avril 28, 2024

The Bear Saison 2

D’Après une Idée de : Christopher Storer

Avec Jeremy Allen White, Ebon Moss-Bachrach, Ayo Edebiri, Lionel Boyce

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 10

Genre : Comédie, Drame

Résumé :

Carmy Berzatto, Sydney Adamu et Richie Jerimovich décident de rénover leur sandwicherie. Pendant les travaux, chacun poursuit son évolution personnelle, s’efforce d’assumer ses erreurs passées et de se fixer des objectifs. Bien sûr, la seule chose plus compliquée que la gestion d’un restaurant, c’est d’en ouvrir un, et l’équipe doit jongler avec la valse abrutissante des permis de construire et des entrepreneurs, en faisant preuve d’autant de finesse et d’inventivité qu’elle met d’habitude à la préparation des menus. Cette transition les oblige également à réfléchir davantage à la notion d’accueil. Pendant que toute l’équipe tente de trouver ses marques dans cette reconfiguration, et de se dépasser, techniquement et humainement, chacun redécouvre le sens du mot service, que ce soit à celui des convives ou les uns envers les autres.

Avis :

Si les séries qui évoquent la médecine ou la police sont très (trop ?) nombreuses, il n’en va pas de même avec le domaine de la cuisine. En effet, peu de séries se sont lancé dans l’enfer de brigades de grands restaurants, ou tout simplement dans la difficulté d’ouvrir un restaurant, tenant lieu de fil conducteur autour d’une passion dévorante. C’est ce qu’a choisi de faire Christopher Storer avec The Bear, série américaine destinée à Hulu et disponible chez nous via Disney+. La première saison fut un franc succès, évoquant la famille dysfonctionnelle des Berzatto, mais aussi la complexité de faire fonctionner un restaurant dans Chicago autour d’une brigade hétéroclite qui ne maîtrisait pas forcément toutes les techniques culinaires. Vive, parfois même excessive dans son rythme criard, The Bear s’était imposée comme une excellente série. Mais qu’en est-il de la deuxième saison ?

Ajoutant deux épisodes supplémentaires par rapport à la saison précédente, on va suivre ici une tout autre aventure, puisque le restaurant va fermer pour un nouveau projet, celui de devenir un lieu exceptionnel, où la cuisine rivalise avec tous les établissements étoilés. Pour se faire, il faut trouver des financements, tout rénover et passer des tests afin d’avoir les autorisations pour ouvrir à la bonne date. Ainsi, cette deuxième saison va garder son rythme effréné, mais non pas pour servir des plats, mais pour ouvrir dans les temps, avec toutes les galères que cela impose. De ce fait, on va suivre les personnages dans leur tâche respective, à savoir ceux qui doivent réparer le restaurant, ceux qui doivent apprendre les bases de la cuisine et du service, et ceux qui doivent trouver de nouvelles recettes afin de se démarquer. Bref, tout cela est très riche et il ne faut pas s’éparpiller.

C’est sans doute pour cela que The Bear s’accommode de deux épisodes en plus, et va suivre plus précisément certains personnages en fonction de l’épisode. Ainsi, on aura un épisode sur Marcus, qui se charge des desserts, qui va partir à Copenhague pour apprendre les rudiments auprès d’un spécialiste. On va aussi se rapprocher de Richie, qui a un caractère explosif, mais qui va devoir noyer son égo pendant un stage dans un grand restaurant où il va lustrer des fourchettes. On verra aussi l’évolution de Tina, qui va découvrir qu’elle a du talent et que les autres l’aiment. Bref, de façon intelligente, sans jamais tomber dans la surenchère ou le pathos, la série travaille aussi bien son suspens sur l’ouverture du restaurant que sur le devenir des personnages, qui évoluent tous dans le bon sens. Et bien évidemment, les rôles majeurs ne seront pas oubliés.

Carmen sera au cœur de toutes les attentions, car il se met une pression d’enfer, tombe amoureux, mais découvre que sa vie tumultueuse ne peut souffrir d’une moindre distraction. Cela va rajouter du drame à l’ensemble, où le caractère autodestructeur du « héros » va devenir un poids pour tout le restaurant. Sydney va devoir réapprendre à goûter des éléments simples pour établir un menu cohérent et original. Elle sera confrontée à son père qui s’inquiète pour elle, mais aussi à son égo démesuré qui prend un peu trop de place, au point de ne laisser aucune place aux autres. Mais le plus fort dans cette seconde saison, c’est finalement tout le travail autour des personnages tertiaires, ceux qui semblent moins importants et qui pourtant vont prendre de l’ampleur, à l’image de Fak, le réparateur, ou encore de Natalie, la sœur, qui sera une aide incommensurable.

Finalement, plus loin que la vie de brigade ou les galères de la restauration, The Bear est avant tout une histoire de famille. Une famille composite, faite de frères, de sœurs, de cousins et d’amis proches qui vont tous se soutenir pour porter le projet du restaurant. Et on va se rendre compte que tout ce petit monde, même s’il a du mal à communiquer, s’aime, jusqu’à parfois se déchirer. Marcus découvre que son stage à Copenhague est celui qu’a suivi Carmen avant de décrocher son étoile. Richie se rend compte que s’il est impulsif, c’est parce qu’il ne s’aimait pas et il va découvrir que son cousin lui offre ce stage parce qu’il croit en lui. Il y a vraiment un sentiment de bienveillance qui circule entre tous ces personnages, qui passent pourtant plus de temps à s’engueuler qu’autre chose.

Le point d’orgue est le sixième épisode, le seul qui dépasse du cadre des trente minutes, qui est un gros flashback d’un repas de Noël chez les Berzatto. Frénétique, bruyant, épuisant, il montre une famille dysfonctionnelle qui se cristallise autour de la mère, à moitié folle, mais qui ne sait pas comment dire aux autres à quel point elle les aime. Une façon maline de montrer que les défauts se transmettent d’une génération à une autre, malgré tous les efforts que l’on peut faire pour les masquer. Un épisode porté par un casting de zinzin, avec Oliver Platt, Jamie Lee Curtis, Jon Bernthal ou encore Bob Odenkirk et Sarah Paulson, rien que ça ! Et sans compter les prestations dingues de Jeremy Allen White et Ebon Moss-Bachrach.

Et si l’on délaisse un peu le scénario pour regarder du côté de la technique, on va se rendre compte que The Bear est tout simplement magistral. L’aspect frénétique se ressent dans une mise en scène très vive, avec de nombreuses coupures, mais qui font sens et permettent aux spectateurs de se sentir au milieu des disputes et autres conversations. Pour autant, dans les moments intimes, la mise en scène se fait plus calme, plus proche des visages et des expressions. Il suffit de voir le premier dialogue entre Carmen et Claire, dans une supérette, pour s’en rendre compte. De plus, la série essaye des choses, comme ce gros plan-séquence sur le dernier épisode, qui va se briser au moment où tout dérape. C’est bien fichu et très intelligent. Et que dire que la BO, qui est magistrale, avec du REM et même du AC/DC.

Au final, cette seconde saison de The Bear est tout simplement incroyable. Mêmes il l’on ne verse pas dans la cuisine et la restauration, il est difficile de résister à cette bande d’amis qui se rend coup pour coup par amour. Il y a un vrai amour des personnages, personne n’est laissé sur le bas-côté, et chacun a ses défauts, ses démons et ses envies d’en sortir grandi. A la fois touchant et drôle, parfois agaçant et frénétique, The Bear nous fait ressentir une empathie folle pour tout ce petit monde, et on ne demande qu’une chose, rester un peu plus près de cette ambiance folle et tendue.

Note : 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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