avril 23, 2024

Slash

De : Neal Sundström

Avec Steve Railsback, James O’Shea, Zuleikha Robinson, Craig Kirkwood

Année : 2002

Pays : Afrique du Sud

Genre : Horreur

Résumé :

Slash est un groupe de rock sur le point de connaître la gloire et la fortune. Le groupe a tout pour réussir : le style, l’attitude, les groupies et bien sûr la musique qui va avec. Pour le moment, ils roulent vers l’inconnu, jouent dans des clubs miteux et des restaurant malfamés. Alors que Mac, le chanteur, est obligé de rentrer dans la ferme familiale pour l’enterrement de sa tante, des tensions naissent au sein de Slash. Mac entraine le reste du groupe dans son sombre passé. Pour Slash, c’est le début d’une spirale infernale enfonçant le groupe dans la folie…

Avis :

A la fin des années 90, Wes Craven va, sans le vouloir, instaurer le retour en force du slasher, en balisant de nouveaux codes. Un tueur masqué, des jeunes débiles et des meurtres sanglants vont vite devenir une mode où le bon et le moins vont se côtoyer dans une certaine allégresse. Et tous les pays vont s’essayer à l’entreprise, tentant de jouer avec les légendes urbaines, ou avec des sujets plus ou moins intelligents (on se souvient encore de Cherry Falls et de son tueur d’ados vierges). En Afrique du Sud, c’est le réalisateur Neal Sundström qui va tenter un petit retour sur le devant de la scène, même s’il ne l’a jamais occupée. Auteur d’un nanar interstellaire avec Space Mutiny et d’une suite dispensable avec Hurlements V, le cinéaste revient treize ans plus tard pour proposer un slasher bas de gamme avec Slash.

L’histoire est toute simple. Un groupe de rock joue dans des bars miteux pour gagner quelques sous et une notoriété, mais le leader apprend que sa tante est morte et qu’il doit se rendre dans la ferme familiale. Une ferme au lourd passé, puisque le grand-père du chanteur fut un tueur en série qui alimentait son champ de maïs avec le sang de ses victimes afin d’avoir une meilleure récolte. Et bizarrement, lorsque tout le groupe décide de le suivre, les choses ne vont pas se passer comme prévu. Pitch simple, personnages débiles à souhait, réactions tout aussi stupides et des références au cul, voici le programme de ce film qui n’arrive jamais à sortir de son sérieux, même lorsque les vannes tentent d’être drôles. Slash est clairement le slasher au rabais qui ne sait que faire son scénario, pourtant d’une simplicité crasse.

« Neal Sundström ne parvient jamais à maintenir une ambiance digne de ce nom. »

Le film débute avec une introduction, où l’on voit un gamin découvrir les exactions de son grand-père. En fuyant, l’enfant met le feu à la grange et à son aïeul. Très rapidement, on se retrouve donc avec ce groupe de rock aux sonorités insupportables, qui va devoir faire une halte dans la ferme du frontman. Afin de nous présenter tout ce petit monde, on aura droit au chanteur torturé qui se tape sa bassiste, au guitariste queutard qui couche avec une roadie, au claviériste impulsif, ou encore au conducteur de bus qui filme tout, et notamment le cul de la bassiste (oui, elle a du succès). Ces présentations sont très rapides, et elles vont continuer dans la ferme, où l’on fera la connaissance d’un cousin redneck et du père du chanteur, qui aime faire des blagues qui font peur. Le degré zéro des personnages de film d’horreur.

Bien entendu, on s’attend à ce que tout cela parte en eau de boudin, et il faudra attendre longtemps, très longtemps. Sous ses promesses de carnage et de groupe de jeunes à décimer, Slash prend le parti de prendre son temps, et de ne pas tuer tout le monde n’importe comment. Allant avec parcimonie, essayant vainement de plonger le spectateur dans une sorte de famille dysfonctionnelle avec un patriarche zinzin, Neal Sundström ne parvient jamais à maintenir une ambiance digne de ce nom, la faute à une réalisation paresseuse et à une photographie terne, qui ne propose jamais de saturation de couleurs ou une quelconque identité forte. On se doute que le budget fut serré, mais tout de même, il y avait matière à faire mieux que ça. Pire, si l’on revient sur le scénario, le tueur n’a aucune logique et tient une forme un peu trop olympique.

« Les personnages sont tellement débiles et pénibles, que finalement, on n’a qu’une envie, qu’il se fasse tous dézinguer rapidement. »

En dehors de son histoire rocambolesque et de ses problèmes techniques, Slash est un film qui peine aussi à convaincre avec ses personnages et leurs relations. Voulant montrer un groupe qui éclate, on devra se coltiner des engueulades d’une nullité crasse, avec notamment un seul membre qui vrille. Mais les personnages sont tellement débiles et pénibles, que finalement, on n’a qu’une envie, qu’il se fasse tous dézinguer rapidement. Ce qui n’arrivera pas, le film étant très timide sur les meurtres et les effets gores (qui seront inexistants). Pour ces derniers, on n’aura aucune trace de sang, si ce n’est un arroseur automatique qui va lancer du sang à la place de l’eau. Tous les meurtres se feront hors-champ, et même là-dessus, le film arrive à décevoir. Un triste constat qui finit d’enterrer Slash, auprès de comédiens à la ramasse, dont on n’oubliera rapidement les noms.

Au final, Slash est un film d’horreur qui ne vaut pas tripette. Avec son histoire de grand-père frappé du ciboulot qui veut arroser son champ avec du sang, on est vraiment dans un scénario tiré par les cheveux qui n’arrive jamais à se sortir d’une certaine torpeur. Sans aucun effet gore, baignant dans une réalisation molle et sans identité, porté par des acteurs qui n’y croient pas un seul instant, on peut dire que ce film accumule toutes les tares pour n’être qu’un navet sans intérêt. En même temps, sous-titré chez nous « Les Moissons Sanglantes », on aurait dû avoir un petit doute…

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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