avril 28, 2024

Annihilator – Ballistic, Sadistic

Avis :

Le monde du Thrash Metal est souvent trusté par ce que l’on appelle communément le Big Four, à savoir Metallica, Slayer, Megadeth et Anthrax. Pour autant, il existe une pléthore de groupes qui évoluent dans le même style, et qui ont tout autant de talent, mais qui sont un peu occultés. A titre d’exemple, on peut évoquer Annihilator. Groupe canadien formé par Jeff Waters au milieu des années 80, dès le premier album, la formation connait un joli succès, notamment grâce au titre Alison Hell. Par la suite, le groupe va connaître de gros changements de line-up, ce qui fait que depuis 1993, Jeff Waters enregistre toutes les guitares, la basse et le chant, et s’entoure de membres lors des tournées. Tout du moins sur une paire d’albums, avant de faire appel à divers chanteurs, dont Randy Rampage, déjà présent sur le premier album.

Annihilator est donc un groupe qui a beaucoup bougé ses lignes et dont seul Jeff Waters est le membre originel. Un membre qui prend beaucoup de place, mais qui a un certain talent, permettant alors au groupe de ne jamais disparaître, même lorsqu’il sort des albums douteux de reprises. Ballistic, Sadistic est le dix-huitième album studio du groupe, et il est dû quasiment uniquement à Jeff Waters, qui se fait aider par Fabio Alessandrini pour la batterie, et le guitariste Aaron Homma pour la cinquième piste. On pourrait presque dire que cet album est issu d’un One Man Band, et quand on voit la qualité du bousin, on ne peut qu’être impressionné par le talent du type, qui ne se fatigue jamais, à plus de cinquante piges. Quand on vous dit que le métal conserve, ce ne sont pas des paroles en l’air.

Le skeud débute avec Armed to the Teeth, et il pose de suite les bases. On est sur du Thrash pure souche, qui envoie la sauce et ne se fatigue jamais. On aura droit à un joli solo et le refrain rentre immédiatement en tête. A un tel point que l’on va avoir très mal à la nuque. Cela sera d’autant plus vrai avec The Attitude, qui délivre un refrain débile que l’on va se régaler de scander le poing levé. Et toute l’essence d’Annihilator est là. On en prend plein la tronche, ça va à deux mille à l’heure, sans jamais oublier la technique et la mélodie. Psycho Ward viendra faire écho à cela, avec un bon riff, une rythmique endiablée et un refrain qui se mémorise immédiatement. On relèvera même un petit côté Punk sur ce titre, et un break tout doux assez étonnant.

Après ce moment un peu plus calme qu’à l’accoutumée, le groupe retrouve sa rage avec I am Warfare, mais malheureusement, le titre manque un peu d’identité pour vraiment nous marquer et nous impacter. Ce ne sera pas le cas avec le très bourrin Out With the Garbage qui frappe fort et vite, armé en prime d’un refrain percutant. Puis Dressed up for Evil va finir terminer le boulot de cassage de nuque. Encore une fois, la rythmique ne s’arrête pas un seul instant et on va en prendre plein la tête. Sans compter sur un refrain qui se chante très facilement, avec une tête de vilain. C’est très addictif et c’est tout ce qui fait le charme de ce titre, et plus globalement de tout l’album. Riot est le morceau le plus court de l’effort, mais il est aussi celui qui respire le plus la rage.

One Wrong Move va être l’un des titres les plus intéressants de l’album, notamment parce qu’il possède une rupture étonnante qui laisse beaucoup de place à une grosse ligne de basse qui claque, et démontre que le groupe peut aussi se faire plus calme. Ce passage permet aussi de redémarrer sur les chapeaux de roues, mais en abordant une rythmique différente, octroyant alors un nouveau visage au titre. Puis Lip Service va venir nous cueillir via sa basse bien lourde qui ouvre pour un gros riff bien velu. On est de suite emporté par la rythmique et la mélodie qui va très vite, et permet presque un chant parlé à Jeff Waters. On est sur du Thrash old school qui fonctionne à plein régime. Enfin, The End of the Lie clôture parfaitement l’album, avec férocité et envie de retourner à la bagarre.

Au final, Ballistic, Sadistic, le dix-huitième album studio d’Annihilator, est une franche réussite, et il permet de montrer qu’il existe d’autres groupes fortiches dans le Thrash. Toujours debout après plus de trente ans de carrière, fournissant toujours des élans nerveux et une envie de frapper fort, Jeff Waters mérite tout notre respect, et cet effort est là pour le démontrer. Bref, une très bonne surprise.

  • Armed to the Teeth
  • The Attitude
  • Psycho Ward
  • I am Warfare
  • Out With the Garbage
  • Dressed up for Evil
  • Riot
  • One Wrong Move
  • Lip Service
  • The End of the Lie

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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