mars 28, 2024

La Princesse

Titre Original : The Princess

De : Le-Van Kiet

Avec Joey King, Dominic Cooper, Olga Kurylenko, Veronica Ngo

Année : 2022

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Lorsqu’une jolie princesse au caractère bien trempé refuse d’épouser le cruel sociopathe auquel elle est fiancée, son père, fou de rage, la fait enlever et enfermer dans une tour isolée du château. Face à un prétendant vindicatif et méprisé qui n’a de cesse de chercher à usurper le trône paternel, elle va devoir trouver des solutions radicales pour non seulement protéger sa famille et elle-même, mais aussi sauver tout le royaume…

Avis :

Sorti en 2011, The Raid fut un film qui révolutionna, en quelque sorte, le monde du cinéma d’action. Il faut dire que Gareth Evans proposa un long-métrage nerveux, jouissif, où la mise en scène était dantesque, avec des combats hallucinants. Forcément, le film connut une suite, tout aussi réussie, puis cela a fait des émules, donnant lieu à d’autres films d’action dans la même veine, allant, si l’on peut dire, jusqu’aux John Wick. Aujourd’hui encore, les films d’action qui se veulent nerveux et badass sortent sur grands et petits écrans, alliant une mise en scène explosive et un rythme qui ne faiblit que rarement. Malheureusement, ils ne sont pas tous du même acabit, et certains sont même carrément mauvais, soit de par leur histoire, soit de par une mise en scène qui n’arrive pas retranscrire la nervosité des combats. C’est totalement le cas pour La Princesse, disponible sur Disney+.

Avec un tel titre, on pouvait s’attendre à un film destiné au jeune public, avec une jeune princesse qui devait lutter pour sa survie, ou tout du moins pour se sortir d’un traquenard. Cependant, ce ne sera pas un film pour enfants, loin de là, et pour comprendre cela, il faut regarder le nom du réalisateur, Le-Van Kiet. Cinéaste vietnamien, il commence sa carrière en 2018 avec Furie, un film d’action porté par Veronica Ngo qui doit sauver sa fille des griffes de trafiquants de drogue. Par la suite, il est débauché aux States pour faire un film d’horreur, The Requin, avec Alicia Silverstone. Le film sera un navet imbuvable, et le réalisateur repart dans son pays pour faire un autre film d’horreur, The Ancestral. Forcément, avec un tel CV, on devait se douter que La Princesse n’allait pas être un film pour les enfants.

« Un scénario très maigre, qui tente de se combler avec des scènes d’action nerveuses. »

En fait, il s’agit ici du pitch de The Raid, mais monté à l’envers, et dans un univers médiéval. En gros, une princesse se réveille enchaînée dans un lit en haut d’un donjon, elle se libère et découvre que ses parents, en bas de la tour, sont prisonniers d’un méchant qui veut le trône. Du coup, elle va descendre en dessoudant tous les vilains qui se mettent sur sa route. Afin de donner un peu de grain à moudre, on va découvrir, à l’aide de flashbacks, l’histoire de cette jeune femme, et comment elle a acquis tous ces tricks de ninja. Bref, un scénario très maigre, qui tente de se combler avec des scènes d’action nerveuses et des personnages avec des aptitudes différentes. Malheureusement, cela ne sauvera pas le film d’un naufrage annoncé dès les premières minutes, de par sa mise en scène catastrophique.

Très rapidement, on va comprendre que le film de Le-Van Kiet souffre d’un petit budget, mais aussi d’une non maîtrise de son art. Le début du film est tout simplement imbuvable, avec une réalisation qui ressemble à une mauvaise série télé. Les angles sont mal choisis, le montage est épileptique et sans intérêt, et surtout, le jeu des acteurs est digne d’un soap mexicain. Il est presque compréhensible que des amateurs de septième art ne soient pas allés plus loin que le premier quart d’heure, tant c’est pénible à regarder. Et si par la suite, ça s’améliore, ce n’est pas non plus la panacée. Certains combats sont très laids, et les effets spéciaux sont tout simplement affreux. Il suffit de voir le chevalier prendre feu pour en croire ses yeux. Comment un tel film a-t-il pu être validé par les studios et les producteurs ?

« Mais au-delà de sa laideur, le film souffre aussi d’une inconstance dans sa tonalité. »

Mais au-delà de sa laideur, le film souffre aussi d’une inconstance dans sa tonalité. Comme dit auparavant, on pourrait croire que le long-métrage s’adresse avant tout aux enfants. Et à quelque part, il y a de nombreux éléments qui font penser à ça. Le film baigne dans un humour et un second degré qui fait un peu peine. Par exemple, certaines répliques sur les princesses pourraient se retrouver dans un Disney. La scène de combat contre le gladiateur musclé possède des éléments de film pour enfants. Et cela rentre en total désaccord avec les passages gores et la violence du film. Car oui, La Princesse possède des passages sales, avec des membres cassés, des têtes qui volent et des yeux crevés. Du coup, le film ne trouve jamais le bon équilibre et se vautre dans le mauvais goût, qu’il n’assume qu’à moitié.

Et le dernier mauvais du film revient aux comédiens, notamment aux méchants, qui sont tout simplement ridicules. Pour faire un bon film, il faut un bon antagoniste, et là, Dominic Cooper semble complètement perdu. Il s’agit juste d’un type opportuniste qui veut la couronne, et il force alors la princesse au mariage. Grimaçant et gesticulant pour rien, il est un grand méchant cliché qui n’apporte aucune nuance. Pour l’aider dans ces mauvais choix, il peut compter sur Olga Kurylenko en maîtresse du fouet, qui en fait des caisses, alors qu’elle est tout aussi creuse. Quant aux gentils, Joey King est comme à son accoutumée, totalement transparente. Elle joue une héroïne qui en veut, mais on n’y croit pas une seule seconde. Il en va de même pour Veronica Ngo en sidekick qui arrive bien trop tard. Bref, il n’y a rien à quoi se raccrocher pour prendre du plaisir.

Au final, La Princesse est un film qui est tout simplement raté. Si d’un point de vue rythmique, il tient la route et n’ennuie jamais vraiment, il demeure un film sans intérêt, qui pique des idées à droite et à gauche. Souvent mal mis en scène, mal joué, porté par des personnages d’une banalité affligeante, le long-métrage se loupe surtout dans sa tonalité, tantôt film pour gosse, tantôt film gore pour adulte. Bref, un film qui ne va pas redorer le nom de Le-Van Kiet, qui devrait retourner au Vietnam, où il fait de meilleurs films.

Note : 07/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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