avril 30, 2024

Kansas – The Absence of Presence

Avis :

La longévité d’un groupe est souvent synonyme de qualité. Il faut dire qu’il serait étonnant qu’un groupe de rock puisse sortir des albums pendant plus de quarante s’il était mauvais et écouté par peu de personne. De ce fait, on peut clairement se dire, même si ce n’est pas dans nos goûts, qu’une formation qui dure dans le temps fait bien son taf. C’est un peu le cas de Kansas, fondé en 1973, et qui continue de sortir des albums, cinquante ans plus tard. Alors certes, le line-up a forcément changé, avec notamment un décès et des départs, notamment du chanteur Steve Walsh, mais on compte encore le batteur et le guitariste comme membre d’origine, qui continuent de porter Kansas. The Absence of Presence est le seizième effort studio du groupe américain, et on pourrait croire à du soft rock vaguement prog, mais on va être très surpris.

La première surprise va provenir du premier morceau, qui reprend le titre de l’album. Longue plage fleuve de plus de huit minutes, on va y retrouver l’essence même de Kansas avec un très joli violon qui n’est pas sans rappeler celui du regretté Robby Steinhardt. Le mélange avec le piano et les guitares permet au titre de tenir une belle introduction avant de se calmer et de laisser le champ libre au chant. C’est doux, c’est beau, et c’est surtout construit de façon à nous emporter dans une sorte de voyage onirique. On ne voit pas passer le temps, et c’est dans ce titre que le côté Prog prend tout son sens. L’autre surprise va arriver avec Throwing Mountains qui va pousser les guitares sur des riffs assez agressifs, à la limite du Hard Rock.

Bien évidemment, tout cela se calme avec l’arrivée du violon et de la voix cristalline du chanteur, mais le titre est relativement nerveux, et joue avec tous les instruments, du solo de violon à celui de guitare, ne perdant jamais le rythme. Quand on sait que guitariste et batteur ont dépassé les 70 piges, ça force un peu le respect. Même avec Jets Overhead, le groupe se joue des codes du Rock et du Prog, avec un savant mélange de guitares et de violons, tout en y ajoutant un clavier qui vient donner de l’épaisseur. C’est très plaisant, et le solo qui oscille entre le claviériste et le violon est vraiment réussi. Sans compter qu’il précède un autre solo, celui de la gratte, qui est un peu cours, mais démontre tout le talent de Rich Williams.

Même dans les interludes le groupe est bon, puisque Propulsion 1 envoie du bois et délivre un rythme très dansant qui donne une furieuse envie de se lancer dans la suite. Et Memories Down the Line de calmer le jeu et de se faire plus touchant. Là encore, la formation américaine arrive à ses fins avec une construction simple mais terriblement efficace, qui compte beaucoup sur son piano et son refrain pour rester dans nos têtes. Circus of Illusion sera peut-être un peu en deçà du reste, même si on est dans de la haute qualité. Il faut dire que le côté Prog est bien poussé et il manque peut-être un élément marquant au sein du morceau, comme un refrain plus marqué, plus puissant. En l’état, on fait face à un bon morceau, mais qui fait un peu bouche-trou. Mais la donne change avec le titre suivant.

Animals on the Roof est plus « puissant » et fleure bon les années 70/80, aussi bien dans sa construction, sa rythmique et sa mélodie. La guitare est assez nerveuse et on sent que le titre ne demande qu’à partir vers des rythmes plus endiablés. Difficile alors de ne pas succomber à l’envie de bouger la tête en rythme, et le morceau fait partie des meilleurs de l’album. Quant à Never, il convoque à la ballade obligatoire. Est-ce un mal ? Pas vraiment, puisque le morceau est réussi, il nous touche, et le refrain rentre immédiatement en tête. Kansas sait y faire avec ce genre de titre (Dust in the Wind, forcément). Enfin, avec The Song the River Sang, Kansas fait un peu une synthèse de son style et délivre un très bon morceau qui donne envie de se replonger, encore une fois, dans cet album.

Au final, The Absence of Presence, le dernier album en date de Kansas, est une vraie réussite, d’autant plus que l’album ne se repose pas sur ses lauriers. A la fois touchant et nerveux, laissant du champ libre à tous les instruments et baignant dans un Rock gentiment progressif, on peut dire que les américains n’ont pas perdu de leur superbe et cela fait vraiment chaud au cœur.

  • The Absence of Presence
  • Throwing Mountains
  • Jets Overhead
  • Propulsion 1
  • Memories Down the Line
  • Circus of Illusion
  • Animals on the Roof
  • Never
  • The Song the River Sang

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.