novembre 11, 2025

Audrey Horne – Devil’s Bell

Avis :

On ne mesure pas à quel point le septième art, et même la télévision, peut marquer le monde de la musique. Outre les bandes originales, de nombreuses formations s’inspirent de films et séries pour leur musique, afin de créer un univers cohérent, ou de bien montrer à son public vers quelle atmosphère elles se dirigent. Au début des années 90, David Lynch balance le premier épisode de la série Twin Peaks, et cela va être un chamboulement, tant le show sera réussi, mais aussi très mystérieux, avec des personnages qui le sont tout autant. Parmi tous les personnages marquants, il semblerait qu’Audrey Horne ait tiré le gros lot, et certains groupes de Rock, voire de Métal lui ont emprunté le sobriquet. Et notamment ce groupe norvégien qui navigue entre plusieurs eaux, jouant sur les codes du Métal, du Rock et du Hard.

Formé en 2002, le groupe va rapidement se faire connaître et sort un premier album en 2005 sous le label Dogjob Records. A ce moment-là, le groupe est assez prolifique et sort un effort tous les deux ans, jusqu’à la séparation avec son bassiste. Seul membre à quitter le navire, Audrey Horne a réussi à garder un line-up stable depuis sa création, ce qui est assez rare pour être souligner. En 2013, pour son quatrième album, le groupe signe chez Napalm Records, et il ne le quittera plus. Devil’s Bell est leur septième album, paru en 2022, et il s’agit d’un skeud plus Heavy que les précédents, qui va rassembler des sonorités plus percutantes, jusqu’à parfois ressembler à du Black Sabbath, ce qui est une comparaison plus que flatteuse. D’ailleurs, dès l’introduction, on va rapidement rentrer dans le délire, et se mettre à chanter à tue-tête.

Il faut dire que Ashes to Ashes est un titre ultra fédérateur et très malin dans son écriture. L’introduction est assez longue mais permet de mettre en avant la volonté du groupe de faire quelque chose de plus Heavy, de plus puissant. Les riffs sont velus, la batterie est bien présente, et on ne va jamais s’ennuyer. Mieux, le refrain s’insinue en un rien de temps dans notre cerveau, au point de scander cet hymne au bout d’à peine deux écoutes. Bref, cette entrée en matière est une pure réussite et laisse augurer le meilleur pour la suite. Une suite qui sera différente avec Animal. Ici, on quitte presque le registre Heavy pour aller vers du Hard solide et parfaitement exécuté. Encore une fois, les musicos sont forts, réussissant à parfaire une mélodie qui reste un long moment dans nos crânes.

Puis déboule alors Break Out qui change aussi de style. Là, on est plus sur une sorte de Doom assez énergique, avec une voix nasillarde qui n’est pas sans rappeler un certain Ozzy Osbourne. Seul le refrain nous laissera un peu dubitatif, manquant d’un passage marquant pour bien s’imprégner en nous. Mais le groupe viendra nous surprendre avec Return to Grave Valley, puisqu’il s’agit-là d’un titre entièrement instrumental. C’est tenu d’une main de maître, et cela permet, si besoin l’en était, de montrer le talent technique des musiciens qui s’en donnent à cœur joie et se répondent avec maestria. Danse Macabre revient alors un genre plus classique, entre Métal alternatif et Heavy des années 80. Le morceau est fort plaisant et bénéficie, une fois n’est pas coutume, d’un refrain de qualité qui donne une furieuse envie de chanter.

A partir de là, le groupe va se faire accompagner par un certain Frank Hammersland, multi-instrumentiste norvégien qui a joué dans des groupes comme Pogo Pops. Devil’s Bell sonne alors un renouveau pour le groupe qui va aller vers quelque chose de plus nerveux et puissant au niveau des riffs et de la structure. Puis All is Lost va poursuivre ce travail, tout en ayant un aspect plus lugubre et nihiliste. Le démarrage est d’ailleurs assez long mais fait montre d’une volonté de plonger l’auditeur dans un univers assez noir. Toxic Twins aura son petit côté Punk dans les riffs et la rythmique avant d’embrasser un Heavy plus prégnant. Enfin, pour clôturer l’album, Audrey Horne propose From Darkness, un long morceau fleuve de plus de sept minutes, qui viendra nous mettre K.O. en un rien de temps, tout en renouant avec un côté Black Sabbath totalement assumé.

Au final, Devil’s Bell, le dernier album en date de Audrey Horne, est une belle réussite et démontre que le groupe norvégien est à suivre de très près. En acceptant de partir vers quelque chose de plus rugueux et de plus puissant, la formation prouve qu’elle a du talent et qu’elle s’inspire de la meilleure des façons des plus grands. Ce septième opus résonne alors comme une belle cloche pleine de promesses, et l’on attend un nouvel effort avec impatience.

  • Ashes to Ashes
  • Animal
  • Break Out
  • Return to Grave Valley
  • Danse Macabre
  • Devil’s Bell feat Frank Hammersland
  • All is Lost feat Frank Hammersland
  • Toxic Twins
  • From Darkness

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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