juin 17, 2025

Denied – The Decade of Disruption

Avis :

Jaquette dégueulasse, écriture aux couleurs criardes, pas de doute, Denied semble bien être un groupe de Thrash un peu fauché. Formé au début des années 2000, les suédois vont rapidement sortir un premier effort, 7 Times Your Sin, en auto-édition. Trois ans plus tard sort alors New Army for the Old Revolution, toujours de façon indépendante, et ce n’est qu’en 2013 que la formation arrive à trouver un label avec Sliptrick Records et peut alors sortir Let Them Burn. Le contrat durera jusqu’en 2018 et la sortie de Freedom of Speech, avant de partir chez Sweea Records pour The Decade of Disruption qui nous préoccupe aujourd’hui. Première plongée dans l’univers du groupe, on va y trouver à boire et à manger. Il faut dire que les suédois ne savent pas trop quoi choisir entre Thrash et Heavy, et il en résulte des choses… surprenantes.

Tape dans le gras

Quand on balance l’album, la première chose qui vient à nos oreilles est Throwing Bones et des riffs très agressifs et ultra rapides. Le morceau est assez brutal dans son introduction et dans son final, qui démontrent la vocation Thrash du groupe. Malheureusement, tout cela sera parasité par un refrain tout pourri, qui lorgne du côté d’un vieil Heavy des familles, qui ne s’allie pas du tout avec le Thrash recherché. Pour autant, même si on ressent une certaine dichotomie dans le titre, on a envie d’aller un peu plus loin pour voir ce que donne le reste. The Beast va frapper fort, mais va avoir les mêmes défauts que ceux cités précédemment. Le titre manque d’un refrain percutant et catchy. En l’état, on reste sur quelque chose de passable, de sympathique, mais qui manque de mordant et de liant. Un liant entre couplet et refrain qui semble absent.

On ressent aussi certaines influences au sein du groupe, comme Metallica par exemple, avec les riffs de Enter the Wolf, même si cela manque cruellement de cohérence dans les liaisons entre différents riffs. La noirceur de l’ensemble l’emporte tout de même, et on aura même droit à quelques petites surprises, comme Walk you Through the Darkness. Le titre est bien construit, les paroles sont assez sombres et il réside dans le cœur du morceau une certaine sombreur qui fait plaisir. On passera volontairement sur les petits passages en voix de tête qui sont hors contexte, ou encore sur l’ajout d’un clavier qui n’apporte rien du tout à l’ensemble. Freedom Reign aura moins de violence que les autres titres, mais il restera plaisant et surtout le plus accessible de tout l’effort. On peut aussi citer le puissant Undergang, long de huit minutes et qui tient bien la route.

Faire des choix

Comme dit auparavant, on sent que le groupe est divisé entre deux styles qui pourraient se conglomérer, mais malheureusement, ça ne marche pas vraiment. Les riffs agressifs en mode Thrash sont très efficaces sur les débuts, mais ils ne tiennent pas sur la durée, le groupe préférant sans cesse revenir à du Heavy assez classique dans les refrains. On retrouve cela sur les titres Throwing Bones ou encore The Beast, mais pas seulement. What If souffre aussi de ce décalage, même si c’est moins prégnant que pour le reste. Le souci vient principalement de la voix du chanteur, qui manque de tessiture et ne semble pas capable de pousser un peu plus fort, voire même de growler. C’est dommage, cela aurait donner une autre dimension aux différents titres. Sans compter sur certaines paroles un peu débiles, à l’image de What If, s’il ne faut en garder qu’une.

Mais l’autre gros problème de cet album, c’est qu’il y a deux titres qui n’ont rien à y faire. Le premier à venir dans l’effort est Hey Let’s Go. Déjà, rien que la nomination du morceau laisse rêveur, mais le résultat est effarant. On nage dans un mélange dégoulinant de Hard Rock à tendance radiophonique et il n’y a rien à sauver dans ce titre. Même la rupture entre le refrain et le pré-chœur est complètement pétée. Mais le pire viendra de l’avant-dernier titre, We Play Rock’n’Roll. Car déjà, non, tu ne fais pas du rock’n’roll. Mais en plus de ça, rien ne viendra sauver le titre d’une chute abominable. C’est long, c’est mal branlé, ça n’a aucune cohérence avec le reste de l’album, qui n’a finalement aucun fil rouge à suivre. Au bout d’un moment, il faut faire des choix, au risque de s’éparpiller et de faire n’importe quoi…

Au final, The Decade of Disruption, le dernier album de Denied, est un objet étrange qui manque de beaucoup de choses. On sent que le groupe a diverses références, et il n’arrive pas à les conjuguer. Le Heavy ne colle pas avec les riffs agressifs Thrash et le chant manque de nuances pour être suffisamment polyvalent. Il en résulte un effort qui déroute et laisse un peu sur le côté, n’arrivant jamais à trouver un juste équilibre. Sans être une purge, on reste sur un album très moyen et sans grande personnalité.

  • Throwing Bones
  • The Beast
  • Enter the Wolf
  • Hey Let’s Go
  • Walk You Through Darkness
  • What If
  • Freedom Reign
  • We Play Rock’n’Roll
  • Undergang

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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