Avis :
Originellement baptisé The Dragonslayer Project entre 2007 et 2010, ce n’est qu’à partir du premier album, Legends, que le groupe va adopter Dragony. Porté par Siegfried Samer dont le surnom est Dragonslayer, ex chanteur de Visions of Atlantis, le groupe va faire assez rapidement ses preuves en sortent leur deuxième album chez Limb Music. L’accueil est plutôt bon, et le groupe continue son petit bonhomme de chemin, avec des EP et des singles. La formation, stable depuis 2012, va changer de label en 2021, en signant chez Napalm Records pour leur quatrième effort, Viribus Unitis. Pochette grandiloquente, textes qui lorgnent vers la fantasy, on sait que l’on va nager en plus Power. Est-ce un mal pour autant ? Non. Cependant, il s’agit-là d’un genre complexe et qui doit bénéficier d’une production solide. Est-ce le cas ? Là, on est un peu plus mitigé.
Le skeud débute avec une reprise du Beau Danube Bleu, ce qui est assez classique dans le Power. Cela annonce une certaine grandiloquence, une volonté de grandeur, que l’on va vite retrouver dans Gods of War, le deuxième titre. Relativement maîtrisé, sans grande surprise, le titre allie à merveille les riffs rapides et les nappes de synthé pour produire une mélodie intéressante. Le chant clair s’accorde parfaitement à l’ensemble, et les refrains, fédérateurs avec les back-up, permettront de donner du volume au titre. Mais il reste un poil trop classique pour vraiment nous accrocher. On sera plus attentif à Love You to Death. Plus construit, moins uniforme, le titre gagne surtout ses galons avec un refrain mémorable qui rentre immédiatement en tête. Ajoutons à cela une mélodie accrocheuse et le tour est joué. Alors oui, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais ça reste efficace.
Par la suite, si les morceaux seront plutôt sympathiques, on restera dans quelque chose d’assez classique. Le groupe ne sort pas vraiment de sa zone de confort, et c’est un poil dommage. Par exemple, Magic est agréable, mais ne reste pas vraiment en tête, et démontre même les faiblesses du chanteur sur certains moments. Et Darkness Within aura beau être un peu plus sombre, avec des riffs plus lourds, rien ne viendra nous bousculer, ce qui est dommage. On sent tout le potentiel, mais ça reste trop simple. On retrouvera une bonne énergie avec A.E.I.O.U avec la participation de Georg Neuhauser, le vocaliste de Serenity. Le titre est plus inspiré, avec notamment de jolies nappes de clavier qui viennent apporter un côté eighties pas désagréable. Après, encore une fois, ça reste très, trop, simpliste pour vraiment convaincre.
Par la suite, on va avoir droit à de la grandiloquence, de jolies envolées lyriques et instrumentales, mais rien de vraiment marquant. En fait, le gros problème de Dragony, c’est sa volonté de rester dans un style qu’il connait par cœur et qu’il ne veut pas quitter. La prise de risques est trop minime. On ressent cela avec Golden Dawn, ou même Viribus Unitis, malgré son aspect fédérateur et sa grosse production. On lui préfèrera largement Made of Metal (Cyberpunk Joseph) et qui évoque les meilleures heures du Night Flight Orchestra, avec un aspect futuriste en plus. Certains diront que ça fait ringard, mais ça reste bien fichu et ça donne une bonne pêche. Tout comme le refrain qui demeure un vrai petit bonheur.
Néanmoins, par la suite, on retombe sur des morceaux qui sont bons, mais qui ne sortent pas de l’ordinaire. Battle Royale manque clairement d’impact. Quant à Legends Never Die, c’est un titre taillé pour vendre l’album. Accessible tout en étant rapide, doux tout en gardant des riffs assez gras, on navigue en terrain connu et tout est fait pour plaire au maximum. Il s’en dégage d’ailleurs une bonne humeur communicative, malgré son côté presque naïf. Et le groupe de conclure son album avec un morceau dans sa langue maternelle, mais qui n’apporte rien, si ce n’est un sourire masqué.
Au final, Viribus Unitis, le dernier album des autrichiens de Dragony, est un bon moment. On ne peut clairement pas dire qu’il s’agisse là d’un album raté, bien au contraire. Assez concis pour du Power, très accessible, le groupe fournit un album qui est très sympathique, mais qui manque d’impact et qui oublie de sortir de sa zone de confort. En l’état, il s’agit donc d’un effort sympathique, mais qui aurait pu être tellement mieux avec plus de choix osés…
- On the Blue Danube
- Gods of War
- Love you to Death
- Magic
- Darkness Within
- A.E.I.O.U feat Georg Neuhauser
- Viribus Unitis
- Golden Dawn
- Made of Metal (Cyberpunk Joseph)
- Battle Royale
- Legends Never Die
- Haben Sie Wien Schon Bei Nacht Gesehn
Note : 14/20
Par AqME