avril 28, 2024

Anneke van Giersbergen – The Darkest Skies are the Brightest

Avis :

Quand on fait partie d’un groupe, on a parfois l’envie de faire une carrière solo pour avoir plus de liberté créative. Et cela se retrouve dans le Métal, avec des guitaristes qui partent vers d’autres horizons, ou encore des chanteurs et chanteuses qui s’essayent à une carrière toute différente. Ici, on va prendre le cas d’Anneke van Giersbergen. Sa carrière commence en 1994 au sein du groupe The Gathering, qui peut se mettre sous l’étiquette de Métal Gothique. Avec sa voix cristalline, elle permet au groupe de gagner une forte notoriété, et elle décide de se consacrer à sa carrière solo en 2007, quittant alors le groupe. Cependant, le nom d’Anneke van Giersbergen ne se cantonne pas uniquement avec cette formation, puisqu’on la retrouve chez The Gentle Storm (Métal sympho) et chez Vuur (Métal Progressif). Elle mène, en parallèle de tous ces projets, sa carrière solo.

The Darkest Skies are the Brightest est son dernier album en date, et il n’a effectivement aucun rapport avec ses projets antérieurs. Si on aurait pu craindre une Serj Tankian qui nous ressert du System of a Down à toutes les sauces, ce n’est pas le cas ici, puisque cet effort baigne plus dans de la pop folk solaire que du métal progressif à tendance gothique. D’ailleurs, Agape, le premier titre, nous met de suite dans le bain, avec une ambiance douce, une petite guitare sèche et surtout, une voix qui résonne comme du velours. C’est doux, chaleureux, mais à aucun moment ce n’est mercantile. Et le refrain, qui reprend le titre de l’album, reste très vite en tête, pour fredonner cette douce mélodie. Cependant, avec ce genre de projet, on peut craindre une certaine lassitude, et une redondance dans les morceaux.

Ce ne sera pas le cas ici. Dès le deuxième morceau, Hurricane, la chanteuse change de registre, mais aussi d’ambiance. C’est plus sombre, plus lourd, plus lent, elle est aidée par des back-ups qui épaississent un peu plus cette atmosphère pesante. On aura même droit à des cuivres sur la fin, conférant au titre des allures jazzy inattendues. En abordant My Promise, on tombe dans quelque chose de plus folk, qui revient à quelque chose de plus touchant, et de plus émotionnel. L’ajout d’un violon vient donner un surplus d’émotion au morceau, qui va vraiment nous prendre aux tripes, surtout lorsque Anneke va pousser un peu sur sa voix. Bref, c’est très beau. Puis avec I Saw a Car, l’artiste change encore une fois de registre pour partir vers une pop acidulée portant quelques éléments folks avec la guitare sèche. Là encore, le résultat est fort plaisant.

On sent, à travers tous ces morceaux, des effluves d’un Rock Folk en arrière-plan, et l’on devine aisément de quel milieu vient la chanteuse. The Soul Knows peut paraître un peu en deçà, car c’est une sorte de ballade solaire dont on peut deviner le clip à des kilomètres à la ronde. C’et mignon, c’est plutôt touchant, et la voix de la chanteuse fait le reste, mais le titre reste peu en tête. Tout comme The End qui aura du mal à convaincre malgré son aspect doux et sirupeux, mais loin d’être cul-cul la praline. Malheureusement, le titre a du mal à s’imposer car il reste positionner dans le tout-venant de la Folk/Pop et c’est dommage. Ce n’est pas mauvais pour autant, c’est juste un peu transparent. Keep it Simple revient à quelque chose d’un peu plus pêchu, qui monte pour aller vers un final un peu plus dynamique.

Les relents Rock dont on parlait quelques lignes plus haut se retrouvent dans Lo and Behold. Une guitare assez lourde, des percussions qui scande un bon rythme, on fait face à du pur Folk Rock et c’est payant, car c’est clairement le meilleur titre de l’album. C’est à la fois doux, référencé et plein de moments qui restent en tête. Un changement de registre sans l’être totalement, mais qui fait plaisir et renoue avec du bon. Losing You revient vers une ballade doucereuse qui gagne ses galons grâce à la performance vocale de la chanteuse. Survive revient nous mettre une petite tarte sur la joue dans un rythme plus rapide et une envie de faire bouger les foules. Enfin, Love You Like I Love you termine l’album d’une jolie manière, avec légèreté et amour (en même temps, c’est écrit dans le titre).

Au final, The Darkest Skies are the Brightest, le dernier album en date d’Anneke van Giersbergen, est un doux moment et un sympathique skeud qui mélange folk, rock et pop. Bien évidemment, ce qui démarque ce disque du reste provient de la voix sublime de la chanteuse, mais certains titres sont vraiment plaisants, jouant sur plusieurs registres, et offrant, globalement, de réelles surprises à la clé. Bref, un album simple mais beau.

  • Agape
  • Hurricane
  • My Promise
  • I Saw a Car
  • The Soul Knows
  • The End
  • Keep it Simple
  • Lo and Behold
  • Losing You
  • Survive
  • Love You Like I Love You

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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