novembre 8, 2024

Obscura – Diluvium

Avis :

La vie d’un groupe de musique est toujours plus ou moins tumultueuse. Entre les différends au sein des membres, l’éloignement des familles lors des tournées, les correspondances artistiques, il faut vraiment trouver un juste milieu et une entente osmotique pour qu’un groupe puisse garder son line-up durant de longues années. Et ce n’est pas forcément le cas pour Obscura. Groupe allemand fondé en 2002, la formation va connaître de très nombreux changements de line-up, ne gardant finalement qu’un seul membre depuis ses débuts, le guitariste Steffen Kummerer. Un line-up qui va se stabiliser très tardivement, puisque pour l’instant, depuis 2014, personne n’a bougé. Mais comme pas moins de dix-huit personnes ont tourné au sein du groupe et l’ont quitté, on ne sait pas trop si cette entente va durer. Mais finalement, qu’importe, puisque le groupe est toujours vivant et propose avec Diluvium son cinquième effort studio et le deuxième avec la formation actuelle. Officiant dans un Death Métal rugueux et très technique, Obscura ne va pas trop changer sa recette gagnante depuis Omnivium, même si on va sentir ici une vraie orientation vers un Death plus progressif, jouant avec les mélodies, les instruments et les ambiances. Car oui, le groupe teuton va distiller des petits points d’accroche pour faire de cet album une belle réussite.

Le skeud débute avec Clandestine Stars et on va vite rentrer dans le vif du sujet. Double-pédale, riffs assassins, chant en growl ultra puissant et agressif, grosse variation au sein des grattes qui proposent un travail de malade, pas de doute, on nage en plein délire Death Technique, et cela malgré un refrain avec une voix arrangée particulièrement dégueulasse. Cependant, cela permet d’instaurer une ambiance particulière, presque malsaine et éthérée au sein d’un maelström de violence. La partie solo du morceau est tout simplement incroyable, enchainant des variations de tempo foudroyantes et surtout, laissant beaucoup de place à la ligne de basse. Cela se vérifie aussi avec Emergent Evolution et son démarrage presque christique où l’on se croit dans une église. Bon, il n’en faudra pas longtemps au groupe pour revenir à ses fondamentaux et proposer un Death très marqué, presque trop classique, mais exécuté avec amour et envie de faire bouger les foules tout en s’employant à délivrer une ambiance un peu glauque. On retrouve ici le chant transformé dans le refrain, on retrouve une grosse ligne de basse et tous les ingrédients qui ont fait la réussite du premier titre. Avec Diluvium, le morceau éponyme de l’album, on se retrouve vers quelque chose de plus technique, de plus complexe dans la mélodie, qui lorgne beaucoup plus vers un Death Métal Progressif et c’est vraiment costaud. Techniquement, les mecs sont de vrais tueurs et imposent le respect. Le refrain, très lourd et s’éloignant de cette voix aérienne trop métallique, fait très Black et montre aussi une nouvelle facette de la formation. Le côté Prog se vérifiera aussi avec Mortification of the Vulgar Sun, un titre plus long, plus construit et qui impose surtout une ambiance plus marquée, bien plus sombre.

Pour la deuxième moitié, le groupe va continuer sur sa lancée et proposer des titres toujours aussi complexes mais relativement accessibles. Ethereal Skies reprend cette voix limite pénible dans les refrains dans un jeu de questions/réponses avec le growl du chanteur, mais ce qui marque le plus, c’est l’apparition de violons qui viennent apporter un aspect doux inattendu dans le titre. Le solo va d’ailleurs s’en inspirer pour proposer quelque chose de moins brutal et de plus aérien (quoi de plus normal avec un titre qui comporte le mot skies). Convergence est le titre qui a le démarrage le plus canon. Une petite guitare sèche qui laisse ensuite la place à des riffs ultra rapides et à une basse qui claque tranquillement, faisant poids dans la mélodie. En attaquant Ekpyrosis, on peut s’attendre à quelque chose d’assez classique dans ce que fait le groupe. Cependant, le morceau va rapidement surprendre avec ses changements de rythmiques et son solo absolument dantesque. C’est rythmé, très rapide, mais c’est aussi mélodieux, chose que certains groupes oublient pour ne montrer que de la violence pure. The Seventh Aeon est un titre un peu plus calme que les autres, même s’il demeure puissant, et avec The Conjuration, on rentre dans un morceau très grandiloquent, très sombre et qui pourrait presque nous faire croire que c’est du Black, tout du moins dans son introduction sauvage. Enfin, le plus gros du travail réside dans An Epilogue to Infinity et ses riffs impeccables qui donnent de suite envie de headbanger dans tous les sens. Un titre dense et puissant qui clôture à merveille cet excellent album, avant une légère pause avec A Last Farewell qui sera une outro toute timide.

Au final, Diluvium, le dernier album en date d’Obscura, est une franche réussite. Si le groupe propose souvent la même recette, à savoir de gros riffs bien lourds, un growl profond, une basse très marquée et une double-pédale omniprésente, il arrive à proposer de belles ambiances et surtout à ne pas s’enfermer dans une rythmique identique. Ce cinquième effort prouve, si besoin l’en est, que dans le Death Technique, Obscura tient une place de choix.

  • Clandestine Stars
  • Emergent Evolution
  • Diluvium
  • Mortification of the Vulgar Sun
  • Ethereal Skies
  • Convergence
  • Ekpyrosis
  • The Seventh Aeon
  • The Conjuration
  • An Epilogue to Infinity
  • A Last Farewell

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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