avril 28, 2024

The Bye Bye Man

De : Stacy Title

Avec Douglas Smith, Lucien Laviscount, Doug Jones, Cressida Bonas

Année : 2017

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Lorsque trois étudiants s’installent dans une vieille maison aux abords de leur campus, ils libèrent le Bye Bye Man, une entité surnaturelle qui hante ceux qui découvrent son nom. Le petit groupe comprend alors qu’il n’y a qu’un moyen d’échapper à sa malédiction et d’éviter qu’elle ne se propage : ne pas le dire, ne pas y penser. Quand le Bye Bye Man arrive à s’immiscer dans votre esprit, il prend dès lors le contrôle et vous fait commettre l’irréparable.

Avis :

S’il y a un exercice difficile dans le cinéma d’horreur, c’est de tenter de créer un monstre qui va devenir mythique, et potentiellement devenir une licence lucrative. Pour cela, il faut un design intéressant, mais aussi un background et des pouvoirs graphiquement intéressants à exploiter. Freddy Krueger et ses délires dans les cauchemars, Jason Voorhees et son masque de hockey avec sa violence primaire, Michael Myers et son inéluctabilité, autant de créatures originales qui nous font frémir de plaisir. Aujourd’hui, on pourrait presque croire que tout, ou presque, a été fait, et rares sont les créatures à avoir donner une franchise qui tient la route. C’est pourtant ce que semble vouloir faire la regrettée Stacy Title avec The Bye Bye Man, où une créature cauchemardesque va faire vivre un enfer à quelques étudiants un peu débiles dans un bled paumé des Etats-Unis.

Le pitch de ce film est relativement simple. Le début se déroule dans les années 60, avec un homme qui s’arrête dans son quartier, et dégomme tout le monde à grands coups de fusil à pompe, répétant sans cesse qu’il ne faut pas parler d’une personne en particulier. Cette introduction est très bien fichue, autant sur le plan scénaristique, posant un contexte inquiétant, que sur le plan technique, puisqu’il s’agit d’un long plan-séquence parfaitement maîtrisé. Seulement, par la suite, les choses vont se gâter. Le film nous plonge cinquante ans plus tard, auprès de trois étudiants, un couple et un ami, qui vont louer une maison afin d’y faire une colocation. Seulement voilà, la maison grince, les murs craquent, et de vieilles pièces sont retrouvées, amenant le garçon en couple à trouver des indices concernant l’existence du Bye Bye Man.

« Le déroulé de The Bye Bye Man pose un réel souci. »

De là, le film va tenter de tisser une intrigue un peu rocambolesque qui va enchaîner les maladresses et les fautes d’écriture. Ici, la force du monstre est de s’insinuer dans la tête de ceux qui y croient, et de leur faire faire des visions pour que tout un chacun s’entretue ou meurt d’une façon ou d’une autre. Et déjà, on peut noter une grosse incohérence dans la nature même du monstre. Car pour qu’il puisse exister, il faut que les gens croient en lui, mais s’il s’amuse à buter tout ce petit monde, il n’y aura pas grand-monde pour propager sa rumeur. On note alors un premier gros défaut dans le script, donnant lieu à des questions qui ne trouveront pas de réponse. Au même titre que le background du méchant, qui ne trouvera aucune origine, et restera au statut de légende urbaine faussement terrifiante.

Mais ce n’est finalement pas le pire dans cette histoire. Car le déroulé de The Bye Bye Man pose un réel souci. C’est-à-dire que l’on va avoir droit à un réel cheminement de choix débiles et incohérents. Ou alors de personnages qui viennent se poser là pour une fonction bien précise et qui tombe assez bien. On pense alors à la copine spirite qui va faire une séance pour invoquer des esprits. On peut aussi évoquer la bêtise crasse du personnage principal qui sait qu’il ne doit pas divulguer l’existence du monstre, mais qui va en parler à tout le monde, tout le temps, créant ainsi un véritable massacre. Tout cela se coordonne parfaitement pour donner une sensation de je m’enfoutisme profond, où la sensation de s’adresser à des ados débiles se ressent fortement. Bref, le scénario est à la ramasse total.

« La réalisatrice ne fait rien de son casting, et c’est triste. »

D’un point de vue technique, le début est assez tonitruant et promet de belles choses. Mais on va vite retomber de notre piédestal, puisque lorsque le film aborde les trois étudiants, on revient sur une mise en scène très classique, qui use et abuse de tricks horrifiques vus et revus. On pense aux apparitions dans l’ombre, aux jumpscares téléphonés ou encore à quelques effets gores qui ne marchent qu’à moitié. On aura bien quelques moments un peu percutants, comme lorsque le personnage principal renverse une femme avec sa voiture, mais c’est trop timide, ou tout du moins trop rare dans le film pour nous marquer durablement. Et comme on se fout royalement de tous les personnages, qui n’ont aucune épaisseur, on reste sur notre canapé à attendre que les choses se passent.

Enfin, la créature en elle-même est une véritable catastrophe (tout comme le casting, mais on y reviendra après). Outre le fait qu’elle ne possède aucun background, son design est une calamité. On a droit à un type chauve, avec une veste à capuche et un vieux chien écorché, qui fait bien évidemment penser au cliché sur les sans-abris. Son apparition finale est d’une rare maladresse, et rien ne sera fait pour icôniser le personnage. Pas même Doug Jones et ses longs doigts, qui ne peut rien faire de plus. Et histoire d’enfoncer un peu plus le clou, on notera des guets impressionnants, qui auront un temps très réduit à l’écran, comme Carrie-Anne Moss en enquêtrice qui piétine, ou Faye Dunaway qui va prendre feu, certainement à cause de tout le plastique qui entoure sa carcasse. La réalisatrice ne fait rien de son casting, et c’est triste.

Au final, The Bye Bye Man est clairement un film où l’on s’ennuie terriblement. Outre une histoire qui n’a aucun intérêt et qui s’emmêle les pinceaux, on aura droit à un déroulement fait d’incohérences et de bêtises, avec en prime un monstre ringard et jamais vraiment mis en avant. Si l’on peut se délecter d’une introduction efficace, le film s’embourbe alors dans le n’importe quoi et la médiocrité. Quand on pense que Cressida Bonas a quitté le prince Harry pour se consacrer à sa carrière d’actrice et obtient comme premier rôle un personnage dans ce film, elle aurait mieux fait de porter un peu plus longtemps la couronne…

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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