avril 18, 2024

Space Unicorn on Fire – Gallop Through the Stars

Avis :

Il est très souvent compliqué de trouver un nom qui claque quand on est un groupe de Rock, et plus encore quand on navigue entre deux eaux, comme cette bande slovène qui possède des atours d’AOR, de Hard, parfois de Heavy, et quelques fois de ballades un peu niaises. Pour autant, Space Unicorn on Fire est un nom qui correspond parfaitement au style voulu par le groupe. Oscillant entre divers sous-genres, ne prenant jamais vraiment parti pour un style particulier, le groupe fait un peu office d’ovni dans le paysage de la musique « Métal » actuel. Fondé en 2012, le groupe enchaîne rapidement trois singles, avant de pondre un premier album fin 2016, Gallop Through the Stars. Autoproduit, on ne pourra que saluer la qualité technique de l’ensemble. Néanmoins, on restera plus circonspect sur l’aspect global de l’album, qui ne sait pas trop sur quel pied danser.

Le skeud débute avec une introduction qui est raccord avec le délire du groupe. Kozmodrom s’amuse à inclure des bruits de chevaux avec quelques nappes de claviers avant d’envoyer quelques petits riffs pour Let’s Go to Space. Et c’est à partir de là que l’on va être plus ou moins déçu par le groupe. Car si les guitares sont assez nerveuses et les riffs plutôt saturés, on reste dans une sorte d’AOR classique et sans réelle saveur. Ici, le chant est trop classique et manque cruellement de tessiture et d’identité. On se retrouve face à quelque chose d’assez lisse et qui manque de mordant. De plus, on a cette sensation de retourner vingt ans en arrière, mais sans avoir des choses à dire, ce qui reste décevant. Alors certes, c’est plutôt rigolo et on s’imagine le groupe en tenues colorées, mais c’est bien tout ce qui nous vient à l’esprit.

Double Helix continuera dans le même délire, sauf que là, on aura un peu plus de technique à se mettre sous la dent et une nervosité renouvelée. En effet, le titre débute avec un joli solo, pour ensuite s’appuyer sur des notes de claviers pour poser un chant clair maîtrisé. Certes, ça ne réinvente pas la poudre, mais ça demeure efficace et plutôt plaisant. Il faudra attendre Dreamers pour trouver une réelle affiliation avec le Rock des années 80 et même si ça ne sera pas parfait, ça reste plaisant à l’écoute et joue constamment sur la fibre nostalgique. Shooting Star va changer un peu la donne, avec un aspect bien plus rugueux et puissant. On reste dans un Hard à tendance AOR, mais globalement, les riffs sont plus ciselés et l’ambiance générale est plus sombre. Chose que l’on retrouvera un peu plus tard dans l’album avec Broken Loose.

Au rayon des chansons qui sont encore dans la langue de Shakespeare, on pourra compter que quelques délires, dont Mr. Romantic, qui pourrait presque se voir comme un Glam Métal racé. C’est assez rapide, les paroles sont débiles à souhait, mais on y trouve notre compte. C’est plutôt drôle et techniquement, c’est irréprochable. De plus, les petits « oh, oh, oh » entrent très vite en tête. On peut aussi citer Commander et son introduction guerrière à souhait. Il y a ici une vraie différence avec les autres titres, puisque le groupe tente de plonger l’auditeur dans une bataille navale et c’est assez réussi, même si on reste dans quelque chose d’assez simple et classique. C’est même tout le problème de cet album, qui reste sur des rails sans jamais sortir de sa zone de confort.

Bien évidemment, quand on évoque ce genre de groupe, on ne sera guère surpris de retrouver quelques menues ballades. Ici, il y en a plusieurs et elles sont toutes sur le même schéma structurel. On peut évoquer August Blues et son piano lancinant, mais aussi celles en slovène, puisque oui, le groupe propose trois morceaux dans sa langue natale. Blizu Vecnosti est la première ballade à venir titiller nos oreilles, et le duo piano/violon fonctionne, mais pour la langue, c’est très étrange et il faut un temps pour s’y faire. Pour le reste, le slovène se marie assez mal aux côtés AOR voulus par le groupe, et cela donne des morceaux plutôt pénibles, voire même ringards.

Au final, Gallop Through the Stars, le premier album de Space Unicorn on Fire, souffle le chaud et le froid. Si certains titres sont sympathiques et que l’ensemble n’est pas désagréable, on reste tout de même assez austère face à autant de clavier et cette volonté de tout adoucir, même les riffs les moins percutants. Il manque au groupe une volonté un peu plus percutante de marquer les esprits et de rentrer un peu plus dedans. Comme quoi, il ne suffit pas d’avoir un bon nom de scène pour faire un bon album…

  • Kozmodrom
  • Let’s Go to Space
  • Double Helix
  • Dreamers
  • Blizu Vecnosti
  • Shooting Star
  • Mr. Romantic
  • August Blues
  • Commander
  • Ne Vzame Nihce
  • Broken Loose
  • Medzvezdna Mackica

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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