avril 27, 2024

Tokyo Blade – Dark Revolution

Avis :

Il arrive que pour s’y retrouver au sein d’un groupe, c’est un joyeux bordel. Soit parce qu’il a changé de line-up tellement souvent qu’on ne sait plus qui est qui, ou encore parce que le groupe a changé souvent de nom, en fonction qui quitte le groupe, et qui y entre. C’est le cas pour Tokyo Blade, qui est une formation anglaise ayant connu plusieurs patronymes, comme White Diamond, Killer, ou encore Genghis Khan. De ce fait, pour faire une chronologie du groupe, c’est assez fastidieux, et cela même si les anglais sont mondialement connues et font partie de cette vague réjouissante de NWOBHV (comprenez New Wave of British Heavy Metal). Néanmoins, tout tourne autour du chanteur Alan Marsh, qui s’est cassé plusieurs, entrainant alors le groupe en pause, pour revenir à plusieurs reprises et relancer la machine. Dark Revolution, sorti en 2020, est le dixième effort du groupe.

Et il ne marque pas une grande révolution au sein de la formation. En effet, on y retrouve tous les anciens qui officient depuis le début des années 80, et cet album intervient deux ans après le précédent, ce qui montre une vitalité nouvelle. Car oui, il s’est tout de même écoulé sept ans entre le huitième et le neuvième, et treize ans entre le septième et le huitième. Bref, le groupe semble avoir retrouvé l’inspiration, et l’envie de nous en mettre plein les oreilles. Et cela s’entend. Si Dark Revolution ne chamboulera pas le monde Hard’n’Heavy, il n’en demeure pas moins un album solide, blindé de hits en puissance, et l’on ressent toute la joie du groupe de refaire de la musique ensemble, et de ne rien laisser au hasard. En atteste l’entrée en matière avec Story of a Nobody.

Le démarrage donne de suite envie de hocher la tête en rythme, et on sent que les riffs sont là pour faire bouger les foules. Le seul petit bémol que l’on peut trouver au sein de ce titre, c’est finalement le vocoder qui gâche le chant, lui octroyant un aspect robotique qui est assez désagréable. Mais heureusement pour nous, cela ne durera pas. Burning Rain est un peu moins entrainant, travaillant plus son côté Heavy 80’s, mais le chanteur retrouve une voix naturelle, qui s’acclimate parfaitement avec les riffs des deux grattes. Puis Dark Revolution va faire un joli taf dès le début, avec un solo bien senti et qui envoie du lourd. Là encore, si on reste dans quelque chose d’assez classique, l’énergie est communicatrice et on prend un vrai plaisir à écouter ces vieux briscards s’en donnaient à cœur joie.

Avec The Fastest Gun in Town, le groupe continue son travail avec allégresse et se fiche pas mal de la concurrence. Sans tomber dans quelque chose de vraiment percutant, ou violent, le groupe délivre tout de même un excellent titre qui donne la patate. Puis Truth is a Hunter viendra nous titiller les esgourdes avec ses onomatopées en rythme et son refrain qui carbure au taquer. Les anglais ont beau avoir plus de soixante piges, ils en ont toujours sous le pied et le prouve une fois de plus. Crack in the Glass sera dans le même moule, avec là aussi un refrain qui reste bien en tête, où l’on se surprendra à chanter au bout d’une paire d’écoute. Seul Perfect Enemy sera un peu en deçà du reste. On baignera dans un mid-tempo surprenant pour le groupe qui, même s’il n’enlève rien à sa technique, n’arrivera pas à passionner.

Heureusement, See You Down in Hell vient nous percuter et nous réveiller. Les riffs sont rapides, on aura droit à de jolis solos qui frappent bien, et le morceau est clairement taillé pour la scène. Une belle réussite, qui se poursuit avec The Lights of Soho, plus Heavy, moins basse sur les riffs, avec un aspect 80’s assumé qui fonctionne bien, car le groupe évite d’en faire des caisses. Puis Not Lay Down and Die ravive une belle flamme, avec cette envie d’en découdre et de fournir des riffs qui restent immédiatement en tête. Enfin, Voices of the Damned viendra clôturer l’album de la plus belle des façons, donnant une furieuse envie d’y revenir. On notera seulement le chant un peu trop aigu d’Alan Marsh sur ce « tube » au refrain mémorable.

Au final, Dark Revolution, le dixième album de Tokyo Blade, est une sympathique réussite. Il est d’ailleurs très étonnant de voir ces « papys » en si grande forme, avec cet amour du riff et cette envie d’en découdre avec le public. Il s’agit d’un album dense, technique, accessible, et qui donne une furieuse envie de bouger la tête dans tous les sens. Bref, une réussite qui fait plaisir à écouter, encore et encore.

  • Story of a Nobody
  • Burning Rain
  • Dark Revolution
  • The Fastest Gun in Town
  • Truth is a Hunter
  • Crack in the Glass
  • Perfect Enemy
  • See You Down in Hell
  • The Lights of Soho
  • Not Lay Down and Die
  • Voices of the Damned

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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