avril 27, 2024

La Conspiration des Fantômes – James Herbert

Auteur : James Herbert

Editeur : Milady

Genre : Horreur

Résumé :

Rien ne semblait pouvoir troubler la tranquillité de Sleath, un petit village paisible au cœur de la campagne anglaise… jusqu’à ce que les fantômes apparaissent et une succession d’événements aussi bizarres que terrifiants.
David Ash, enquêteur spécialisé dans les phénomènes, paranormaux, tourmenté par les sombres secrets de son propre passé, est appelé pour élucider la situation, et ce qu’il découvre va le conduire au bord de la folie. Car Sleath est loin d’être le paradis auquel voudraient croire ses habitants, et si les morts sont revenus pour l’anéantir, ce n’est pas par hasard !

Avis :

Quand on parle d’auteurs d’œuvres horrifiques, on pense de suite à Stephen King. A un tel point qu’il a fini par faire de l’ombre à d’autres écrivains tout aussi talentueux, et dont seuls les initiés connaissent. On peut évoquer Dean Koontz, Peter Straub, ou encore James Herbert. Décédé en 2013 à l’âge de 69 ans, l’auteur laisse derrière lui un héritage intéressant, peuplé de romans horrifiques et/ou fantastique, dont certains ont eu droit à des adaptations au cinéma, comme Le Survivant. Sa carrière débute au milieu des années 80 avec Les Rats, pour se terminer en 2012 avec Ash, qui n’est toujours pas traduit en France. Et c’est un point étonnant, puisque le roman qui nous préoccupe entre ses lignes, écrit en 1994 et paru chez nous en 1998, met en scène le personnage David Ash, un enquêteur du paranormal qui bénéficiera d’une trilogie dont c’est ici le deuxième tome.

Mais pas d’inquiétude à avoir, on peut tout à fait lire ce roman sans avoir lu le précédent opus. En effet, si on retrouve quelques bribes informatives sur le passé de David Ash et sur ce qui s’est passé dans Hanté, l’histoire est différente et prend place dans un lieu qui n’a rien à voir. Le seul petit problème, c’est que La Conspiration des Fantômes spoile la fin de Hanté, ce qui gâchera le plaisir de lecture. Mais c’est une broutille, car même en ne sachant pas que c’est une trilogie, ou tout du moins un deuxième livre avec le même personnage principal, on peut suivre aisément cette histoire. Une histoire qui prend place à Sleath, une petite bourgade anglaise, qui est sujette à des hantises de masse, avec plusieurs personnages qui subissent des apparitions de plus en plus violentes. David Ash se rend alors sur place pour mener l’enquête.

Une enquête qui débute de façon très classique. L’homme arrive sur les lieux, et la population est assez austère. Sleath est une commune tranquille, un peu reculée du monde et qui vit presque en autarcie. Il va faire la connaissance de Grace, la fille du pasteur, qui a téléphoné à l’institut pour que David puisse venir observer les phénomènes paranormaux. James Herbert présente tout ce petit monde de façon sporadique, avec des portraits simples, mais efficaces. On aura droit au pasteur qui réfute la croyance des fantômes, au médecin qui cache des secrets, aux jeunes braconniers un peu consanguins sur les bords, à la jeune fille qui a été victime d’attouchements dans sa jeunesse, ou encore au tavernier mutique mais qui semble savoir plein de choses. On rentre dans des stéréotypes classiques, nous permettant de mettre nos petits chaussons et de se laisser guider vers l’indicible.

Car oui, malgré son classicisme et ses clichés, La Conspiration des Fantômes se laisse lire de façon tout à fait convenable. La tension monte crescendo, avec des esprits de plus en plus présents et des villageois qui commencent à perdre les pédales. L’auteur va se lâcher lors d’épisodes très violents, ou tout un chacun peut mourir de façon plus ou moins accidentelle. Certains passages sont extrêmement virulents, comme ce père de famille qui va déboîter un jeune débile à coup de masse, avant de le terminer à la ponceuse sur la gueule. Des actes qui ne sont jamais gratuits et qui trouvent des échos dans les présences ectoplasmiques. Il y a toujours du liant entre les causes et les conséquences, et cette montée en tension permet de rester accrocher au livre pour avoir enfin le dénouement de l’histoire.

Un dénouement rapide, attendu, qui va chercher ses racines dans le passif de la ville. Là encore, il n’y a pas vraiment de surprise sur les révélations finales. James Herbert se contente de vilains secrets de famille, tout en tapant sur les dérives d’une bourgeoisie qui s’ennuie. Une bourgeoisie prête à tout pour défier la mort, quitte à devenir complètement cinglé. On verra aussi, en filigrane, une petite critique de la religion, montrant que Dieu ne fait pas grand-chose pour sauver ses ouailles, même les plus fervents. D’ailleurs, dans ce roman, on peut servir Dieu et cacher des secrets inavouables. Néanmoins, on trouvera un petit défaut de cohérence, car on ne saura jamais pourquoi les fantômes décident d’attaquer à cette date précise, et c’est dommageable, car cela signifie que James Herbert a écrit son roman sans appuyer les raisons de l’attaque.

Mais encore une fois, cela n’entache pas le plaisir de lecture, et cela grâce à des meurtres inventifs et bien décrits, mais aussi à des personnages attachants et empathiques. David Ash est un médium cynique au départ, mais qui va devoir réviser sa copie suite à ce qui se passe à Sleath. Il est entouré d’autres personnages intéressants, à commencer par Grace, la fille du pasteur, qui a aussi un don, mais semble ne pas savoir s’en servir. On notera aussi Seamus Phelan, un homme qui ressent les évènements tragiques, et qui ressemble plus à un farfadet qu’à un être humain. Tout cela permet de faire de La Conspiration des Fantômes un bon page turner. Et il faut aussi ajouter une fin nihiliste et assez inattendue, créant une surprise étonnante et assez juste.

Au final, Le Conspiration des Fantômes est un bon roman. Si l’on reste sur les rails d’un bon rollercoaster, et que ça ne déraille jamais, on prend du plaisir à suivre cette histoire de hantise de masse, qui a tous les atouts pour une bonne adaptation en film. James Herbert possédait un talent de conteur assez dingue, et il est dommage qu’il ne soit pas plus mis en avant par les fans du genre. Bref, un bon roman d’horreur, idéal pour Halloween.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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