avec le « héros », veut une arme puissante pour se faire des thunes. Il kidnappe alors une nana pour faire chanter son père. Rien de bien neuf à l’horizon, et on pourrait presque faire un parallèle avec Expendables lorsque l’équipe est recrutée avec quatre mercenaires aux capacités spécifiques. Sauf que là, on n’a pas d’actrices ou acteurs connus, et que l’on va naviguer dans un décor rébarbatif, permettant alors d’utiliser un budget plus restreint.
Outre un scénario qui ne raconte pas grand-chose de bien plaisant dans son fond, on va vite tourner en rond pendant plus d’une heure et demie. En effet, on aura droit à quelques petites attaques furtives, avant d’avoir quelques palabres pour relancer un semblant d’intrigue, avant de refaire quelques fusillades dans un contexte quasi similaire. Le film brasse du vide, et tente alors de masquer cela en alternant phases de parlotte avec des phases d’action apathiques et sans intérêt. Il faut dire que la mise en scène n’aide en rien, couplant cela avec une action pataude et des acteurs qui semblent bien lourds dans leurs bottes. Pour preuve, le combat final entre le héros et le méchant, qui aurait dû être un point d’orgue, se solde par des coups non portés, comme dans une cour de récréation. C’est-à-dire que l’on voit que les acteurs ne se touchent pas…
« C’est creux, c’est bas du front, et ça n’a finalement aucun intérêt. »
Et il faut ajouter à cela des personnages complètement transparents qui ne font rien. Le héros est hanté par le méchant qui lui a fait une vilaine cicatrice dans le dos, et c’est tout. Quant au méchant, il est aussi charismatique qu’une moule perdue au fin fond d’une marmite, baignant dans sa sauce. Sergio Rizzuto, qui est un habitué du réalisateur, ne dégage rien d’un point de vue physique, mais en plus de cela, son personnage est complètement vide, se contentant de donner des ordres et de râler. C’est triste à dire, mais rien qu’à la bouille du bad guy, on sait que l’on est dans un navet sans le sou. Et cela sans compter sur les personnages secondaires de l’histoire, avec les acolytes du héros qui sont transparents, ou encore Bruce Willis qui ne sait pas trop ce qu’il doit faire, le regard hagard devant tant de bêtises.
Le plus drôle dans tout ça, c’est que si l’on creuse un peu les gens qui sont derrière ce projet, on retrouve le nom de Joe Russo, l’un des deux réalisateurs des derniers Avengers. Un habitué des blockbusters impersonnels, qui s’en prend souvent à Scorsese car ce dernier a dit que les films Marvel n’étaient pas du cinéma. Quand on voit le scénario qu’il vient de pondre autour de cette daube, on ne peut que lui rire au nez. Car non seulement c’est nul comme histoire, mais en plus de cela, il n’y a aucun fond, aucune réflexion n’est amenée autour de l’histoire. Tout comme les films Marvel, c’est creux, c’est bas du front, et ça n’a finalement aucun intérêt. Et en plus de ça, ici, on n’est même pas diverti, c’est dire la bouse que c’est !
Au final, Hard Kill représente l’un des choix les plus catastrophiques dans la carrière de Bruce Willis. C’est presque à se demander si l’acteur n’a pas été abusé par les producteurs pour tourner là-dedans afin de gagner quatre sous. Laid, fauché, sans aucun intérêt dans son scénario, porté par des acteurs de seconde zone qui ne savent pas jouer la comédie, on peut dire que l’on râcle le fond de la cuvette avec ce genre de métrage qui n’arrive même pas à se faire divertissant, ou tout au moins drôle. Et s’il y avait eu un abus de faiblesse en l’encontre de Bruce Willis ?
Note : 03/20
Par AqME