mai 2, 2024

Meg Rising

Titre Original : Megalodon Rising

De : Brian Nowak

Avec Tom Sizemore, Wynter Eddins, Freda Yifan Jing, O’Shay Neal

Année : 2021

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur, Action

Résumé :

Le plus grand prédateur aquatique de l’histoire, que l’on croyait éteint depuis 2 millions d’années, refait surface. L’armada de navires de guerre modernes envoyés pour le détruire s’avère inefficace. Ce gigantesque mégalodon n’a rien perdu de son incroyable instinct tueur et combatif dont la nature l’avait doté…

Avis :

Fondée en 1997, la boîte de production The Asylum a commencé doucement, avec au départ des intentions louables, pour donner de l’argent à des cinéastes afin qu’ils fassent leur film d’horreur. Ainsi, et contre toute attente, on peut retrouver le nom de Stuart Gordon avec King of the Ants, qui fut l’une des premières productions estampillées The Asylum. Par la suite, la boîte s’est spécialisée dans un genre bien précis, le mockbuster. Il s’agit de l’inverse d’un blockbuster, c’est-à-dire un budget riquiqui, mais qui reprend les éléments des gros films hollywoodiens. Et forcément, d’en faire des pastiches horribles, avec des effets spéciaux dégueulasses. On pense bien évidemment à Transmorfers ou encore Atlantic Rim. Des films qui puent le cynisme à plein nez, mais qui vont trouver un public avide de navets et autres films totalement improbables.

Suite à ces succès (toutes proportions gardées) inattendus, la boîte de production va alors se lancer dans les films de monstres, avec des requins géants qui vont se friter avec d’autres créatures sortis d’un esprit hautement dérangé. On aura alors droit à des pieuvres géantes, des crocodiles gargantuesques et des piranhas qui ont visiblement très faim. Lorsqu’en 2018, En Eaux Troubles voit le jour avec Jason Statham, ce fut du pain béni pour The Asylum, qui ne va pas vraiment se forcer pour remettre en avant son animal fétiche, le mégalodon. Ainsi donc, en 2021 sort Meg Rising, où des requins géants préhistoriques vont s’en prendre à une flotte chinoise, aux prises avec une flotte américaine. Il en résultera une catastrophe cataclysmique, qui doit ses mauvais points non seulement aux effets spéciaux dégueulasses, mais surtout à un scénario indigent et une mise en scène toute plate.

« Le pitch est tout simplement imbuvable. »

Le film débute d’une manière assez étrange, puisqu’on va rentrer dans un navire de guerre chinois qui veut brouiller les télécommunications américaines. Manque de bol pour eux, ils se font attaquer par un gros requin qui va couler leur bateau. Car oui, visiblement, comme on est dans les eaux américaines, le requin prend parti. Par la suite, la marine de l’oncle Sam reçoit un signal de détresse provenant dudit bateau chinois, où il y a une survivante. Elle avoue alors les intentions de son général, mais une autre flotte chinoise arrive et menace de déclencher une guerre si la survivante ne leur est pas remise. Sauf que les mégalodons (parce qu’il y en a trois) ont leur mot à dire, et vont s’en donner à cœur joie avec la flottille chinoise et la base navale américaine. Il va donc falloir s’allier pour s’en sortir.

Le pitch est tout simplement imbuvable. Les scénaristes ont cru bon de jouer sur les thématiques de la guerre froide pour instaurer une troisième menace qui force deux pays ennemis à s’entraider dans cette lutte. Sauf que bon, placer le requin géant comme ennemi commun dans une eau peu profonde, on se font royalement de la gueule du monde. D’autant plus que lesdits squales n’interviennent que très peu dans le film. En cumulé, sur l’heure et quart que dure le film, on doit les voir une dizaine de minutes à tout casser. Le reste du temps, on a droit à des discussions entre militaires, qui essayent de trouver la meilleure façon de s’en sortir sans déclarer une guerre. Sauf qu’entre l’officier qui veut passer par-dessus bord la rescapée, la colonel qui a du mal avec les ordres, et son supérieur qui se tape un délire avec les requins et un drone, on n’est pas sorti de l’auberge.

« Le cynisme n’en devient que plus triste. »

Bien évidemment, le scénario est d’une nullité sans faille, et il faut rajouter à cela des attaques de requins sporadiques qui ne servent absolument à rien, si ce n’est à tenter de mettre de l’action. Une action déplorable où l’incohérence est maître de maison. Outre des tirs inutiles sur des bestioles qui semblent indestructibles, on notera que les squales peuvent nager sur le bord des plage (il faut croire qu’aux États-Unis, on n’a plus pied au bout de deux mètres dans la flotte), et que lorsqu’ils attaquent une base navale, non seulement ils coulent des destroyers, mais ils peuvent aussi mettre à mal des bâtiments qui se situent plusieurs mètres sur terre. Le film fait fi de toute cohérence, et n’arrive jamais à faire autre chose que ce que propose Asylum depuis vingt ans maintenant. Le cynisme n’en devient que plus triste.

Et puis il faut aussi composer avec la mise en scène qui ne parvient jamais à cacher la misère. Si d’extérieur, on a droit à de grands bateaux, les scènes d’intérieur évoquent rapidement un vieux bateau de pêche. Les décors sont minimalistes, à l’image des costumes qui proviennent certainement d’un magasin de farces et attrapes. Il faut conjuguer cela avec des champs/contre-champs mollassons, où les dialogues insipides se succèdent sans temps mort. Et le pire dans tout ça, c’est de se dire que c’est l’un des derniers films de Tom Sizemore, où il semble à la fois très malade et complètement saoul. Une prestation qui n’est pas à la hauteur du comédien, mais qui rejoint parfaitement l’ambiance générale du film, avec d’autres acteurs complètement à la ramasse. Certes, on est dans du Asylum, mais tout de même, ne sommes nous pas en droit d’en attendre davantage ?

Au final, sans surprise, Meg Rising est une énorme bouse qui ne mérite même pas que l’on s’y attarde un quart de seconde. Avec un scénario incohérent et d’une bêtise crasse, doté d’une mise en scène plate et sans relief, et prônant encore et toujours des effets spéciaux dégueulasses, on se retrouve face à un film où le cynisme règne en maître, avec un Tom Sizemore qui avait besoin de payer quelques factures. Mais le pire dans tout ça, c’est que ce n’est même pas drôle, malgré des chinois qui parlent vietnamiens et des requins qui semblent bien attirer le côté asiatique. Oui, on a droit aussi à quelques fulgurances racistes. La honte.

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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