avril 29, 2024

The Rolling Stones – Hackney Diamonds

Avis :

Quand on s’appelle The Rolling Stones, il est toujours délicat de sortir un nouvel album, tant on est culte et que l’on n’a plus rien à prouver. Pourtant, le quatuor anglais (devenu trio après le décès de Charlie Watts) a décidé, dix-huit ans après leur dernier album original (n’oublions pas que Blues and Lonesome est un album de reprises) de remettre le couvert avec Hackney Diamonds. Un effort très particulier, qui fut long à mettre en chantier, notamment à cause de la pandémie de Covid, mais aussi avec le départ de leur producteur, puis la mort inattendue du batteur, ainsi que de titres qui ne plaisaient pas forcément au groupe. Bref, il a fallu remettre de l’ordre dans tout ce bazar, et c’est en s’entourant de pointures que le groupe retrouve une seconde jeunesse et prouve que l’on peut avoir 80 piges et toujours le forme.

Car oui, ce qui frappe de prime abord avec cet album, c’est son énergie communicatrice. Le premier titre, Angry, qui fut dévoilé en premier pour promouvoir l’album, montre un Rock relevé, joyeux, et qui impose la grande forme de Mick Jagger au chant. Une performance vocale qui va se retrouver dans tout l’album, et qui force le respect. Il ne faut pas oublier les performances de Ronnie Woods et Keith Richards, qui semblent eux aussi en pleine forme. Si l’on peut regretter un côté un peu trop Pop dans l’ensemble, le morceau fonctionne et offre une belle entame. Et Get Close sera du même acabit, en faisant appel à un premier guest prestigieux en la présence d’Elton John au piano. Un ajout non négligeable qui amène une autre dimension au titre, même s’il reste très conventionnel, et ce malgré un break bien groovy.

D’un avis commun, les trois premiers titres sont assez ennuyeux et ne reflètent pas vraiment l’esprit des Rolling Stones. Pourtant, on prend un joli plaisir d’écoute, notamment avec la ballade Depending on You qui reste assez simple dans sa construction, mais démontre encore une fois un Mick Jagger en pleine possession de ses moyens. Un chanteur qui aura aussi les tripes pour aller plus loin et verser dans un Rock très énergique. Bite my Head Off en est un exemple flagrant, faisant intervenir un certain Paul McCartney à la basse. L’ex-Beatles est un atout important dans le titre, mais aussi et surtout dans la création de cet album, intervenant au bon moment pour aider le groupe à finaliser l’effort avec le changement de producteur. Ainsi donc, à partir de ce moment, l’album prend une autre dimension, devenant plus Rock, plus nerveux, mais parfois trop Pop, comme sur Whole Wide World.

Ici, le refrain pêche par un manque de prise de risque, et on se retrouve face à quelque chose d’assez conventionnel et qui manque de mordant. En clair, ça ressemble à un titre Pop Rock anglais sans réel génie. Heureusement pour nous, le groupe revient vers ses racines Blues avec Dreamy Skies, un titre doux qui fait écho au passé de la formation. Un moment un peu éthéré qui marque une belle brisure par rapport aux deux titres précédents. Ce choix de cassure n’est pas anodin, puisque par la suite, on va arriver à deux titres généreux, mais touchants, car ils sont les derniers samples de batterie joués par Charlie Watts. Un beau clin d’œil à leur défunt ami à qui ils rendent un vibrant hommage dans le titre suivant, Live by the Sword, avec Bill Wyman à la basse, qui revient dans le groupe 30 ans après l’avoir quitté.

Il est dommage que les deux titres suivants ne soient pas vraiment à la hauteur. Driving me Too Hard manque de verve et d’identité. Il s’agit d’un morceau agréable, mais qui fait presque office de bouche-trou au sein de l’album. Et Tell me Straight, malgré sa douceur et la voix cassée de Keith Richards qui prend le micro, reste un « petit » titre qui pourrait presque apparaître comme un interlude. Fort heureusement pour nous, les deux derniers titres seront de petites pépites. Sweet Sounds of Heaven est un bijou de plus de sept minutes, qui fait intervenir Lady Gaga au chant et un certain Stevie Wonder au piano. Un morceau à la fois jazzy, bluesy et qui contient tout ce que l’on aime chez les Stones. Et enfin, Rolling Stones Blues de Muddy Waters, sera repris de façon parfaite par le groupe pour la première fois.

Au final, Hackney Diamonds, le dernier album des Rolling Stones, est un très bon album qui montre que le groupe n’est pas mort et qu’il n’a pas peur de sortir des nouveautés après plus de cinquante ans de carrière. Regardant toujours dans le rétroviseur tout en gardant un œil vers le présent et l’avenir, la formation montre une énergie remarquable et a su s’entourer de guests incroyables pour fournir des morceaux à la fois énergiques et touchants. Il est dommage, néanmoins, de ne pas retrouver des hits en puissance comme seuls les Stones savent en faire, mais après une telle carrière, si Hackney Diamonds reste leur dernier album, ce sera un bon chant du cygne.

  • Angry
  • Get Close
  • Depending on You
  • Bite my Head Off
  • Whole Wide World
  • Dreamy Skies
  • Mess it Up
  • Live by the Sword
  • Driving me Too Hard
  • Tell me Straight
  • Sweet Sounds of Heaven
  • Rolling Stones Blues

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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