avril 25, 2024

Gwar – The Blood of Gods

Avis :

Gwar est un groupe de « métal » américain assez particulier. En effet, si le mot métal est entre guillemets, ce n’est pas pour rien, puisque la bande a souvent changé de registre au cours de sa carrière. Allant du Punk au Death en passant par la case Heavy ou Doom, Gwar ne se limite pas à un seul genre. Pensé à la base comme une première partie costumée du groupe Punk Death Piggy, les membres se sont rapidement aperçus que les gens venaient essentiellement pour cette première partie, et cela donna naissance à Gwar au milieu des années 80. Prestations scéniques costumées et outrancières, le groupe, malgré de nombreux changements de line-up, a toujours tenu bon et The Blood of Gods est le quatorzième effort du groupe. Un album réussi sur quasiment tous ces points, avec de beaux changements de registre.

L’album débute avec War on GWAR est le moins que l’on puisse dire, c’est que ce démarrage est fort attrayant. Piochant du côté du Doom à la Black Sabbath, ce long titre est une franche réussite, qui prouve tout le savoir-faire technique des américains. Derrière leurs costumes gigantesques qui sentent bon le latex, on a tout de même une musique qui est faite avec sérieux et envie de bousculer certains codes. La surprise aussi des variations de genre que l’on va trouver au sein de l’album, à l’image de Viking Death Machine, qui s’éloigne complètement du premier morceau pour partir vers quelque chose de plus Heavy/Power. Le titre fonctionne bien, même s’il est un peu plus léger au niveau des riffs et ne semble pas résonner comme un hymne viking. Mais peu importe finalement, puisque l’envie et l’énergie sont là, avec en prime un break qui marche à merveille.

En abordant El Presidente, on découvre une autre facette de Gwar. Les américains plongent à corps perdu dans un Métal Alternatif un poil parodique, notamment dans les paroles, mais qui propose une musique et une mélodie faites avec sérieux. C’est bien simple, on a envie de se faire mal à la nuque lorsque les riffs déboulent, preuve d’une belle efficacité. D’autant plus que l’ajout de cuivres n’est pas anodin, et le solo de gratte donne une autre dimension au titre. Bref, un excellent moment bien jouissif. I’ll be Your Monster va irrémédiablement faire penser à du Motörhead, avec un riff imparable, un refrain qui rentre immédiatement en tête et une énergie communicatrice. C’est bien simple, avec ce titre, le groupe cherche le frontal et l’efficacité dans les prestations scéniques, et il est certain que tout cela doit remuer les foules.

Par contre, par la suite, Gwar va connaître un petit ventre mou. Rien de bien grave, mais simplement des morceaux, agréables, mais qui n’ont pas l’aura des titres précédents. Auroch aura beau s’armer d’un riff gras et d’un style très Punk Hardcore, on restera un peu de marbre face à un moment qui n’a pas d’éléments marquants. Swarm est un peu dans le même cas, abordant une mélodie moins grasse, mais qui manque finalement d’identité et de passages qui restent en tête. Heureusement, avec The Sordid Soliloquy of Sawborg Destructo, le groupe reprend un peu de sa superbe, avec un morceau déjanté qui pourrait presque se voir comme une synthèse de tout ce qui a été fait auparavant. Puis survient alors Death to Duckie Duncan qui va s’acoquiner d’un refrain marrant, avec une voix très aigue. Il s’agit ici d’une mascotte de fast-food créée de toutes pièces par le groupe.

Gwar pousse bien son délire et arrive à trouver un bel équilibre entre l’humour et la mélodie, ce qui donne un titre clairement jouissif et drôle. Crushed by the Cross ne se pose pas trop de question, et va foncer tête baissée vers un Heavy bien nerveux qui est là pour taper fort et vite. Et c’est un peu à l’image de Fuck This Place, qui ne fait pas dans la dentelle, malgré ici une belle introduction. Gwar délivre des titres aux relents un peu Punk sur les bords, et force est de constater que ça marche à chaque fois. Phantom Limb vient clôturer l’album, avec ses six minutes et son aspect Doom, qui crée du lien avec le premier titre. C’est bien foutu et on en redemande. Enfin, les américains terminent tout cela avec une reprise jouissive d’AC/DC en abordant If you Want Blood (You Got It).

Au final, The Blood of the Gods, le quatorzième album de Gwar, est une franche réussite dans presque tout ce qu’il aborde. Après avoir fourni des albums aux styles très différents, le groupe se permet de varier un peu tout au sein d’un même effort, et c’est payant. A la fois technique, drôle et très énergique, le groupe costumé se permet un peu toutes les folies et hormis un petit ventre mou en milieu d’effort, le reste est percutant et rentre bien en tête. Bref, une excellente surprise.

  • War on GWAR
  • Viking Death Machine
  • El Presidente
  • I’ll be Your Monster
  • Auroch
  • Swarm
  • The Sordid Soliloquy of Sawborg Destructo
  • Death to Dickie Duncan
  • Crushed by the Cross
  • Fuck This Place
  • Phantom Limb
  • If you Want Blood (You Got It)

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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