avril 26, 2024

Orbit Culture – Nija

Avis :

On le répète très souvent, mais c’est un fait avéré, les pays scandinaves arrivent toujours à nous pondre des groupes de Métal surprenants et intéressants. Fondé en 2013, Orbit Culture ne va pas perdre trop de temps avant de proposer un premier album en 2014. Si les retours sont plutôt bons, on reste tout de même dans quelque chose d’assez classique. Pour autant, plus les années passent, et plus le groupe semble se bonifier avec le temps. En 2016, le deuxième album, Rasen, est mieux accueilli que le premier. Et quatre ans plus tard, c’est au tour de Nija de voir le jour, et là encore, les critiques sont dithyrambiques, mettant en évidence la montée en puissance du groupe. D’ailleurs, Nija marque un petit tournant dans la carrière de la formation, notamment dans les genres mélangés, permettant à Orbit Culture d’avoir un son unique.

Cela ne se sent pas forcément dès le premier morceau. At the Front est un titre relativement court, percutant, et qui fait étalage de tout le savoir-faire Death du groupe. Le growl est parfaitement maîtrisé, et les riffs sont addictifs, donnant une forte envie de se casser la nuque. Mais la réelle puissance de la formation nait avec North Star of Nija. La rythmique est diabolique et balance la sauce dès le démarrage. On pourrait presque croire à Rise of the North Star dans le riffing. L’alternance du growl et du chant clair permet aussi de trouver une belle ambivalence. Tout comme le refrain, plus doux, qui confère au titre un résultat hybride. Car si l’on pourrait croire, au début, être en présence d’un pur Death mélodique, on se retrouve aussi avec des inserts Indus et quelques mouvements Groove qui sont fort appréciables.   

Et finalement, c’est bien là que le groupe trouve sa meilleure combo, en combinant plusieurs genres pour avoir une réelle identité. Day of the Cloud en est la preuve, avec son introduction qui fait très industriel et son refrain en chant clair qui lorgne plus vers de l’alternatif. Même Behold va cultiver cette espèce de zone obscure dans les genres, avec un démarrage qui ressemble à du In Flames, pour ensuite partir vers quelque chose de plus violent. Le groupe trouve constamment le bon équilibre pour nous surprendre et nous percuter dans un délicieux melting pot. Open Eye sera plus brut de décoffrage, mais il offre toujours cette sorte de dichotomie entre des passages plus accessibles et des moments qui fracassent bien des têtes. Mirrorslave sera du même acabit, tout en jouant sur d’autres nuances et se permettant de durer un peu moins longtemps.

Le seul titre qui est un peu en dessous des autres reste Nensha. Au départ, on pourrait croire à un titre un peu shamanique, avec une rythmique lourde et redondante, mais très vite, on va se rendre compte que le morceau manque de finesse et joue constamment sur un rythme ultra véloce, mais qui annihile toute mélodie. C’est bien simple, on n’entend pas grand-chose et il s’agit-là du titre le moins intéressant de l’album. Rebirth viendra redorer le blason du groupe, avec un long titre maîtrisé de bout en bout, jouant constamment avec les sous-genres et les voix. Un vrai gros morceau de bravoure. Quant à The Shadowing, on retrouve un peu cette volonté de créer de la vitesse sans trop se soucier de la mélodie, mais rapidement, le groupe trouve des arrangements qui viendront adoucir tout cela, notamment dans les refrains.

Au final, Nija, le dernier album en date d’Orbit Culture, est une vraie belle réussite, qui arrive à surprendre à chaque écoute et sur chaque plage. Oscillant constamment sur des dérives différentes, c’est dans l’hybridation que la formation se révèle et trouve une véritable identité. Si on peut regretter une paire de morceaux moins forts (la faute à une plongée grotesque dans une rapidité sans mélodie), il n’en demeure pas moins que Nija est un objet massif, puissant et bourré de subtilités. Jusqu’aux paroles, qui abordent des sujets de société importants, ce que tout groupe de Métal devrait faire. Bref, une jolie surprise.

  • At the Front
  • North Star of Nija
  • Day of the Cloud
  • Behold
  • Open Eye
  • Mirrorslave
  • Nensha
  • Rebirth
  • The Shadowing
  • Set us Free

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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