avril 25, 2024

Avatar – Dance Devil Dance

Avis :

Avatar n’est pas seulement le nom d’un film de James Cameron qui va finir en franchise très lucrative. C’est aussi le nom d’une pléthore de groupes de métal, dont celui-ci, suédois, qui bénéficie d’une imagerie particulière, et attire donc de plus en plus monde. Fondé en 2001 à Gothenburg, le groupe va connaître quelques changements de line-up en début de carrière, pour se stabiliser en 2003 autour du chanteur Johannes Eckerström. Jouant sur une image très carnaval diabolique, la formation va connaître un joli succès, lui permettant aujourd’hui de faire les premières parties de Slipknot lors de sa tournée européenne, ou encore de jouer sur le Main Stage durant le Hellfest. Bref, une carrière qui monte petit à petit, jusqu’à ce neuvième album, Dance Devil Dance, qui parait sur le label Black Waltz Records, créé par le groupe lui-même en 2021.

Sortant un album tous les deux ans, il aura fallu une année de plus au groupe pour sortir ce dernier effort. Un temps qui ne change pas grand-chose finalement, si ce n’est le fait de quitter eOne pour plus de liberté artistique. Dance Devil Dance s’avance alors comme un album classique d’Avatar, jouant toujours sur plusieurs nuances pour mieux nous surprendre, et parfois nous perdre, la faute à des directions artistiques qui partent dans tous les sens. Car si le premier titre, éponyme de l’album, est puissant et fonctionne à merveille, il possède aussi quelques drôles de scories, dont une mélodie dissonante qui peut perturber. Le schéma structurel est simple, avec couplets et refrains, mais il possède un petit son qui vient perturber la mélodie de base. Heureusement, le break, plutôt doux et Rock, permet de se recentrer vers l’essentiel. Il n’empêche que ce premier titre est… déstabilisant.

Cela n’ira pas en s’arrangeant avec Chimp Mosh Pit. Le début est tonitruant, mais il ne crée pas d’osmose avec la voix du chanteur, qui utilise plus sa voix de tête que son growl, créant alors une mélodie qui ne fonctionne qu’à moitié. Alors certes, d’un point de vue technique, les musiciens sont très bons, mais on sent que cela ne marche qu’à moitié. Encore une fois, c’est le break qui viendra consolider l’ensemble pour mieux nous percuter avec un bel accès de rage. Puis Valley of Disease viendra mettre tout le monde d’accord. C’est violent, percutant, ça ne laisse aucune place à une autre forme de plénitude et on est là pour en prendre pleine la trogne. Le chanteur utilise sa voix granuleuse si caractéristique et cela fait un bien fou. Il s’agit-là de l’un des meilleurs titres du skeud, avec un petit apport électro plutôt plaisant.

C’est en abordant On the Beach que l’on se rend compte de la grande diversité dont est capable Avatar. Si les riffs sont toujours agressifs et lourds, la rythmique est plus diluée et la formation lorgne vraiment vers un métal alternatif plus calibré pour le grand public. Pour autant, ça fonctionne à plein régime, et on va se surprendre à chanter le refrain assez rapidement. Le titre joue avec les ruptures de ton, mais c’est savamment construit pour ne pas nous perdre. Bref, un excellent titre. Qui sera suivi par Do You Feel in Control ? qui ira plutôt du mauvais côté du groupe. Malgré de gros blasts et une belle violence, le morceau reste assez fade et il devient vite rébarbatif, avec un refrain qui n’a pas vraiment de sens. On pourrait presque prendre cela pour un long interlude. On voit bien là les deux visages du groupe.

Capable du pire comme du meilleur, Gotta Wanna Riot sera un bon gros délire qui risque de faire bouger les foules durant les prestations scéniques. Doté d’un aspect Punk pas désagréable, Avatar joue avec nous avec une belle énergie communicative et une envie de reprendre le petit gimmick vocal. Puis déboule The Dirt I’m Buried in. Très clairement, il s’agit de l’un des titres les plus calmes de l’album, s’aventurant vers un Rock un peu cliché, mais qui marche à plein régime. Certes, on est un peu déboussolé par tant de changements et de revirements de style, mais force est de constater que ça fonctionne bien, et que l’on en redemande. D’autant que les deux titres qui arrivent derrière sont les plus virulents de l’effort. Clouds Dipped in Chrome se rapproche d’un Blackened Death qui frappe très fort, à la limite du supportable.

Tout comme Hazmat Suit qui ne fait pas dans la dentelle. Si les riffs sont plus accessibles, c’est dans le refrain que les choses se gâteront, avec toujours une voix crié aigüe qui ne fonctionne pas forcément avec les instrus. Changeant continuellement son fusil d’épaule, avec Train, la groupe s’aventure dans un Rock à la Johnny Cash. Et le pire, c’est que c’est très réussi. Le chant, grave et suave, est très agréable, et la mélodie nous prend aux tripes. Il est néanmoins certain que ce n’est pas un titre pour la scène. Contrairement à Violence no Matter What en duo avec Lzzy Hale de Halestorm. Là, ça tape fort, et il faudra plusieurs écoutes pour capter toutes les nuances du titre. Et la performance vocale de la chanteuse qui montre encore qu’elle possède un sacré organe vocal !

Au final, Dance Devil Dance, le dernier album d’Avatar, est un peu perturbant et manque de cohérence dans sa playlist. Naviguant toujours entre deux eaux tumultueuses, le groupe percute autant qu’il peut toucher et n’arrive pas à suivre une ligne claire. Pour autant, le plaisir d’écoute est toujours là, et surtout, ce neuvième opus est perclus de très bons morceaux qui vont être dantesques en concert. Reste maintenant à la formation de trouver du liant entre les mélodies pour ne pas perdre son auditoire dans un grand carnaval un peu ridicule.

  • Dance Devil Dance
  • Chimp Mosh Pit
  • Valley of Disease
  • On the Beach
  • Do You Feel in Control ?
  • Gotta Wanna Riot
  • The Dirt I’m Buried in
  • Clouds Dipped in Chrome
  • Hazmat Suit
  • Train
  • Violence no Matter What (Duet With Lzzy Hale)

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.