avril 29, 2024

Dogman – Devons-nous en Parler?

De : Luc Besson

Avec Caleb Landry Jones, Christopher Denham, Marisa Berenson, Clemens Schick

Année : 20233

Pays : France, Etats-Unis

Genre : Drame

Résumé :

L’incroyable histoire d’un enfant, meurtri par la vie, qui trouvera son salut grâce à l’amour que lui portent ses chiens.

Avis :

Luc Besson est un réalisateur qui clive énormément. Cinéaste qui a connu son heure de gloire dans les années 80 et 90, depuis une vingtaine d’années, Luc Besson et le succès, c’est comme un accordéon. Le réalisateur a beau s’essayer à plusieurs genres, bien souvent le résultat est mitigé, et il a du mal à reconquérir le cœur des spectateurs. Ses derniers films en date, « Malavita« , « Lucy« , « Valerian et la cité des mille planètes » ou encore « Anna« , sont tous inégaux. Puis « Valerian » a failli avoir sa peau tant le film fut un échec commercial.

Depuis, Luc Besson revient avec de petits projets, mais là encore, ce n’est pas vraiment ça. Son dernier film en date, « Anna« , sorti en 2019, fut une catastrophe, ce qui valut à son réalisateur une belle pause dans sa carrière. Après quatre ans d’absence, Luc Besson est de retour avec un projet qui, sur le papier et dans ses premières bandes-annonces, s’annonçait étrange et bien casse-gueule, « Dogman« .

«  »Dogman » se pose comme une bien bonne surprise. »

Franchement, lorsqu’on survole le scénario et les idées du metteur en scène, « Dogman » avait tout l’air d’être un film noir, où il serait question d’un homme rejeté par la société, qui vit entouré de chiens, qui aime se travestir, qui est en fauteuil roulant, et qui en plus de ça, a tout l’air de s’être mis la mafia, ou du moins un chef de gang, à dos… Là, comme ça, ça paraît bien lourd et je dois dire que je suis entrée en salle à reculons, et finalement, ce « Dogman » se pose comme une bien bonne surprise et le meilleur film de son réalisateur depuis des lustres.

Par un soir de pluie, lors d’un contrôle de police, Douglas, habillé en Marilyn Monroe, se fait arrêter au volant de son fourgon. Douglas transporte une trentaine de chiens à l’arrière de son véhicule. L’homme est blessé et semble avoir passé une rude soirée. Après enquête, les policiers découvrent que chez lui, il y a eu un vrai carnage. Arrêté et en attendant de savoir dans quel service le placer, Douglas est interrogé par une psychologue, et contre toute attente, le jeune homme va raconter son histoire.

« Dogman » est le dix-neuvième film de Luc Besson, et dans un sens, c’est le film que je n’attendais plus. Si je regarde en arrière, pour vraiment apprécier un film de Luc Besson comme celui-là, il me faut remonter au début des années 2010 avec son « The Lady« , qui était alors un biopic classique, mais joli, touchant et efficace.

« Luc Besson assume totalement son idée et le lien qui unit le personnage à ses chiens. »

Très différent de ce que la bande-annonce nous vend, « Dogman » est un film qui prend le temps de raconter une histoire et un personnage. Si jamais vous pensiez trouver un film d’action à la Besson, ou qui ressemble aux productions Besson, vous pouvez passer votre chemin, car ce dernier est loin de ça. Alors dans un sens, « Dogman » est très classique lui aussi dans la façon qu’il va avoir de raconter son histoire, puisqu’il se pose comme un long interrogatoire fait de flashbacks, afin qu’on puisse découvrir la vie de son personnage, et tout ce qui a fait pour qu’il arrive à ce soir-là. On peut donc dire que « Dogman » a un côté cliché et déjà-vu.

Puis avec cela, le film, sans ses rebondissements et ce qu’il nous raconte, tient des grosseurs et des moments qui peuvent être tirés par les cheveux, notamment autour des événements qui se sont passé ce fameux soir chez Douglas.

Mais voilà, face à cela, Luc Besson assume totalement son idée et le lien qui unit le personnage à ses chiens, et plus loin encore, sans expliquer vraiment comment ça marche, en revenant sur l’enfance de son personnage, puis les grands évènements de sa vie, Luc Besson tisse une belle et bonne histoire qui sait nous tenir en intrigue et intérêt de bout en bout de film. Mieux encore, alors que je trouvais sur le papier que le film tenait des sujets très lourds mis tous ensemble, (handicap, travestissement, rejet de la société), le réalisateur, qui est aussi le scénariste de son film, arrive à écrire et raconter un personnage qui tient debout, et chacun des éléments évoqués plus haut trouve bien sa place au sein de cette histoire-là.

«  »Dogman« , en plus d’être prenant, est aussi touchant, pour ne pas dire émouvant. »

Ils trouvent même si bien leur place que « Dogman« , en plus d’être prenant, est aussi touchant, pour ne pas dire émouvant lors de certaines scènes qui restent en tête. D’ailleurs, du côté de sa mise en scène, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un film de Luc Besson inspiré comme celui-là. Après, là encore, tout n’est pas non plus parfait, et de ce côté-là aussi, le film a des lourdeurs et des moments qui manquent de subtilité, voire même un peu cliché. Mais sur l’ensemble du film, ce « Dogman » m’a emporté et j’ai franchement apprécié le voyage dans le passé de son personnage.

Personnage qui est d’ailleurs tenu par un acteur génial et démentiel, Caleb Landry Jones. Franchement, si « Dogman » est aussi bien, et surtout, s’il arrive à nous faire passer au-dessus des grosseurs de son histoire, c’est grâce à ce comédien qui donne tout ce qu’il a pour ce personnage plein de nuances et de complexité.

Luc Besson a pris une pause et la quasi faillite de sa boite de production le pousse aujourd’hui vers de plus petits films, et c’est peut-être ce qu’il lui fallait, car loin des films tout en effets spéciaux, Luc Besson revient à un cinéma qui en demande moins, et finalement, qui fait bien mieux. Surprise presque totale, avec son histoire d’homme en marge de la société qui raconte son histoire, le réalisateur livre son meilleur film depuis un sacré paquet d’années, et ça, c’était loin d’être gagné.

Note : 15/20

Par Cinéted

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.